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Un roman attachant de l'Egyptien Mohamed S. al Azab
Publié dans Le Soir Echos le 11 - 02 - 2013


Raconter avec naturel, c'est un art qui n'est pas donné à tout le monde. Mohamed S. al Azab, né au Caire en 1981, prouve avec Mauvaises passes (traduit de l'arabe par Emmanuel Varlet, Seuil, 2013) que rien ne vaut la franchise et la fraîcheur pour restituer finement les intentions et les émotions, les espérances et les désillusions, les manigances et les inquiétudes de protagonistes attelés à se construire une existence personnelle dans une cité-monde, le Caire, où nullement favorisés par leur extraction sociale, ils peinent à disposer d'un espace personnel et s'échignent à l'obtenir et à le préserver. Dans une prose allègre, nette de toute fioriture et dont l'efficacité doit tout à une sincérité manifeste, Mohamed S. al Azab montre des jeunes gens et des jeunes filles tels qu'ils sont plutôt que tels qu'ils feraient semblant d'être par crainte de ceux toujours prompts à censurer les désirs les plaisirs et les jeux, dont certains sont bel et bien des jeux nettement prohibés. Les adultes faits sont-ils fiables ? « Vient à passer Hussein Mourad, votre professeur d'arabe de seconde et première. Il vous fait signe, s'approche, s'installe à votre table sans vous demander votre avis, commande un soda à l'ananas et un narghilé en précisant : « Je me laisse inviter, bien sûr... » « puis il lâche un rire sonore e totalement aberrant ». Les jeunes gens que met en scène Mohmed S.al-Azab sont lucides sur eux-mêmes et sur leur société : pour se tirer d'affaire, c'est-à-dire pour vivre normalement, sans la peur du lendemain, il n'y a que l'astuce, les combines. Mohamed S. al Azab décrit le jeune Cairote Mohamed Ibrahim et son compère Moneim ex-possesseurs d'une petite salle de jeux électroniques située en face d'un lycée de filles. Ils sont réduits à revendre tout le matériel après la fermeture de l'établissement qu'une grande enseigne lumineuse annonçait « FRINDS GAMES ». Ce n'est pas le e manquant pour dire FRIENDS qui a courroucé les gens du quartier mais plutôt les privautés que s'accordaient jeunes gens et jeunes files. Mohamed Ibrahim et Moneim sont en chasse. Randa et Yasmin montent dans leur voiture. On commence à s'inquiéter, puisque le roman s'intitule Mauvaises passes. Yasmin trouve à Moneim une haleine de chaussettes. On n'est pas vraiment amusé car la prostitution de la jeune fille n'est pas une mauvaise blague mais une triste réalité : le seul moyen pour elle « d'acheter quelques fringues, du maquillage, de payer ma facture de portable... » Et l'on n'est pas plus rassuré lorsqu'elle ajoute : « Des fois, je prends même pas d'argent ». L'art de Mohamed S. al Azab tient au fait qu'il n'en rajoute pas. Le réel des vies, il le dessine brut de décoffrage. Mohamed Ibrahim devrait épouser sa cousine Hind. Il tergiverse et partage avec Moneim un studio aux murs décrépits. Sous la plume du romancier, le chat, ce n'est pas un félin , mais de l'anglais pour désigner les conversations par internet. Tandis que les deux compères envisagent d'improbables coucheries, la sœur de Mohamed Ibrahim dit, quant à elle : « C'est bien... Comme ça je pourrai prendre ta chambre pour faire mes devoirs ». Le jeune homme, lui, est bien loin de songer à participer à une tontine pour financer la shabka (parure en or) de Hind et le mobilier du futur couple. Le garagiste Sayed s'invente devant les deux garçons des liaisons torrides alors qu'il répond au téléphone à de simples clients. Mohamed Ibrahim se fait voler son portable. Coupé du monde, il rencontre dans le métro une femme mariée. Ils se plaisent, vont dans la chambre du jeune homme. Halte-là ! Les voilà nus, mais on frappe à la porte : c'est Hind, la cousine, la promise. Il y a pire que la rupture entre Mohamed Ibrahim et Hind. Le père du jeune homme meurt et notre romancier évoque avec cœur « cet homme qui t'a jeté au monde, pensant te faire là le plus beau cadeau qui soit ; (...) cet homme qui t'a laissé tant de beaux souvenirs et si peu de blessures, pour ainsi dire le strict nécessaire ; cet homme qui t'a transmis quelques-uns de ses traits et tous ses soucis, puis s'en est allé ». Même en ces tristes circonstances, Mohamed S. al Azab conserve le goût d'intercaler une scène drôlatique : un crêpage de chignons. Hind est venue aux obsèques du père de Mohamed Ibrahim mais n'a pas eu même un regard pour ce héros sans cause qui nous est apparu pourtant si attachant.

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