Moody's Corporation, spécialiste américain de l'analyse financière et de l'évaluation des entités publiques, classe le Maroc dans la catégorie « baa » pour la qualité de son cadre institutionnel. Une notation qui traduit un niveau intermédiaire élevé de résilience macroéconomique. Détails. Dans son rapport « Sovereigns – Global: 2026 Outlook », publié le 13 novembre 2025, l'agence américaine souligne que la robustesse institutionnelle devient un critère de différenciation majeur entre les économies. En positionnant le Maroc dans la zone « baa », Moody's estime que le pays dispose d'un cadre de gouvernance et de régulation suffisamment cohérent pour limiter les risques de dérive et garantir une stabilité politique et économique minimale. Cette évaluation se distingue particulièrement dans un contexte international où de nombreux pays émergents sont classés à des niveaux inférieurs, pénalisés par la faiblesse de leurs institutions. Elle intervient également à un moment où les fondamentaux budgétaires et la liquidité mondiale font face à des pressions accrues. Le rapport rappelle que le ralentissement de la croissance mondiale, l'augmentation du coût du capital et des conditions de liquidité plus strictes réduisent les marges d'ajustement des Etats. Désormais, le risque souverain ne dépend plus uniquement du niveau d'endettement, mais aussi de la capacité des institutions à absorber les chocs. À ce titre, la notation attribuée au Maroc confirme que le Royaume figure parmi les économies émergentes les mieux armées pour faire face à ces défis. Cette solidité institutionnelle s'appuie notamment sur la crédibilité renforcée de la politique monétaire, la montée en puissance des autorités de régulation sectorielles et une meilleure coordination entre les institutions financières publiques ; des aspects régulièrement relevés par le FMI. Pour les investisseurs, cette prévisibilité réduit la prime de risque souverain dans un environnement international caractérisé par une sélectivité accrue. Au niveau national, les indicateurs confirment une amélioration de la dynamique économique. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), la croissance du PIB hors agriculture a atteint +4,6 % au deuxième trimestre 2025 en variation annuelle. Parallèlement, le PIB global a progressé de +5,5 % au deuxième trimestre 2025, contre +3,0 % un an plus tôt. Une accélération qui reflète la vigueur de la demande intérieure et la reprise des investissements, deux leviers essentiels pour consolider la crédibilité macroéconomique du pays.