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A quand la guerre aux « Tellabas » professionnels ?
Publié dans L'opinion le 24 - 03 - 2025

Il est un peu plus de 21 heures. Près de la mosquée Assounna, en plein centre-ville de Rabat, un groupe de mendiants se disperse sur l'esplanade, attendant la fin de la prière des Tarawih. Dès que l'imam achève ses invocations, les suppliques fusent : «Sadaka lillah ! » (De l'aumône pour Dieu), « Aidez-moi, que Dieu vous bénisse », « Achetez-moi des médicaments, s'il vous plaît ». Si ces pratiques sont devenues courantes et prennent plus d'ampleur pendant le mois de Ramadan, cette année, la situation est d'autant plus alarmante avec la crise économique, qui s'étire depuis cinq ans, et la sécheresse qui asphyxie l'économie nationale.
La mendicité a pris des proportions alarmantes, surtout dans les grandes villes du Royaume, où l'aumône est devenue une obligation pour les habitants sous peine de harcèlement et quelquefois même d'insultes. Si la loi est sévère contre ce type de pratiques, prévoyant entre trois mois et un an de prison pour toute personne qui mendie – bien qu'elle soit handicapée ou indigente – en utilisant des menaces ou des prétextes de maladie, la fermeté et le contrôle des autorités publiques font défaut. Alors que le nombre de mendiants au Maroc est estimé à quelque 200.000 personnes, selon les statistiques très approximatives du CESE, le ministère de l'Intérieur a affiché ces dernières années l'intention de blinder son dispositif contre ce fléau, via des systèmes de surveillance directe en installant des caméras sur la voie publique, dédiées spécialement à ce dilemme. Un dispositif qui devrait compléter la stratégie engagée par le ministère de la Solidarité, dont l'objectif est de régler cette problématique de manière structurelle, notamment en mettant en place des programmes de développement humain adaptés aux personnes démunies et vulnérables.
Hélas, ces stratégies, bien qu'ambitieuses, sont vouées à l'échec, du fait que la mendicité s'est complètement enracinée chez une partie de la population, devenant un véritable réflexe, une habitude façonnée par l'attrait de l'argent facile. Tant que les politiques publiques resteront fragmentaires et insuffisamment contraignantes, ce phénomène ne peut que perdurer. D'où l'impératif d'une approche globale, conjuguant des leviers politiques, juridiques, économiques et sociaux, et s'appuyant sur des mesures coercitives adaptées, qui pourrait véritablement enrayer ce fléau. Pour ne prendre que l'exemple des rues ordonnées de Copenhague, la mendicité est devenue une rareté, non pas par un élan soudain de prospérité, mais sous l'effet d'une répression implacable. Au Danemark, la législation frappe fort dans les cas de mendicité agressive, qui peut conduire directement en prison, avec des peines pouvant aller jusqu'à six mois. Des patrouilles dédiées, véritables task forces de la propreté sociale, errent les centres urbains, traquant les contrevenants et les éloignant sans ménagement. Un modèle qui rappelle celui de la Suisse, où plusieurs cantons interdisent la mendicité sous peine d'amendes salées, ou encore même la France, où certaines villes ont instauré des arrêtés municipaux pour limiter ce phénomène dans les centres historiques.
Sans mesures structurelles, le Maroc, qui s'apprête à accueillir une Coupe du Monde, risque de se diriger vers des scénarios catastrophiques similaires à ceux de l'Egypte, où la mendicité, alimentée par l'inaction sociale, a conduit à une agressivité croissante chez les mendiants, créant un climat de tension et d'insécurité.


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