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Plan solaire cherche modèle économique
Publié dans Le temps le 28 - 04 - 2010

Le projet mené par Mustapha Bakkoury en est toujours au stade de la réflexion. Tour d'horizon des pistes qui se profilent.
«Nous sommes passés d'une logique de rattrapage à une logique d'anticipation», lance d'emblée, Mustapha Bakkoury, fraîchement nommée à la tête de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEM). En clair, le pays a adopté une démarche qui se veut novatrice. L'enjeu est de taille. Mustapha Bakkoury a la lourde charge de réunir la coquette somme de 70 milliards de dirhams, afin d'installer une puissance de production électrique solaire de 2000 MW. L'homme n'en est pas à sa première sortie médiatique. Il a déjà exposé, dans rencontres organisées en Europe, les grandes lignes du «projet de production électrique solaire», vulgarisé «Plan solaire marocain». L'ancien patron de la CDG est à présent rodé à l'exercice. Lundi dernier, à Casablanca, lors d'une manifestation organisée par Attijariwafa Bank, sous la thématique «L'énergie solaire : quel modèle économique ?», sa prestation ne déméritait pas.
Sauf que ceux qui désiraient connaître les avancées concrètes du projet, sont restés sur leur faim. Car il est clair que le projet est encore au stade de la réflexion. Du coup, c'est à une série d'interrogations que l'assistance a eu droit. Et là méthode a fait de l'effet. «Cette présentation a eu le mérite de donner de la visibilité au projet. L'engagement de l'Etat est clair», commente à ce propos, Ahmed Squalli, président de l'Association marocaine des industries solaire et éolienne (AMISOLE).
Une première internationale
Le plan solaire est une première du genre, au Maroc comme à l'étranger. Les opérateurs du secteur trouvent cette démarche parfaitement justifiée avec pour preuve un antécédent historique. «L'expérience du Maroc pour ce genre d'opérations se limite à la centrale thermique de Jorf Lasfar, qui produit aujourd'hui la moitié de la production nationale d'électricité nationale. En 1995-1996, le projet de concession avait été lancé», raconte Ahmed Squalli. L'opération s'est ainsi effectuée sur deux périodes. La première fut consacrée à la construction de la centrale, réalisée par l'ONE. Et durant la seconde, il y eut l'élaboration de contrat de concession, revenu par la suite à un producteur indépendant. «A l'époque, l'ensemble des financiers n'avait pas répondu à l'appel. Les pouvoirs publics découvraient pour la première fois cette façon de faire. Alors, il incombait aux juristes et aux fiscalistes de plancher sur la rédaction d'un contrat efficace», poursuit-il.
L'appel d'offres, fin 2010
Précéder les événements, tel semble être, actuellement, le leitmotiv des pouvoirs publics. Ils s'imposent des étapes. Des solutions seront mises en œuvre progressivement. Le premier rendez-vous est fixé pour le mois de juin avec le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt. «Il s'adresse à tous ceux qui portent un intérêt à ce type de projet. Il est destiné aussi bien à la diffusion de l'information qu'au recensement des idées d'investissement», explique Mustapha Bakkoury. Il reconnaît par ailleurs que «beaucoup de questions d'ordre financier et technique n'ont pas encore de réponses». Et puis, avec une pointe d'ironie, il poursuit : «Le silence sur certaines d'entre elles est volontaire. Il concerne celles qui relèvent du domaine technique. Cet aspect ne sera pas tranché puisque ce domaine se caractérise par une évolution technologique constante».
