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Sahara Marocain : De Mistura et le confort du Statu quo
Publié dans L'opinion le 18 - 10 - 2025

Cette analyse, fondée sur un constat objectif de la situation actuelle du dossier du Sahara occidental, s'appuie également sur la lecture et la position du Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP), qui prône une voie politique réaliste, pacifique et inclusive pour sortir du conflit. Elle met en lumière les limites de la médiation onusienne conduite par Staffan de Mistura et l'absence de perspectives nouvelles susceptibles de relancer un processus politique enlisée depuis des décennies.
Staffan de Mistura, Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, a présenté son analyse et ses recommandations au Conseil de sécurité à la veille du renouvellement du mandat de la MINURSO prévu pour la fin du mois d'octobre. D'après les rares éléments filtrés de son rapport, il en ressort un scénario identique à celui des trois dernières années : un processus de médiation chroniquement paralysé.
Malgré ses appels répétés à la créativité et à l'engagement, De Mistura ne prend pas le risque d'avancer des propositions concrètes ni de définir une stratégie claire pour relancer les négociations. Son discours, dominé par des considérations humanitaires et des mises en garde contre les risques d'une « escalade régionale », exprime davantage la prudence que le leadership politique.
Il est frappant que, trois ans après sa nomination, l'envoyé spécial de l'ONU continue à poser plus de questions qu'il n'apporte de réponses sur sa propre mission. Au lieu de tracer une orientation ou de proposer une feuille de route, il se contente d'interroger le Conseil et les parties, comme si son rôle était davantage celui d'un observateur que celui d'un facilitateur capable d'initiative.
Il n'aborde pas non plus, avec l'urgence requise, la nécessité impérative de rétablir et de faire respecter le cessez-le-feu rompu depuis 2020, une rupture qui a déjà coûté la vie à des centaines de jeunes Sahraouis. Pourtant, il estime que « cinq ans après, le Polisario n'a toujours pas articulé une vision claire de la manière dont la voie militaire qu'il suit actuellement pourrait conduire à un résultat politique positif ».
Ce silence est paradoxal de la part de quelqu'un qui affirme se soucier du coût humain du conflit et des « terribles conditions humanitaires dans les camps de réfugiés de Tindouf ». Cette omission révèle, en fin de compte, une inquiétante déconnexion entre la réalité du terrain et le discours prononcé dans la salle du Conseil de sécurité.
Au-delà de cette incohérence, la médiation de De Mistura se caractérise par son incapacité à innover ou à introduire des éléments susceptibles de modifier la donne. Plutôt que d'explorer de nouvelles dynamiques politiques ou de reconnaître les évolutions internes du camp sahraoui — comme l'émergence du Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP), qui, sans être la voix du Polisario, ni celle de l'Algérie ou du Maroc, plaide pour une voie politique réaliste et rejette la lutte armée —, l'envoyé semble s'accrocher à un scénario épuisé, incapable de produire de nouveaux résultats. Ce manque de flexibilité et de proactivité prive le processus de tout élan renouvelé et entretient une diplomatie de faible intensité, davantage soucieuse de ne déranger personne que de progresser.
Son appel à la reprise de la table ronde avant la fin de l'année manque également de fondement : aucune alternative, aucune idée nouvelle capable de rapprocher les positions. Tout indique que son objectif immédiat est de mettre en scène une nouvelle série de discussions — peut-être pour la photo aux côtés des délégations —, oubliant que cette image a déjà été captée sans succès par ses prédécesseurs James Baker et Horst Köhler.
En définitive, De Mistura semble s'être installé dans le confort du statu quo, administrant le conflit plutôt que de le conduire vers une issue politique. Son rôle d'opérateur politique et de bâtisseur de compromis s'est peu à peu dilué dans une gestion contemplative fondée sur une diplomatie timide et sans résultats tangibles.
Si le prochain mandat de la MINURSO et celui de l'envoyé sont renouvelés sans changements de fond, l'ONU aura perdu, pour la trente-cinquième année consécutive, un temps et des ressources considérables dans les sables du Sahara. Seul un repositionnement substantiel du mandat et un leadership résolu des puissances influentes — y compris l'administration du président Trump — pourront éviter que le Sahara ne reste le miroir le plus éclatant de l'impuissance multilatérale, tandis que les Sahraouis continueront à s'enliser dans l'irréalisme, l'incertitude et la frustration.

Hamoud Ghaillani


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