Il semble qu'aucune solution n'a encore été trouvée alors qu'approche la séance du conseil des ministres de vendredi, consacrée à l'examen du plan d'élaboration de l'armée concernant une improbable mise en œuvre de la décision de désarmement prise lors de cette même séance. Selon le quotidien libanais Al-Akhbar, aucune solution n'avait été trouvée lundi soir pour la séance du conseil des ministres. D'un côté, le Premier ministre Nawaf Salam insiste sur la poursuite de l'application des diktats américano-israéliens. En face le duo Amal et Hezbollah campe sur ses positions. Le tandem chiite, ainsi que d'autres ministres, fonde sa position intransigeante sur les résultats de la visite de la délégation américaine dirigée par l'envoyé Tom Barrack la semaine dernière, et sur l'échec de Washington à obtenir l'approbation syrienne et israélienne du document américain. Alors que l'armée affirme qu'elle ne présentera aucun plan susceptible d'entraîner le pays dans un conflit, les contacts concernant la session de vendredi se sont intensifiés, notamment suite à la prise de position du président du Parlement, Nabih Berri, dont l'entourage a informé les instances officielles de la possibilité de ne pas assister à la session si l'ordre du jour se limitait à la seule question du monopole des armes. La présence ou le départ des ministres dépendrait de l'évolution de la situation. Lundi, le président Joseph Aoun a discuté de la session avec le Premier ministre Salam et a été informé des résultats de sa visite au Caire et des discussions qu'il a eues. Des sources proches de Baabda ont indiqué qu'Aoun exhortait Salam à trouver une issue à la crise actuelle. La question du monopole des armes a également été abordée lors de la rencontre entre l'ambassadeur d'Egypte, Alaa Moussa, et Aoun et Salam. Ce dernier leur a remis une invitation du président égyptien pour assister à l'inauguration du Grand Musée le 1er novembre.
Pas question de se soumettre au diktat israélien «Nous parlons toujours du principe immuable de la possession exclusive des armes par l'Etat et de son contrôle sur l'ensemble de son territoire. Ces deux principes sont immuables et ne peuvent faire l'objet d'aucun débat. Quant à la manière dont cela sera réalisé, il s'agit d'une affaire purement interne au Liban», a déclaré Moussa, ajoutant que «cette question ne sera en aucun cas exempte du dialogue évoqué par le président du Parlement». Al-Akhbar a appris que «les propos de l'ambassadeur d'Egypte sont intervenus après qu'Aoun lui a expliqué la sensibilité de la situation intérieure et les pressions extérieures croissantes qui pèsent sur le pays». La question du désarmement du Hezbollah, alimentée par des pressions internationales croissantes, notamment américaines et israéliennes, divise profondément la classe politique. Walid Joumblatt, figure emblématique de la communauté druze et ancien chef du Parti socialiste progressiste (PSP), a, dans des déclarations le 30 août 2025, exprimé une ferme opposition aux injonctions extérieures, qualifiées de «diktats israéliens». «Ce qui nous est proposé est un ordre imposé par Israël, et il est hors de question de s'y soumettre». Cette sortie illustre une opposition frontale aux pressions internationales. Pour lui, ces injonctions s'apparentent à une tentative d'Israël, soutenue par ses alliés occidentaux, de redessiner les équilibres politiques libanais à son avantage.