Même constat en matière de financement. Il ne sera pas arrêté avant le lancement de l'appel d'offres, prévu avant la fin de cette année, soit vers le mois de novembre, un an après le lancement du Plan solaire. «Cela représenterait une performance», ne manque pas de préciser Bakkoury. L'étape de la qualification suivant l'ouverture des plis, permettra une meilleure visibilité sur le financement. Il existe par ailleurs une incertitude quant aux formes juridiques à adopter par les éventuels investisseurs : contrat de concession ou société de participations. «C'est l'impératif du partage des risques qui déterminera la formule», précise-t-il. Une considération de taille. «L'élaboration du contrat est déterminante. Ce dernier comprend l'enjeu de la préservation de la rentabilité et ce, en fonction des risques inhérents notamment aux taux de change», indiquée à ce propos, Youssef Rouissi, directeur de la banque de financement d'Attijariwafa bank.
Une énergie chère ?
Autre risque : en termes de coûts, l'énergie solaire affiche une certaine volatilité. «Nous cherchons à l'éviter en nous fixant un impératif : celui de la maîtrise des coûts de tarification», confie à ce sujet Mustapha Bakkoury. Et pour cause. L'énergie solaire reste chère. «Il faut travailler sur les mécanismes pour rendre la transition possible», précise-t-il. Thèse qu'épouse également Ali Fassi Fihri, directeur général de l'Office nationale de l'électricité (ONE) : «En effet, le solaire coûte 5 fois plus cher que l'énergie de base». Il nuance toutefois ses propos : « Le soleil et le foncier, nous appartiennent. S'il ne tenait qu'à l'ONE, nous aurions ramené des technologies déjà éprouvées et commencé l'activité, explique-t-il. Sauf que ce programme est particulier, sa dimension réside dans sa conception de complexe intégré. Et ce qui lui attribue une ampleur qui dépasse nos compétences». Aujourd'hui, au sein de l'UE, le Maroc est destiné à devenir une plate-forme pour la génération d'énergie propre à destination de l'Europe. Le compte à rebours est enclenché.
Imane Azmi
«Le Plan Solaire passera par l'industrie locale»
Il est inquiétant que le Plan solaire marocain soit encore à la recherche de son modèle économique ?
Il faut considérer l'aspect positif de la situation et ne pas y voir un excès d'audace des pouvoirs publics. Au regard du montant d'investissement, il était devenu nécessaire de donner de la visibilité. Et l'Etat s'est inscrit dans cette optique. Aujourd'hui, il est évident que même les participants étrangers ont répondu à l'appel. Ils sont interpellés par le projet et l'engagement de l'Etat y est pour beaucoup. Ils y perçoivent une garantie. Il faut également reconnaître que le domaine est nouveau, aussi bien pour le Maroc que sur le plan international. Il est naturel de trouver un modèle qui réussisse.
Qu'en est-il aujourd'hui ?
Nous nous trouvons face à un challenge. Le temps nous manque, les délais sont trop courts. Ce n'est pas insurmontable. Il suffit de poser les bonnes questions, telles qu'elles ont été abordées durant cette rencontre.
En tant que professionnel, quel est votre sentiment ?
Nous sommes à la veille d'un changement d'échelle. Les instigateurs du projet ont procédé à l'établissement d'une clause déterminante : l'intégration du tissu industriel local. Il est ainsi imposé aux industriels internationaux un taux réservé aux opérateurs nationaux, compris entre 30 à 40%. Il est suffisant à générer de la valeur locale dans l'ensemble de la filière : ingénierie, étude, construction, équipements.
Etes-vous prêts ?
Pour l'instant, nous ne le sommes pas. En revanche, nous disposons de ressources humaines et de structures organisées. Des entités en mesure de s'adapter à des partenariats. Encore plus, le concours des établissements de financement semble accessible. Les banques sont disposées à accompagner les concessions privées.
Participerez-vous à l'élaboration du modèle économique ?
Nous n'en sommes pas là. Toutefois, nous menons des contacts avec le MASEM, en tant que coordinateur et centralisateur, et l'ONE, l'unique client du programme. Nous sollicitons des précisions quant aux modalités d'application de la clause d'intégration.
Propos recueillis par I.A.
En 2020, la part
de la puissance électrique installée
en énergie renouvelable s'établira à 42% du parc.


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