IA. Le Maroc trace la voie d'une utilisation citoyenne et éthique    L'Office des changes dévoile à Casablanca les grandes lignes de sa stratégie 2025-2029    Vigilance, réactivité et sens aigu du temps réel : les services sécuritaires marocains déjouent toute velléité terroriste    Vague de chaleur avec chergui et fortes averses orageuses, de mercredi à samedi dans plusieurs provinces    Sur Hautes Instructions Royales, la Fondation Mohammed V pour la solidarité met en service 13 nouveaux centres    Guercif. Démantèlement d'un réseau d'escrocs    Presse : le délai de dépôt des demandes de l'aide publique prolongé jusqu'au 30 septembre    Archéologie. La Côte d'Ivoire se dote d'un musée    Le Maroc veut devenir un leader africain du gaming, soutenu par Yoshiki Okamoto    "Meqbouline, les hôtes de Toumliline" : une expérience unique de coexistence interreligieuse    France : Youcef Belaïli interpellé après un incident à bord d'un vol en provenance de New York.    Transmission monétaire : le crédit en retrait malgré l'abondance de liquidités    Immersive Fintech Day by Attijariwafa bank & KPMG: les fintechs marocaines à l'honneur    Nucléaire iranien : Téhéran suspend sa coopération avec l'AIEA    L'Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé ouvre son campus à Marrakech    Coupe du Monde des Clubs : Al Hilal recrute Abderrazak Hamdallah    Eliesse Ben Seghir, nouvelle cible de l'Atlético Madrid    CAN 2025 : Les Fennecs malmenées à domicile avant de rejoindre « l'autre pays »    U20 (F) – Amical : Les Lioncelles confirment face au Bénin    Feu Mohamed Benaïssa désigné personnalité de la 20e Foire internationale du livre d'Alexandrie    Musique : « Den Den », le cœur de Tawsen bat la chamade !    Nostalgia Lovers : Casablanca replonge dans la fièvre rétro du 3 au 6 juillet    Tanger: Le groupe allemand "ZF LIFETEC" inaugure une nouvelle usine de production de systèmes de volants    Renforcement de l'alliance défensive entre le Maroc et les Etats-Unis ouvre la voie à un partenariat stratégique plus profond    Renforcement du partenariat stratégique entre le Maroc et la Chine au cœur d'une rencontre diplomatique de haut niveau à Paris    L'ambassade de Chine au Maroc lance le concours « La Chine à mes yeux » et invite les jeunes à participer    Le Maroc obtient une technologie tchèque de génération d'eau atmosphérique    Vagues de chaleur : un fardeau économique sous-estimé    La Fédération saoudienne du commerce rencontre le quatuor Benali-Zidane-Mezzour-El-Bouari, les échanges entre Rabat et Ryad évalués à 1,33 milliard de dollars en 2024    Larache : décès d'un détenu impliqué dans l'affaire de la "cellule de Chamharouch"    Le voilier russe Kruzenshtern fait escale au port de Casablanca pour les 80 ans de la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie    Relever les défis du développement social requiert une vision régionale et internationale unifiée    Incendie en Espagne: Deux morts et des milliers de personnes confinées en pleine canicule    UE : Les énergies renouvelables, principale source d'électricité en 2024    Nadia Hai : Une Franco-Marocaine au cœur des enjeux méditerranéens    Maroc-Arabie Saoudite : la coopération économique passe à la vitesse supérieure    Le Polisario apparaît comme nouveau vecteur de déstabilisation téléguidé par l'Iran, selon The Telegraph    Moroccan women's football team ready for CAN 2024 kickoff with high spirits    Le Maroc et l'Azerbaïdjan approfondissent leur concertation dans les domaines sociaux    Maroc : Mohamed Boudrika condamné à 5 ans de prison    Les prévisions du mercredi 2 juillet    CAN féminine (Maroc-2024): « les joueuses ont hâte d'entamer la compétition » (Jorge Vilda)    CDM 2025 : Dortmund défiera le Real en quarts    El Jadida : Le nouveau procureur du Roi sonne la charge contre les entorses à la sacralité de la Justice ...!    El Jadida : Le Parc Mohammed V, un joyau en péril, attend sa renaissance !    France : Plusieurs vols annulés jeudi en raison d'une grève des contrôleurs aériens    Sahara : Pour freiner la dynamique marocaine, l'Algérie promet 1 MM $ aux pays africains    Syrie : Un parti appelle le président Al-Charaa à désigner le Polisario une organisation terroriste.    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Parole de psy : « Les professeurs harceleurs sont des malades mentaux »
Publié dans L'observateur du Maroc le 30 - 12 - 2021

Trois jours après l'éclatement du scandale sexuel de l'ENCG d'Oujda, l'Université Mohamed I met à la disposition de ces étudiants un numéro vert et une adresse mail pour dénoncer tout acte d'abus et de harcèlement sexuel. « Une procédure qui préservera l'anonymat des plaignants » s'engage l'université pour encourager les plus réticents.
Accueillie avec soulagement, cette initiative a été largement saluée par les associations féministes. « C'est une très bonne initiative. Vivement sa généralisation dans les différents établissements d'enseignement supérieur. C'est un bon début pour lutter contre le harcèlement sexuel en milieu scolaire et universitaire » commente Bouchra Abdou, Directrice de l'association Tahadi pour l'égalité et la citoyenneté. Même soulagement de la part de Dr Mustapha Massid, psychologue clinicien.
