L'opération, qui a mobilisé les forces de l'ordre de 17 pays, a permis de mettre au jour un préjudice total estimé à 562 millions de dollars, soit près de 320 milliards de francs CFA. Ce montant englobe les pertes liées à des fraudes diverses, des escroqueries en ligne, des systèmes de Ponzi, des enlèvements contre rançon et l'utilisation détournée d'actifs virtuels, notamment les cryptomonnaies. L'objectif principal de cette initiative était de perturber les circuits financiers qui alimentent le terrorisme et d'autres formes de criminalité organisée. Selon le rapport publié le 22 octobre sur le site officiel d'INTERPOL, les résultats de l'opération sont édifiants : 83 personnes ont été arrêtées, dont certaines pour des délits liés au terrorisme, d'autres pour fraude financière, blanchiment d'argent ou cyberescroquerie. Au total, plus de 15.000 individus et entités ont été examinés. L'enquête a permis d'identifier 260 millions de dollars en espèces et en cryptomonnaies suspectés d'être liés à des activités criminelles. Sur cette somme, environ 600.000 dollars ont déjà été saisis. Le reste fait l'objet d'enquêtes en cours pour tracer et récupérer les avoirs, rapporte afriqueitnews. L'implication du secteur privé a été décisive. Binance, géant mondial des cryptomonnaies, a collaboré à l'opération, probablement en fournissant des données permettant d'identifier les usages illicites d'actifs numériques. Moody's et Uppsala Security ont, quant à eux, apporté leur expertise en matière d'analyse de risques et de traçabilité blockchain. Pour Valdecy Urquiza, secrétaire général d'INTERPOL, l'opération Catalyst constitue une première historique : elle démontre la capacité des unités africaines à unir leurs efforts contre les crimes financiers transnationaux. Son homologue d'AFRIPOL, Jalel Chelba, a salué la synergie entre les services de lutte contre la cybercriminalité, la criminalité financière et le terrorisme, soulignant que cette convergence renforce la sécurité collective sur le continent. L'ampleur du préjudice met en évidence un phénomène alarmant : la cyberfraude et l'utilisation criminelle des cryptomonnaies s'installent comme des menaces structurelles, à la fois pour la sécurité et pour la stabilité financière des pays africains. Dans un contexte où les cryptomonnaies gagnent en popularité auprès des populations, cette affaire rappelle l'urgence de mieux encadrer ces technologies, sans pour autant freiner l'innovation qu'elles portent.