Alors que l'économie mondiale avance à pas comptés, tiraillée entre incertitudes géopolitiques, ajustements monétaires et chocs climatiques, Bank Al-Maghrib choisit la stabilité et décide de maintenir le taux directeur inchangé à 2,25 %. Dans son communiqué, le Conseil note que le niveau actuel du taux demeure approprié au regard des conditions économiques en vigueur. La Banque centrale ajoute par ailleurs qu'elle continuera de suivre de près l'évolution de la situation économique et financière et qu'elle ajustera, si nécessaire, ses décisions de politique monétaire, sur la base des données les plus récentes. Dans un contexte mondial peu lisible, l'économie marocaine se distingue par la vigueur de ses dynamiques internes. Bank Al-Maghrib relève une performance « remarquable » des activités non agricoles et des signaux encourageants sur le marché du travail. L'investissement, soutenu par les orientations budgétaires à moyen terme, devrait continuer à jouer un rôle d'amortisseur et de levier de croissance, tandis que la consolidation des finances publiques se poursuit, avec un endettement du Trésor appelé à s'alléger progressivement. Inflation sous contrôle Sur le front des prix, la situation reste globalement maîtrisée. L'inflation moyenne s'est établie à 0,8% sur les dix premiers mois de 2025, portée par l'amélioration de l'offre alimentaire et la baisse des prix énergétiques. Les projections de la Banque centrale tablent sur une accélération graduelle, mais contenue, vers des niveaux compatibles avec l'objectif de stabilité des prix à l'horizon 2027. Les anticipations d'inflation, quant à elles, demeurent solidement ancrées, signe d'une crédibilité monétaire préservée. À moyen terme, Bank Al-Maghrib anticipe une accélération de la croissance nationale à 5% en 2025, avant une consolidation autour de 4,5% les années suivantes. Cette trajectoire serait soutenue par un retour à des campagnes agricoles plus normales et par la robustesse des secteurs non agricoles. Les échanges extérieurs devraient bénéficier du redressement progressif des exportations, notamment automobiles, et de la bonne tenue des recettes touristiques et des transferts des Marocains résidant à l'étranger. Résultat : un déficit courant contenu et des réserves de change appelées à se renforcer, assurant une couverture confortable des importations.