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Services climatiques : L'agriculture de précision, clé de la résilience [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 06 - 05 - 2025

Face à la sécheresse, le Maroc garde le cap : météo de précision et réseau climatique élargi au service de la souveraineté alimentaire.
Le Maroc fait face, depuis sept ans, à une succession de sécheresses accompagnées d'une forte variabilité interannuelle des précipitations et de vagues de chaleur prolongées. Cette situation climatique difficile a profondément affecté l'équilibre des filières agricoles et fragilisé l'économie rurale.
Pour l'horizon 2030, le Royaume s'est fixé un objectif ambitieux : assurer 80% de son autosuffisance agricole, malgré les défis imposés par le climat. Cette ambition, affirmée par le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, au SIAM 2025, s'appuie sur des initiatives tangibles comme la construction de barrages, l'exploitation des eaux non conventionnelles et les plans d'aménagement hydraulique régionaux.
Dans ce contexte, les services météorologiques et climatiques apparaissent comme un levier stratégique pour améliorer la planification, le suivi et l'anticipation des impacts climatiques sur l'agriculture. L'agriculture de demain sera nécessairement une agriculture de précision, basée sur des données fiables et actualisées. Ainsi, en tant que carrefour d'aléas, le secteur agricole figure parmi les principaux consommateurs des données climatiques.
À l'occasion de la Journée nationale des services météorologiques et climatiques, tenue le lundi 5 mai à l'initiative du ministère de l'Equipement et de l'Eau et de la Direction Générale de la Météorologie (DGM), les panels thématiques ont souligné l'importance stratégique de ces services pour la prévention des risques, la protection des populations et le renforcement de la résilience, notamment dans les secteurs de l'agriculture, de l'hydraulique, ainsi que de la gestion des ressources en eau et des forêts.
Un réseau de 300 stations météorologiques pour accompagner le secteur
Grâce à un partenariat stratégique avec la Direction Générale de la Météorologie (DGM), le ministère de l'Agriculture s'appuie aujourd'hui sur un réseau de près de 300 stations météorologiques réparties sur l'ensemble du territoire, à travers ses différentes structures (ORMVAs, INRA, DPAs...). Ce dispositif permet de fournir aux agriculteurs des données climatiques fiables et actualisées, facilitant la prise de décision à chaque étape du développement des cultures et contribuant à une meilleure gestion des risques climatiques. Néanmoins, la structuration de ces services demeure encore partielle et leur couverture nationale reste limitée, comme le souligne Abdeslam Ziyad, Directeur de la Stratégie et des Statistiques (DSS) au sein du ministère. Pour renforcer le rôle de ces services climatiques pour une agriculture durable - et au-delà - M. Baraka et le ministre de l'Agriculture, M. Ahmed El Bouari, ont signé une convention-cadre en marge de la 17ème édition du SIAM le mois dernier. Objectif : bâtir un partenariat structurant autour de l'agriculture, de la météorologie et du climat afin de répondre durablement aux défis du secteur.
Outils de pointe pour anticiper les risques agricoles
Lors de la Journée nationale des services météorologiques et climatiques, Abdeslam Ziyad a présenté les outils et les avancées mobilisés par le département, dont le système CGMS-Maroc (Crop Growth Monitoring System) qui a atteint aujourd'hui sa 3ème version, enrichie de fonctionnalités techniques et opérationnelles renforcées. Cet outil innovant d'aide à la décision, dédié au suivi des campagnes agricoles et à la prévision des rendements céréaliers, est en constante évolution depuis 2013. Née d'une collaboration stratégique entre institutions nationales (INRA, IAV Hassan II, DGM, ministère de l'Agriculture) et organismes internationaux réputés (JRC européen, Université de Liège, VITO, Alterra, etc.), la plateforme CGMS-Maroc mobilise les technologies les plus avancées en matière de collecte de données, modélisation agro-climatique et Intelligence Artificielle. Son architecture modulaire et intégrée repose sur 3 piliers : l'harmonisation de données multi-sources, la prédiction des rendements par modèles mathématiques et la diffusion des résultats via une interface Web ergonomique.
Plusieurs outils de suivi et de prévision sont également mis à disposition pour accompagner le processus décisionnel dans le secteur agricole, en permettant un suivi en temps réel des variables climatiques et de leurs impacts potentiels sur les cultures (pluviométrie, température, évapotranspiration, couverture végétale, etc.).
Garantir l'accès à l'information climatique pour les petits agriculteurs
L'amélioration de l'accès aux services climatiques pour les agriculteurs et les acteurs du secteur repose sur une collaboration étroite avec la DGM, visant à mutualiser les stations météorologiques et à mettre en place le Réseau Climatique d'Etat (RCE). Ce dispositif permettra de renforcer la précision des données, notamment dans les zones agricoles, tout en élargissant l'accès aux services climatiques pour l'ensemble des utilisateurs.
«Dans cette optique, le système CGMS bénéficiera d'améliorations fonctionnelles et technologiques significatives, étendant sa couverture et se déployant via une application mobile destinée aux agriculteurs», nous précise Abdeslam Ziyad. Et d'ajouter : «Les données collectées à travers ce Réseau Climatique d'Etat seront d'une grande utilité pour l'ensemble des utilisateurs, notamment les agriculteurs. Dans ce sens, nous voulons consolider ce partenariat avec les professionnels du secteur, notamment la COMADER, ici présente, et d'autres acteurs du secteur, notamment la communauté R&D pour une meilleure orientation des interventions publiques et une prise de décision éclairée pour nos agriculteurs en matière de pratiques agricoles durables (irrigation, protection et traitement des cultures, etc.) en vue d'augmenter la productivité et l'efficience d'utilisation des ressources, particulièrement l'eau agricole».
«Les résultats de cet événement viendront nourrir un travail ultérieur de co-construction d'une stratégie nationale pour le développement des services climatiques agricoles. Ces services contribueront au renforcement de la résilience de notre agriculture et de sa durabilité», a conclu le responsable gouvernemental.

