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Agriculture: Vers une montée en gamme de la filière du câprier ? [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 17 - 07 - 2023

La Foire Nationale du Câprier organisée à Safi a permis de présenter l'apport socio-économique de ce secteur et de discuter des moyens d'améliorer la production et l'export.
La câpre a été à l'honneur lors de la 5ème édition de la Foire Nationale du Câprier, organisée à Safi du 5 au 9 juillet 2023 par le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, en collaboration avec l'association provinciale des producteurs de câpre de Safi, la province de Safi, la Chambre d'Agriculture Marrakech-Safi, le Conseil provincial de Safi et la Commune territoriale de Safi.
Rendez-vous incontournable pour une filière importante et souvent méconnue du public, cet événement a connu la présence de plusieurs acteurs du secteur, ainsi que celle du ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki, qui en a présidé l'ouverture. Organisée sous le Haut-Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette édition s'est déroulée sous le thème « Stratégie Génération Green : Perspectives du développement de la filière du câprier et son rôle dans l'emploi de la femme et des jeunes ».

Câpres et petites mains

Le choix de ce thème s'explique par le rôle socio-économique important de cette filière qui a permis de créer près de 4,5 millions de journées de travail par an, dont 1,5 million au niveau de la province de Safi. La chaîne de valeur de cette filière débute par la culture du câprier qui se caractérise déjà par la main-d'œuvre importante qu'elle mobilise au moment de la récolte. « Il s'agit d'une opération onéreuse qui représente à elle seule 40 à 60% du coût total. Un ouvrier peut cueillir 2 Kg de câpres en une heure de travail », peut-on ainsi lire dans un article du Dr Lahcen Kenny, de l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, paru dans une édition du Bulletin de Transfert de Technologie en Agriculture. « Il s'agit d'une filière très importante et prometteuse à l'échelle nationale, avec une superficie de plus de 31.000 hectares, une production de 26.000 tonnes de câpres, dont 16.000 tonnes destinées à l'exportation », a précisé pour sa part le ministre lors de l'ouverture de la Foire Nationale du Câprier.
Safi, capitale du câprier
Le choix de Safi pour l'organisation de la 5ème édition de cet événement n'est pas anodin puisque cette province compte, à elle seule, une superficie de 7.000 hectares de cultures du câprier pour une production annuelle moyenne de 9.000 tonnes, représentant ainsi 35% de la production nationale. La filière nationale du câprier se construit par ailleurs sur une chaîne de valeur qui compte près de 36 unités de valorisation du câprier, dont 6 opérant dans la province de Safi, avec une capacité de 14.000 tonnes par an. Côté export, il est question d'une moyenne de 16.000 tonnes fournies à plusieurs pays à travers le monde, dont 7.400 tonnes en provenance de la province de Safi. Les acteurs de ce secteur ambitionnent cependant d'améliorer encore plus cette filière et d'en augmenter le potentiel en termes de production, de valorisation que d'export. C'est dans cette perspective que la 5ème édition de la Foire Nationale du C âprier s'est déployée comme une plateforme idoine pour discuter des enjeux, des défis et des perspectives de développement de la filière.
Un vivier de câpriers

Ainsi, l'événement organisé sur une superficie de 3.000 m2, a accueilli les représentants de près de 140 coopératives agricoles de câprier et de produits du terroir représentant les 12 régions du Maroc, exposant plus de 30 produits du terroir. Au RDV, également, des séminaires, des tables rondes, des ateliers scientifiques et des animations pédagogiques en lien avec le thème de l'événement. Durant 4 jours, près de 450.000 visiteurs ont pu découvrir cette filière, mais également les opportunités de valorisation et de commercialisation, la reconversion biologique de la culture du câprier, ainsi que le rôle de cette filière dans l'entrepreneuriat des jeunes et l'emploi des femmes rurales. L'événement a par ailleurs été marqué par une cérémonie de remise des Prix en faveur des femmes productrices de câpres, et par l'organisation d'activités de vulgarisation au sein de guichets dédiés au conseil agricole.


