Lors de sa deuxième réunion trimestrielle de l'année, le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a opté pour la stabilité en maintenant son taux directeur à 2,25 %, tout en saluant la baisse rapide de l'inflation et la reprise de l'activité non agricole. L'institution relève une amélioration tangible de la conjoncture économique nationale, dopée par l'investissement dans les infrastructures et la préparation d'événements internationaux à l'horizon 2030. Une inflation sous contrôle Après avoir atteint 2 % au premier trimestre, l'inflation a fortement ralenti à 0,4 % en mai. Ce reflux s'explique par la détente des prix alimentaires, notamment ceux des viandes fraîches. BAM prévoit une inflation moyenne de 1 % en 2025 et de 1,8 % en 2026. Néanmoins, le Conseil reste attentif aux risques externes : tensions géopolitiques, politique commerciale américaine, et volatilité des matières premières, qui pèsent sur les projections mondiales. Au niveau national, la Banque centrale constate une nette accélération dans les secteurs non agricoles. Après une croissance de 3,8 % en 2024, le PIB devrait progresser de 4,6 % en 2025, puis de 4,4 % en 2026. L'agriculture devrait rebondir de 5 % cette année, portée par une production céréalière estimée à 44 millions de quintaux. Crédit en reprise Les effets de la détente monétaire amorcée en juin 2024 commencent à se faire sentir. Les taux débiteurs ont reculé de 45 points de base, et le crédit au secteur non financier devrait croître de plus de 6 % en 2025 et 2026, contre 2,7 % auparavant. BAM entend suivre de près cette dynamique, notamment pour les TPE, dont un nouveau programme de financement et une charte dédiée sont en cours de déploiement. Redressement des exportations Tirées par les phosphates et leurs dérivés, les exportations marocaines devraient croître de 5,1 % en 2025, tandis que les importations progresseraient de manière modérée. Le déficit courant resterait contenu autour de 2 % du PIB. Grâce aux financements extérieurs du Trésor, les réserves de change s'élèveraient à près de 424 milliards de dirhams en 2026, soit l'équivalent de cinq mois et demi d'importations. Malgré une hausse de 23,6 % des dépenses publiques au premier quadrimestre 2025, les recettes fiscales permettent de maintenir le déficit budgétaire à 3,9 % cette année, avant une amélioration prévue à 3,4 % en 2026. La dynamique est portée par la croissance, mais reste conditionnée à la discipline budgétaire.