Sous le ciel lumineux de Dakhla qu'adoucit un vent bienfaisant, le Forum économique Maroc–France a clos ses travaux ce jeudi par la visite du futur port Dakhla Atlantique, symbole d'un partenariat désormais ancré dans le Sahara marocain. Organisé conjointement par la CGEM et le MEDEF à travers le Club des Chefs d'entreprises Maroc-France, ce rendez-vous a rassemblé des décideurs économiques des deux pays autour d'un objectif clair : faire des provinces du Sud un catalyseur d'intégration africaine et de prospérité partagée, profitable aux populations, en particulier aux jeunes. L'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a réitéré à cette occasion la « position claire et sans ambiguïté » de la France sur le Sahara, rappelant que « le présent et l'avenir du Sahara s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Pour lui, les entreprises françaises ont toute légitimité à investir dans les régions de Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab, au cœur des développements les plus prometteurs du Royaume. Les intervenants, dont Mehdi Tazi, vice-président général de la CGEM, et Fabrice Le Saché, vice-président du MEDEF, ont mis en avant le potentiel exceptionnel de Dakhla et de sa région : agriculture performante, conditions naturelles idéales pour les énergies renouvelables, projets structurants en cours et connectivité renforcée. Ces atouts font de Dakhla un espace d'avenir, vitrine du développement durable et tremplin de la coopération bilatérale. L'Initiative Royale Atlantique, pivot d'une vision continentale Lors d'un panel consacré à « l'Initiative Royale Atlantique : vision stratégique et opportunités de développement », Mohamed Methqal, ambassadeur directeur général de l'Agence Marocaine de la Coopération Internationale, a rappelé que la façade atlantique africaine regroupe 23 pays, 46 % de la population du continent, 55 % du PIB et 57 % du commerce africain. Face aux défis sécuritaires, climatiques et démographiques, la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI vise à faire de cet espace un moteur d'intégration et de prospérité partagée. Il a souligné que les provinces du Sud occupent une position stratégique dans cette ambition, en offrant aux pays enclavés du Sahel un accès à l'Atlantique et en devenant un centre géoéconomique majeur. Trois projets structurants incarnent cette dynamique : le gazoduc Nigeria–Maroc, le port Dakhla Atlantique et la création d'une marine marchande atlantique, infrastructures pensées au service du développement continental. Abondant dans le même sens, Mohamed El Kettani, co-président du Club des Chefs d'entreprises Maroc-France, a salué la portée symbolique du forum organisé à Dakhla, qui « consacre la reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud ». Il a également mis en avant la présence d'investisseurs français déjà engagés dans la région, citant notamment le projet de dessalement de l'eau de mer porté conjointement par Nareva et ENGIE, illustrant la coopération énergétique et agricole durable entre les deux pays, fondée sur une vision à long terme. Son homologue Ross McInnes a, de son côté, insisté sur la dimension industrielle intégrée du partenariat franco-marocain, fondée sur une approche complète de la chaîne de valeur : conception, investissement, approvisionnement, fabrication et exportation. Il a salué la qualité de la formation des ingénieurs marocains, qui permet de développer des projets technologiques de haut niveau, rappelant que plusieurs secteurs stratégiques – automobile, aéronautique, énergie – reposent sur la compétence et la fiabilité des sous-traitants marocains. La Nouvelle Charte de l'investissement, voulue par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et dont les grandes lignes ont été rappelé par le ministre délégué en charge de l'investissement Karim Zidane, oriente désormais les flux d'investissements vers ces régions stratégiques, avec pour horizon 550 milliards de dirhams mobilisés d'ici 2026. Ces provinces, véritables ponts entre l'Europe et l'Afrique, deviennent ainsi le maillon central du développement national et continental. Le forum a également mis en relief la complémentarité franco-marocaine dans les énergies renouvelables. Les interventions de Tarik Moufaddal (MASEN), et des représentants de Nareva et d'ENGIE ont illustré les convergences autour de la décarbonation, du solaire, de l'éolien et surtout de l'hydrogène vert. De son côté, Khalid Safir, directeur général de la Caisse de Dépôt et de Gestion, a quant à lui réaffirmé l'engagement de la CDG, « sœur cadette de la CDC française », dans la transformation des territoires du Sud. Forte de ses longues années d'expérience, l'institution se positionne en co-investisseur et développeur de projets d'infrastructures, de zones industrielles et touristiques, dans une logique de performance responsable et de durabilité. En clôture, la visite du port Dakhla Atlantique a symbolisé la convergence des ambitions : un développement équilibré, souverain et tourné vers l'Afrique. Dakhla s'impose désormais comme le carrefour de la croissance partagée entre le Maroc, la France et le continent africain.