3 questions à Mehdi Tarik
« Le Maroc a longtemps été un important exportateur de câpres, mais il doit désormais faire face à une concurrence croissante sur le marché mondial »

-Comment le Maroc peut-il améliorer son positionnement d'exportateur majeur de la câpre et de ses sous-produits ?
-Pour améliorer le positionnement du Maroc en tant qu'exportateur de ces produits au niveau international, quelques leviers clés peuvent être mis en place. Il s'agit notamment de renforcer la qualité et la traçabilité des câpres produites, de développer des partenariats stratégiques avec des entreprises internationales, de promouvoir la diversité des produits dérivés, de participer à des salons et des foires commerciales internationales spécialisées, et d'investir dans la promotion et le marketing. En mettant en œuvre ces mesures de manière efficace, le Maroc peut renforcer sa réputation, accéder à de nouveaux marchés et attirer l'attention des acheteurs internationaux.
-Quels sont les autres pays concurrents dans ce domaine et comment le produit marocain peut-il se différencier par rapport à cette concurrence ?
-Le Maroc a longtemps été un important exportateur de câpres, mais il doit désormais faire face à une concurrence croissante sur le marché mondial. Des pays tels que l'Espagne, l'Italie, la Turquie, la Grèce, sont également des acteurs importants dans ce domaine. Pour se différencier, le produit marocain peut mettre en valeur ses avantages spécifiques, tels que la qualité des câpres cultivées dans un climat favorable, les pratiques agricoles durables, la diversité des produits dérivés et l'authenticité de la cuisine marocaine. Ces éléments distinctifs peuvent aider le Maroc à se démarquer et à attirer l'attention des acheteurs internationaux.
-Existe-t-il une demande pour la câpre et ses sous-produits au niveau national ?
La demande locale pour les câpres et ses produits est généralement moins importante que la demande à l'exportation. Cependant, dans notre société, nous avons établi des partenariats solides avec des entreprises de conserve de poissons et des fabricants de sauces et de condiments locaux. Ces entreprises utilisent nos câpres et produits dérivés comme ingrédients clés dans leurs produits finis. Grâce à ces collaborations, nous parvenons à répondre à la demande spécifique de ces clients nationaux, et à maintenir une présence significative sur le marché local.
Caractéristiques : Un arbuste très résilient et peu consommateur en eau
Bien adapté et très utile pour les régions arides et semi-arides, le câprier est un arbuste qui, à l'âge adulte, mesure entre 50 à 80 cm en hauteur et 1 à 1,5 m en largeur. Les feuilles sont généralement de forme ovale à arrondie. Le câprier joue un rôle écologique important puisqu'il parvient à prospérer sur des sols sur lesquels peu d'espèces végétales peuvent survivre. Il arrive également à tolérer des températures extrêmes allant de -4 à plus de 40°C.
Il n'est pas exigeant en eau et tolère parfaitement les vents violents. La plante du câprier restitue annuellement au sol quelque 211 g de matière organique, ce qui permet d'améliorer la fertilité que la structure des sols. Les deux espèces de câprier les plus cultivées en Méditerranée : Capparis spinosa et Capparis ovata, avec plusieurs variétés par espèces. Au Maroc, le câprier peut se trouver (parfois d'une manière spontanée) dans plusieurs régions allant des zones côtières jusqu'aux zones continentales à plus de 1000 m d'altitude.

L'info...Graphie
Histoire : L'évolution de la culture du câprier dans le bassin méditerranéen
Utilisées depuis l'Antiquité dans les plats grecs et romains, les câpres font partie des indispensables lors de la préparation des plats méditerranéens, dans la cuisine italienne, française et grecque, en particulier. Les plus anciennes traces qui attestent de cette utilisation culinaire et de la culture du câprier remontent cependant à l'Italie du 13ème siècle. En France, les historiens évoquent des traces remontant au 17ème siècle. Durant le siècle suivant, les câpres étaient tellement prisées qu'elles ont même été l'objet de nombreuses batailles entre les marins français et italiens, qui s'en disputaient le contrôle à une époque où l'utilisation de ce condiment était un genre de marqueur social au vu de sa rareté locale (à l'époque). En Espagne, la production et l'exportation des câpres (vers la France et des pays en Amérique Latine) ont débuté en 1875. Ce n'est qu'à partir des années soixante qu'une tendance de modernisation de cette culture a été observée au niveau de pays comme l'Italie et l'Espagne, avec le développement de programmes de recherche et de développement ciblant la sélection de variétés plus productives. Au Maroc, la collecte des câpres et leurs exportations vers le marché français ont commencé aux alentours de l'année 1920 à partir des régions de Taounate, Safi et Taroudant où se situaient les plus anciennes plantations traditionnelles du câprier. Depuis, cette filière a progressivement pris de l'ampleur avec le développement d'une chaîne de valeur importante incluant plusieurs dizaines d'unités de valorisation et d'export.


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