3 questions au Dr Ousmane Ndiaye : « Nous veillons à convertir les données météorologiques en conseils utiles pour les petits exploitants agricoles africains »
* Face à l'intensification des phénomènes climatiques extrêmes, quelles approches innovantes pour améliorer les systèmes d'alerte précoce en Afrique ?
- On voit bien que ces phénomènes gagnent en intensité et en fréquence. Les services météorologiques doivent impérativement moderniser l'ensemble de leur chaîne opérationnelle, de l'observation à la diffusion. L'innovation est cruciale : intégration de drones, exploitation des données satellitaires, recours à l'IA pour affiner les prévisions, et utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication, notamment les réseaux sociaux, pour une accessibilité accrue par les usagers. Il est également fondamental d'adapter ces outils et ces informations aux besoins spécifiques de chaque secteur d'activité.

* Quelles stratégies l'ACMAD met-elle en œuvre pour combler le fossé entre la production de données climatiques et leur utilisation effective par les petits exploitants agricoles ?
- En Afrique, l'isolement des zones rurales et la difficulté d'accès aux données dans les régions reculées posent des défis majeurs face aux effets du changement climatique. Les NTIIS (nouvelles technologies de l'information et l'imagerie satellitaire) offrent des solutions prometteuses pour améliorer la diffusion de l'information et la collecte de données. La création de l'Agence Spatiale Africaine (AfSA) marque un pas important dans ce sens. Dans cette dynamique, l'ACMAD souligne l'importance de transformer les données en conseils utiles pour les petits exploitants agricoles africains, de les impliquer dans la collecte d'informations, et de favoriser des partenariats avec le secteur privé et la recherche pour une innovation partagée.

* Comment évaluez-vous la collaboration actuelle entre l'ACMAD et le Maroc dans le développement des services climatiques pour l'agriculture, et quelles sont les perspectives d'approfondissement de ce partenariat à l'avenir ?
- Le Maroc et l'ACMAD entretiennent un partenariat solide, illustré notamment par l'organisation de cette journée et l'invitation qui nous a été adressée dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Cette collaboration se manifeste à travers le développement de la plateforme Coordination Group for Meteorological Satellites (CGMS), un système de suivi et d'analyse de la productivité agricole, mis en œuvre conjointement par la DGM, l'ACMAD et l'Initiative pour l'Adaptation de l'Agriculture Africaine aux changements climatiques (AAA), lancée par le Maroc pour renforcer la résilience de l'agriculture africaine face aux effets du climat. D'autres projets sont également à l'étude, témoignant de la richesse et du dynamisme de cette coopération.
Nizar Baraka : "L'efficacité des services climatiques tributaire d'une approche intégrée et inclusive"
Dans son allocution de clôture de le Journée nationale des services météorologiques et climatiques, M. Nizar Baraka a souligné que les services météo et climatiques efficaces, capables d'anticiper les risques, nécessitent une approche intégrée et inclusive, plaçant les utilisateurs au centre dès la conception. Il a insisté sur l'importance de la co-construction pour garantir la pertinence et l'utilité des outils dans des secteurs clés comme l'eau et l'agriculture. Le ministre a souligné également le rôle des technologies innovantes (IA, satellites, plateformes numériques) pour améliorer la précision et l'accessibilité des prévisions, appelant à renforcer les collaborations institutionnelles pour intégrer ces services dans les politiques publiques. La journée a réuni des experts nationaux et internationaux, dont des responsables du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), de l'OMM (Organisation météorologique mondiale), de Météo-France et du CEPMMT (Centre Européen pour les Prévisions Météorologiques à Moyen Terme), ainsi que des directeurs de services météo africains, soulignant l'importance de la coopération Sud-Sud.
Campagne agricole 2024-2025 : Des signes de reprise malgré un contexte climatique difficile
Le ministre de l'Agriculture Ahmed El Bouari a présenté lundi à l'hémicycle un bilan de la campagne agricole en cours, prévoyant une croissance de 5,1%, après le recul de l'année précédente. Il a noté une amélioration des précipitations depuis mars (295 mm), en hausse par rapport à la dernière campagne malgré un déficit face à la normale. Les réserves d'eau des barrages agricoles sont en augmentation (5,31 milliards de m3). La vente de semences sélectionnées et la subvention d'engrais ont progressé. Les emblavements de cultures d'automne (3,11 Mha) et de printemps (158 Kha) ont été détaillés, tout comme l'essor de la culture sucrière. Enfin, la réalisation des programmes de légumes d'automne et d'hiver est quasi complète.


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