Vous avez dit paraphilie ?
« Dénoncer, libérer la parole est un moyen efficace pour lutter contre ce type d'actes et d'abus », nous explique le thérapeute. Quant aux agissements des professeurs accusés, Dr Massid émet un diagnostic. « Ce comportement frôle la paraphilie qui est une déviance sexuelle » lance le thérapeute. Selon ce dernier les caractéristiques essentielles d'une paraphilie sont des fantaisies imaginatives sexuellement excitantes, des impulsions sexuelles ou des comportements survenant de façon répétée et intense.
« Ceci peut impliquer des enfants ou d'autres personnes adultes non consentantes, des objets inanimés, la souffrance ou l'humiliation de soi-même ou de son partenaire » nous explique le psychologue. Rappelons que dans le cas de l'affaire de l'ENCG d'Oujda, un professeur assistant est accusé d'abuser de son pouvoir et de faire chanter ses étudiantes pour les soumettre à ses désirs sexuels. « C'est cet aspect de non consentement des « victimes » et le fantasme derrière les désirs des professeurs harceleurs qui en font des malades mentaux atteints de paraphilie », ajoute Dr Massid. Des malades psychiques, les professeurs accusés de harcèlement sexuel contre leurs étudiantes ne sont pas pour autant dispensés de poursuites judiciaires. « Tout comme pour la pédophilie ou le viol, les auteurs sont considérés comme des malades mentaux par contre ils sont complètement responsables de leurs actes » soutient le clinicien.
Fantasmes coupables
Si personne ne peut être poursuivi pour avoir des fantasmes de quelle que nature que ce soit, les actes qui en découlent sont par contre condamnables comme l'affirme les spécialistes. Ces derniers définissent les troubles de paraphilie par l'existence de fantasmes envahissants, d'envies irrépressibles ou de comportements sexuels persistant sur une durée de plus de six mois. « Les modèles de désirs sexuels non conventionnels dans les paraphilies ne sont considérés comme pathologiques que quand l'une des conditions suivantes s'applique: Ils sont intenses et persistants. Et ils entraînent une souffrance importante ou des déficits évidents du fonctionnement social, professionnel. Ils nuisent ou ont le potentiel de nuire aux autres ( aux enfants ou aux adultes non consentants) » détaille Dr Massid.
Mais dans ce cas de figure, comment protéger les écoliers et les étudiants de professeurs souffrant de pathologies psychiques et de déviations sexuelles ? « Je l'ai toujours soutenu : l'éducation sexuelle est la meilleure solution et ceci dès le plus jeune âge » note le clinicien. Au sein de la famille et à l'école dès la maternelle, l'éducation sexuelle devrait préparer les enfants à détecter les comportements « louches » des adultes qu'ils fréquentent (parents, membres de la famille, voisins, amis de la famille, éducateurs et professeurs...) comme l'explique le socio-psychologue Mouncif Benzakour.
Education sexuelle, le pare-feu
« Un enfant doit être absolument avisé dès l'âge de 7 ou 8 ans. On doit lui expliquer ce qu'est son corps et son appareil génital. Dès la maternelle, nous devons apprendre aux enfants quelles sont les parties intimes que personne n'a le droit de toucher, y compris ses parents» explique Dr Benzakour en insistant sur la sensibilisation de l'enfant quant à la sacralité de son corps. « Cette sensibilisation doit se faire à la maison, au sein de la famille, à l'école, dans les colonies de vacances et dans toute sorte d'institutions. En inculquant et incrustant ce principe dans les esprits, on fait un important pas dans la protection de l'adulte en devenir» ajoute pour sa part Dr Massid. Armer les enfants d'aujourd'hui pour en faire demain des adultes capables de se défendre et d'affronter tout abus sexuel. « Cette éducation va jouer un rôle primordial dans la libération de la parole qui permettra de dénoncer ce type d'actes », insiste Massid.
Ce dernier note d'ailleurs l'importance d'installer des cellules d'écoute psychologique au sein des universités mais aussi en milieu scolaire. « Il y a eu des initiatives dans ce sens et c'est dire toute l'importance de la psychologie scolaire dans le partage, l'écoute et le conseil des élèves et des étudiants surtout en cas d'abus sexuels » note le clinicien. « C'est un moyen efficace pour limiter l'emprise des professeurs harceleurs. Se savoir protégées est rassurant pour les victimes et les aident à dénoncer leurs bourreaux» affirme le clinicien.
Rappelons que l'ENCG Oujda a été secouée en début de semaine par un scandale de harcèlement sexuel survenant quelques semaines seulement après celui de l'Université Hassan. Les professeurs de la faculté de Droit de Settat accusés sont actuellement poursuivis en justice pour harcèlement sexuel, abus de pouvoir, attentant à la pudeur et risquent d'être poursuivis pour traite d'êtres humains. « Parallèlement au châtiment infligé, il faut prévoir un suivi et une thérapie psychique de ces professeurs, car cela reste une pathologie à traiter » conclut Dr Massid.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.