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Violences dans les stades Carton rouge
Publié dans L'observateur du Maroc le 25 - 04 - 2011

Le 2 avril 2011 se jouait le match entre le Kawkab de Marrakech et l'Olympic de Safi (OCS) pour le compte de la 23e journée du championnat national. 1500 supporters safiots font le déplacement avec leur équipe à la ville ocre. A l'entrée du stade, inauguré depuis deux mois, une vingtaine de supporters marrakchis attaque le bus qui transporte les «visiteurs». Reçus par des jets de pierres, les supporters de l'OCS protestent contre l'absence des forces de l'ordre. Une dizaine de minutes après le début de la rencontre, la rumeur de la mort d'un supporter de Safi se propage. Le public de l'OCS entre dans une colère noire et saccage une partie des gradins. A la fin du match, une bagarre éclate entre supporters de Marrakech et de Safi. Résultat : 22 safiots hospitalisés (l'oreille de l'un d'eux a été arrachée) et 1000 sièges saccagés. Deux mis en cause écopent de trois mois de prison, deux autres de deux mois et le dernier d'un mois. Les accusés sont également condamnés à verser une amende de 1000 dirhams chacun. Dérisoire. De son côté, le directeur du nouveau stade de Marrakech a été limogé après les violences qui ont eu lieu durant la rencontre.
Un phénomène qui monte ?
«Ce qui s'est passé au match du KACM contre l'OCS est du vrai hooliganisme. Attaquer volontairement le bus des supporters safiots en est la preuve», condamne Khalil Benabdellah, président du directoire de la Société nationale de réalisation et de gestion des stades (SONARGES). Il ajoute que toutes les mesures étaient prises pour le bon déroulement de la rencontre. «On a mis les guichets du public de l'OCS à part pour éviter toute altercation avec les supporters du KACM. Malheureusement, les violences avaient déjà commencé avant l'entrée au stade», précise-t-il. Le Maroc devient-t-il un pays de hooligans ? «On manque de culture sportive. C'est une éducation qui s'apprend. Le football comprend trois résultats : la victoire, le nul et la défaite. Les actes de vandalisme touchent l'image du club qui malheureusement se voit obligé de payer les dégâts causés par certains supporters immatures», souligne Driss Slaoui. Pour le porte-parole du WAC de Casablanca, même les joueurs sur le terrain sont concernés par le phénomène. «A présent, on incite les joueurs à ne plus protester contre les décisions de l'arbitre. Durant la rencontre, le public est esclave de ses émotions. C'est ce qui provoque toutes ces violences», ajoute-t-il. Face à une loi qui tarde à être appliquée, les condamnations sont aléatoires, souvent inexistantes. «Tout vient à point pour qui sait attendre», tempère le président de la SONARGES.
Le rôle des associations
Si les violences dans les stades irritent les organisateurs, les clubs sommés par la fédération de payer les dégâts des violences et même le public, les associations de supporters ne sont pas en reste. Pour les Winners, le groupe Ultra du club rouge, le Maroc n'est pas encore au stade du hooliganisme comme l'Angleterre ou l'Italie. Il s'agit surtout de violence spontanée due à la pression subie avant, durant et après la rencontre. D'ailleurs, ces actes se produisent à chaque fois qu'il y a des rassemblements. «On essaie de sensibiliser les supporters sur les conséquences de tels actes comme la suspension du stade ou les dégâts matériaux que le club pourrait avoir. Du coup, on a eu l'idée de créer des cellules représentant tous les quartiers de Casablanca pour rassembler les supporters et les sensibiliser», explique un membre des Winners.
«Les fauteurs de trouble ont besoin de prévention, pas de répression.»
Ahmed Ghaibi, président de la commission de la programmation à la FRMF.
Entretien réalisé par noura mounib
L'Observateur du Maroc. Le phénomène de la violence dans les stades a-t-il pris de l'ampleur ?
Ahmed Ghaibi Actuellement, on est à la 26e journée du championnat national. Sur les 180 matchs de la saison, trois ou quatre seulement ont enregistré des violences. Ce n'est pas un chiffre à considérer. Les violences dans les stades ont toujours existé dans le monde, et au Maroc en particulier. Si l'on prend les statistiques d'il y a quatre ans, on trouvera que les sanctions et les matchs joués à huis clos étaient très fréquents. C'est juste ce que nous avons tendance à oublier. A présent, le phénomène est beaucoup plus médiatisé, même si ces violences ont beaucoup baissé ces dernières années. Je peux vous assurer que ça n'a pris aucune ampleur. D'ailleurs, les pays développés ne médiatisent pas le phénomène. Les fauteurs de trouble pourraient profiter de cet excès de zèle pour rééditer ces violences durant les matchs.
Mais comment expliquez-vous les dernières violences enregistrées?
Il existe deux types de violence. On a la violence spontanée qui est un phénomène normal suite à une défaite, par exemple. Saccager le stade et arracher les sièges font partie de ses conséquences. En deuxième partie, on trouve la violence organisée qu'on appelle communément «hooliganisme» et qui est très dangereuse (à l'exemple du match KACM contre l'OCS). Chaque violence à sa méthodologie propre à elle. Chez nous, la violence organisée est très rare. Prenons comme exemple le dernier derby de Casablanca qui a eu lieu le 10 avril 2011. Si le Maroc était un pays de hooliganisme, pourquoi aucune violence n'a été enregistrée malgré la présence de 100.000 supporters au stade Mohammed V ? Il faut éviter d'amplifier les choses. Les fauteurs de trouble ont juste besoin de prévention, pas de répression.
Quelles sont les mesures à prendre pour l'éradiquer ?
La sensibilisation est le premier point à travailler. En France, le ministère de l'Intérieur et le Syndicat des clubs professionnels viennent de lancer une campagne baptisée «Sortons la violence du stade». Elle s'appuie sur un spot télé de 30 secondes et une importante campagne d'affichage. On a exactement besoin de ça. Au Maroc, des mesures vont également être prises à court et à moyen termes. Pour le court terme, deux équipes adverses n'auront pas le droit d'avoir un déplacement collectif. Pour le moyen terme, on devrait améliorer les structures, faciliter l'accès aux stades (davantage de guichets, sièges numérotés…), engager des «stadiers» et former des éléments de l'intervention rapide. Les associations de supporters peuvent également contribuer. Lorsqu'on voit qu'elles sont capables d'offrir des animations et des tifos pareils, elles réussiraient certainement à sensibiliser le public. Les comités des clubs peuvent également nous aider. Il faut savoir que les violences dans les stades sont un phénomène à part, qu'on ne pourra jamais éradiquer par la répression.


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