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Dur d'être Américaine et musulmane
Publié dans Le Soir Echos le 01 - 02 - 2013

L'expression « féministe musulmane » peut sembler paradoxale à un grand nombre de personnes du fait de la tendance des médias à représenter les musulmanes en victimes. En tant que latino-américaine ayant souvent le sentiment d'être exclue du discours féministe traditionnel, j'ai commencé à m'intéresser aux féministes musulmanes lorsque j'ai remarqué qu'elles étaient également absentes des magazines populaires féminins. Pour les comprendre, j'ai organisé, la semaine dernière, des entretiens avec un certain nombre de musulmanes américaines. A cette occasion, j'ai découvert qu'elles étaient loin d'être des victimes.
En réalité, beaucoup de musulmanes américaines se pensent féministes et luttent activement pour leurs droits. Au sein de ce groupe, on trouve des femmes qui interprètent cette expression de plusieurs manières. Par ailleurs, il y a autant de débats qu'au sein du féminisme américain traditionnel. »Je vois la justification [pour le féminisme] dans ma religion. Dans le Coran, il est dit que nous sommes tous égaux devant Dieu, » déclare Fatemeh Fakhraie, fondatrice de Muslimah Media Watch. »Cela signifie que la dignité de chacun est importante. » Certaines femmes, cependant, éprouvent des sentiments ambivalents face au terme »féminisme » même si elles consacrent leur vie à lutter pour l'égalité des sexes. L'Américano-musulmane Mehrunisa Qayyum, fondatrice de PITAPOLICY Consulting & Blog, ne se considère pas comme une féministe musulmane mais ne rejette pas pour autant le terme. »Parce que je finis par aborder des problèmes qui touchent les femmes, par exemple le viol comme crime de guerre en Syrie, je suis cataloguée. Mais pour prendre la défense de celles qui se considèrent féministes musulmanes, je ne pense pas que les deux termes aient une quelconque dissonance cognitive. Je pense qu'il s'agit en fait d'une redondance. » Mehrunisa Qayyum cite l'exemple du profond respect que le prophète Mahomet avait pour ses femmes et le fait que sa première épouse, Khadija, était une femme d'affaires accomplie. »Si je me fais traiter de féministe musulmane c'est dû à la construction du patriarcat, » déclare Mehrunisa Qayyum. Une de ses principales préoccupations est la question de
l'espace public, tant physique qu'intellectuel, pour les femmes dans les centres communautaires. Dans certaines mosquées, par exemple, les femmes ne participent pas au même titre que les hommes. »Le simple fait de disposer d'un lieu propre, commun et protégé est un défi de taille, » dit-elle. Pour certaines musulmanes, le féminisme ne se limite pas aux questions qui touchent spécifiquement la communauté musulmane. Shaista Patel se concentre par exemple sur le racisme et les droits ancestraux. Shaista Patel se considère comme une féministe musulmane. Elle est opposée au racisme et engagée dans l'activisme des autochtones au Canada. Mon interprétation est plutôt une catégorie politique, » déclare-t-elle. Selon Shaista Patel, »il n'y a pas une compréhension monolithique du féminisme musulman. » Shaista Patel, qui est d'origine pakistanaise, enseigne aux personnes de la communauté sud-asiatique les questions autochtones. »Mon travail, » dit-elle, »m'instruit, ainsi que les personnes qui me ressemblent, sur les luttes autochtones. » D'après Shaista Patel, une des questions les plus controversées chez les féministes musulmanes aujourd'hui, est la notion des informateurs autochtones. C'est ainsi qu'elle appelle ces femmes qui font autorité sur les questions musulmanes telles que les crimes dits d'honneur. Elle estime qu'il est dangereux qu'une personne soit considérée comme la spécialiste pouvant expliquer au reste du monde toutes les questions liées aux musulmans. « Il est dangereux et fort préjudiciable, fait-elle remarquer, qu'une seule personne parle au nom de toutes les femmes musulmanes. » Safa Samiezade-Yazd, rédactrice dans le domaine de l'art, de la culture et de la musique à Aslan Media, a été élevée dans la culture musulmane. Bien qu'elle ne soit plus religieuse, elle se voit comme une »musulmane culturelle » et affirme que le Coran contient beaucoup d'idées féministes. Pour elle, »c'est une religion de dialogue, une religion communautaire. » Comme le montrent ces différentes femmes, l'expression »féminisme musulman » défie les paradigmes et englobe un large éventail de points de vue. Aucune femme, pas même une musulmane, ne peut définir cette expression. Il conviendra de rappeler, la prochaine fois que nous, professionnels des médias, chercherons le point de vue d'une musulmane, que notre démarche consiste à interviewer une personnalité dynamique. Personnellement, je m'efforcerai de chercher les idées et points de vue des personnes interrogées lorsque j'écrirai sur des questions intéressant les femmes. C'est dans notre intérêt à tous d'écouter leurs récits pour mieux comprendre les complexités et la diversité de l'expérience vécue par la femme dans la culture américaine.


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