Dans un contexte où le Maroc renforce son modèle de développement territorial, le président d'honneur de l'association des régions du Maroc Mohand Laenser, a mis l'accent sur le rôle central de la régionalisation dans le renforcement de la cohésion nationale et le développement économique. Selon lui, « la régionalisation représente le niveau le plus élevé de décentralisation que l'on peut atteindre, sauf dans les Etats fédérés », et permet aux conseils régionaux de disposer d'une réelle capacité d'action. Pour le Maroc, ce processus revêt une dimension particulière : il vise à réduire les disparités territoriales et sociales. « Après la fin du protectorat, certaines zones rurales et provinces se sentaient abandonnées, privées de droits fondamentaux et d'accès aux services de base », a rappelé Laenser ajoutant que « la régionalisation est ainsi apparue comme un outil pour corriger ces déséquilibres et offrir un développement équitable sur l'ensemble du territoire. Le processus selon lui, n'est pas achevé. « la régionalisation est progressive et s'adapte aux spécificités de chaque territoire ». Les provinces du Sud du Sahara ont bénéficié d'un traitement spécifique. La vision Royale a toujours mis l'accent sur leur rôle central dans le projet national. «Cette attention a été doublement bénéfique : elle a permis aux provinces du Sud de bénéficier d'un effort soutenu en matière d'infrastructures et de moyens, tout en constituant un véritable laboratoire pour les autres régions, offrant des expériences et des idées à reproduire ailleurs», a-t-il noté. Pour Laenser, dans les années à venir, cette dynamique sera profitable à tous : elle permettra de mieux développer la régionalisation, d'accroître les pouvoirs des conseils régionaux grâce à une déconcentration renforcée et à des moyens plus conséquents, et elle rendra les provinces du Sud davantage attractives pour l'investissement et l'ouverture, que ce soit vers l'Afrique ou vers les pays du Nord, grâce à leur position stratégique. »