Jusqu'à présent, le dossier de la SAMIR reste tributaire de la procédure de liquidation judiciaire. Le gouvernement étudie les différentes options avant de prendre une décision définitive et attend le moment opportun pour faire des annonces. L'Etat demeure toujours un des investisseurs potentiels, selon la ministre de tutelle, Leila Benali. Détails. Tant que le sulfureux dossier de la SAMIR n'est pas résolu, il ne quittera jamais le débat public. La question a été inscrite à l'ordre du jour de la séance hebdomadaire consacrée aux questions au gouvernement à la Chambre des Représentants, où la ministre de tutelle, Leila Benali, est venue rendre compte aux députés des dernières nouvelles de ce dossier. La question du redémarrage de l'activité de raffinage fait couler beaucoup d'encre d'autant qu'elle est souvent liée à la hausse des prix des carburants. Nombreux sont ceux qui plaident pour que les capacités de stockage de la Raffinerie soient exploitées. Sur ce point, la ministre a reconnu que ce dossier est d'une « complexité sans précédent ».
Pour le gouvernement, « le dossier de la SAMIR nécessite une solution rationnelle, qui prend en compte aussi bien les intérêts des salariés, ceux des habitants de Mohammedia et surtout ceux de l'Etat, en tant qu'investisseur potentiel », selon l'expression de la ministre. Là, celle-ci a laissé croire que l'Etat pourrait être un des potentiels investisseurs dans la société mise en liquidation judiciaire. Or, c'est une option parmi d'autre et rien n'est tranché. Ce qui est sûr pour l'instant, c'est que le gouvernement étudie les différents scénarios possibles en vue de trouver une solution définitive à ce dossier inextricable. « Nous allons annoncer les solutions le plus tôt possible », a fait savoir la ministre, dont les propos n'ont pas changé par rapport à son dernier passage à l'Emission « Confidences de presse » sur le plateau de 2M, où elle avait parlé longuement du dossier de la SAMIR. En effet, l'option de nationalisation n'est pas catégoriquement écartée. L'Etat veut s'assurer, en cas d'une telle démarche, avoir assez de moyens financiers pour être majoritaire dans le capital de la société, ce qui permet au gouvernement d'avoir une influence sur la stratégie de la Raffinerie. La corrélation entre la reprise du raffinage et la baisse des prix des carburants demeure le point de divergence principal entre le gouvernement et les partisans du redémarrage de la société. Leila Benali a démenti avoir dit que le redémarrage de la SAMIR n'aura pas d'impact sur les prix sur le marché local. « J'ai parlé du raffinage, pas de l'activité de la SAMIR de manière générale », a-t-elle nuancé. La ministre est revenue sur l'activité de raffinage qui, selon elle, n'est pas si stratégique pour le Maroc, vu que notre pays ne produit pas de pétrole. Par conséquent, l'activité de raffinage n'est pas un pilier de la stratégie énergétique nationale, a rappelé la ministre, ajoutant que le développement de l'activité de raffinage est recommandé lorsque les prix des hydrocarbures sont en baisse. Jusqu'à présent, aucune solution ne s'est imposée, le gouvernement semble attendre la sentence du CIRDI au sujet du différend qui oppose le Maroc à la filiale de la Société Coral Holding, qui a demandé l'arbitrage du Centre de la Banque mondiale. Au Maroc, l'affaire est soumise au Tribunal du Commerce de Casablanca, auquel incombe d'achever la procédure de liquidation judiciaire, dont la décision a été prononcée le 1er juin 2016. Jusqu'à cette heure-ci, le Tribunal n'est pas parvenu à trouver un nouvel acheteur pour la Raffinerie, sachant qu'une tentative de location des bacs de stockage à l'Etat marocain a échoué en novembre 2021. Un échec qui a coûté au Maroc un stock stratégique qu'il aurait pu constituer à l'époque grâce au prix très bas des hydrocarbures. La société est en faillite depuis 2014, vu son incapacité à rembourser ses dettes auprès de plusieurs institutions, dont l'Administration des Douanes et des Impôts indirects, à laquelle elle doit 13 MMDH. La dette s'est élevée à 3,7 milliards de dollars.