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Cryptomonnaies et Dirham Numérique au Maroc : Réglementation ou Prudence ?


* Le développement d'un Dirham Numérique

Le développement d'un dirham numérique constituerait une avancée significative pour l'économie marocaine en offrant un moyen de paiement digital sécurisé sous le contrôle de Bank Al-Maghrib cette solution permettrait de moderniser les transactions financières tout en évitant les risques inhérents aux cryptomonnaies décentralisées en garantissant la traçabilité des flux monétaires elle limiterait les risques de fraude et de blanchiment d'argent en facilitant l'accès aux services financiers elle favoriserait également l'inclusion économique notamment pour les populations non bancarisées qui pourraient utiliser des portefeuilles numériques sans nécessiter de compte bancaire traditionnel.

* Les expériences internationales

Dans cette dynamique plusieurs pays ont déjà franchi le pas en lançant leur propre monnaie numérique la Chine a intégré le yuan numérique dans son système de paiements courants permettant des transactions sécurisées et rapides sans dépendance aux cryptos privées l'Union européenne quant à elle développe un projet d'euro numérique visant à offrir une alternative digitale aux espèces sans compromettre la stabilité financière les banques centrales de plusieurs autres pays explorent cette voie pour adapter leur politique monétaire aux défis du numérique et de la globalisation.

* Les étapes de mise en place au Maroc

Pour le Maroc la mise en place d'un dirham numérique impliquerait plusieurs étapes cruciales une première phase expérimentale permettrait de tester le système en conditions réelles auprès d'un échantillon d'utilisateurs et d'entreprises des ajustements techniques et réglementaires seraient nécessaires pour assurer son efficacité et son adoption progressive la collaboration entre Bank Al-Maghrib les institutions financières et les entreprises technologiques jouerait un rôle clé dans la réussite du projet en garantissant une infrastructure robuste et sécurisée

* L'accompagnement et l'adoption

L'intégration du dirham numérique nécessiterait également un travail d'accompagnement pour sensibiliser la population et les acteurs économiques sur son utilisation et ses avantages une campagne d'information et de formation serait essentielle pour assurer une adoption fluide et éviter les réticences liées au changement les entreprises marocaines devraient être encouragées à intégrer cette monnaie digitale dans leurs systèmes de paiement afin de maximiser son impact sur l'économie nationale

* Les enjeux et perspectives

L'enjeu est de taille car un dirham numérique réussi renforcerait la souveraineté monétaire du Maroc tout en modernisant le système financier du pays il permettrait d'améliorer l'efficacité des transactions de réduire les coûts liés à la gestion des espèces et de limiter les risques de fraude et de criminalité financière en outre cette initiative pourrait positionner le Maroc comme un acteur précurseur en Afrique en matière de digitalisation monétaire favorisant ainsi l'innovation technologique et l'attractivité économique du pays.
Conclusion
Dans cette optique le dirham numérique apparaît comme une solution adaptée aux défis du XXIe siècle il répond aux exigences d'une économie de plus en plus digitalisée tout en préservant la stabilité financière et la souveraineté économique en évitant les écueils des cryptomonnaies privées et en s'appuyant sur l'expertise de la banque centrale marocaine il pourrait constituer un levier stratégique pour accompagner le développement du pays dans l'ère du numérique.
* Dr. Az-Eddine Bennani est ingénieur en informatique, titulaire d'un MBA de Chicago, docteur en sciences économiques de la Sorbonne, et expert en management stratégique, gouvernance digitale et intelligence artificielle. Avec plus de 40 ans d'expérience en France, au Maroc et à l'international, il a été ingénieur système, consultant et manager chez Hewlett-Packard en France, en Europe et au MEA, a été professeur-chercheur à La Sorbonne Universités/UTC et à NEOMA Business School, et est actuellement professeur associé à l'Université Al Akhawayn.


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