Il y a des aventures qui naissent d'une intuition, d'un souffle, d'une conviction intime, presque viscérale, parfois même d'un devoir silencieux. Des aventures que l'on commence sans encore en connaître l'ampleur, mais avec la conviction intime qu'un geste juste est en train de naître. Notre Forum MD Sahara appartient à cette catégorie rare des projets qui dépassent très vite la simple idée d'un événement. Il est né d'une certitude : le Maroc, et plus particulièrement ses Provinces du Sud, méritaient un espace stratégique où penser l'avenir avec lucidité, ambition et fidélité à la Vision Royale. Lorsque nous avons imaginé ce Forum, en pleine pandémie, alors que le monde était suspendu et que les fractures géopolitiques s'aiguisaient, nous n'avions ni assurance ni prétention. Nous avions simplement une responsabilité : mettre notre expertise, notre rigueur et notre sens du dialogue au service du pays. Le reste, nous l'avons construit pas à pas, porté par une volonté ferme mais humble. Cinq éditions ... et la profonde satisfaction de l'accomplissement Cinq éditions plus tard, la conviction est intacte, mais elle est désormais accompagnée d'une émotion rare : celle de l'accomplissement. Ce sentiment qui dit, avec douceur et force à la fois : Oui, ce que nous avons bâti a eu un sens, une utilité, un impact. La cinquième édition, consacrée au thème hautement symbolique « 50 ans de la Marche Verte : Unité nationale et ambition continentale », a réaffirmé cette vérité : MD Sahara n'est plus seulement un forum. Il est devenu un moyen de rayonnement, une tribune où se dessine, année après année, le Maroc de demain. Un Maroc sûr de ses fondamentaux, solide dans sa souveraineté, ouvert sur l'Afrique et fort d'une dynamique diplomatique incontestable. Oui, MD Sahara a pleinement joué son rôle. Il a ouvert des voies, rassemblé des intelligences, créé des ponts. Au fil des interventions, des débats, des analyses et des témoignages, une vérité s'est imposée avec une évidence presque émouvante : notre Forum a, à sa manière, servi la cause nationale. Modestement, mais sûrement. Sans jamais s'arroger un rôle institutionnel, mais en assumant pleinement celui d'un média responsable, aligné sur les principes, engagé dans la pédagogie et dans cette diplomatie d'influence que le Maroc mène avec exemplarité. LIRE AUSSI : José Ulisses de Pina Correia e Silva : « Le Maroc est un pays important et indispensable à la construction d'une Afrique unie et ambitieuse » Nous n'avons jamais prétendu être un acteur politique ou institutionnel, ce n'est ni notre vocation ni notre cadre. Mais nous avons pleinement embrassé notre responsabilité d'acteur du débat public, d'observateur engagé, de plateforme capable de mettre en lumière les avancées du Royaume, notamment sur le dossier fondamental de la marocanité du Sahara et de l'intégrité territoriale. Nous avons accompagné – et parfois anticipé – les mutations profondes qui transforment les Provinces du Sud en hub continental. Nous avons observé et mis en lumière les avancées diplomatiques majeures réalisées par le Royaume. Nous avons donné la parole à ceux qui pensent, qui bâtissent, qui relient. Et surtout, nous avons contribué, ne serait-ce qu'un tant soit peu, à renforcer le récit marocain à l'international. C'était notre mission. Nous l'avons accomplie avec humilité et conviction. Dakhla, muse, message et moteur Dakhla... Ce nom restera inscrit au cœur de l'histoire de MD Sahara, non pas comme un décor, mais comme un partenaire. Une muse. Une ville-puissance qui nous a accueillis, inspirés, révélés et que nous avons contribué à révéler davantage au monde. Choisir Dakhla n'a jamais été un hasard. C'était un acte stratégique, un manifeste. Oui, les Provinces du Sud sont le cœur battant des ambitions africaines du Maroc. La ville de Dakhla est devenue au fil des ans bien plus qu'un lieu d'accueil ; elle s'est imposée comme un symbole vivant de l'unité nationale et un phare tourné vers l'Afrique. C'est depuis ces territoires que s'esquisse une nouvelle carte géopolitique, une dynamique économique inédite, un souffle diplomatique renouvelé. Nous y avons vu la diplomatie prendre chair, les stratégies devenir tangibles, l'ambition nationale se conjuguer au futur. À Dakhla, cette année encore, nous avons vu briller l'unité nationale et l'ambition continentale. Et ce regard-là, celui d'un pays confiant, déterminé et résolument tourné vers son futur, restera pour nous la plus belle récompense de cette formidable aventure qui se termine là. À chaque édition, cette ville nous a offert un visage différent du Maroc : un Maroc sûr de sa souveraineté, un Maroc ancré dans une Vision Royale claire, un Maroc acteur d'une Afrique qui s'assume et s'organise, un Maroc qui, par la voie de son Sahara, regarde loin et grand. LIRE AUSSI : Ali Seddiki dévoile Dakhla en tant que plateforme d'opportunités pour l'industrie mondiale Dans ce décor lumineux et engagé, MD Sahara a trouvé sa place naturelle : celle d'un forum où les idées circulent, où les convictions s'affirment, où la diplomatie parallèle se tisse avec finesse. Et si MD Sahara a contribué, un tant soit peu, à porter son nom au-delà des océans, alors nous considérons que le travail accompli a trouvé sa raison d'être. Le rôle assumé d'un média passeur Parce que oui, à Maroc Diplomatique, nous avons toujours assumé notre rôle ; celui d'un passeur de sens, de perspectives, de nuances, de voix africaines et internationales. Nous l'avons fait en remplissant toutes les cases, avec des panels prestigieux, des ministres et des diplomates de haut rang, des experts et des universitaires nationaux et internationaux, des investisseurs africains et européens ; avec cette communauté intellectuelle et stratégique qui s'est fédérée autour de nous, parfois sans que nous en prenions immédiatement la mesure. MD Sahara a été la concrétisation la plus aboutie de cette mission. Il a permis d'expliquer, de contextualiser, de convaincre. Il a permis de montrer ce que les chiffres ne disent pas : la transformation réelle, profonde, irréversible des Provinces du Sud en pôles d'excellence. Mais au-delà de l'apparat, ce qui nous a frappés, édition après édition, c'est la qualité humaine et intellectuelle des femmes et des hommes qui ont répondu présents. Tous avaient compris que MD Sahara n'était pas un simple rendez-vous annuel, mais un espace d'intelligence collective, où se croisent des visions et où naissent parfois des décisions capables d'influer sur l'avenir régional, tout cela dans un cadre convivial qui marque les esprits. Au fil des années, MD Sahara est devenu une tribune d'idées, un laboratoire de réflexion stratégique, un miroir du leadership marocain en Afrique, un vecteur de diplomatie douce, une plateforme de convergence pour ceux qui croient en une Afrique intégrée. Un cycle entier... et la sensation juste de la maturité La cinquième édition n'a pas seulement été un succès, elle a quelque chose de plus profond, elle ressemble à une conclusion. Pas une fin brutale, pas un arrêt décidé, mais plutôt la sensation, douce et rare, que le cycle est complet. MD Sahara a été conçu pour répondre à un besoin, à un moment précis, dans un Maroc en pleine affirmation internationale. Aujourd'hui, ce Maroc est plus fort, plus sûr de lui, plus reconnu. Les Provinces du Sud ont franchi un cap stratégique et les idées que nous avons portées ont trouvé leur résonance. Et lorsqu'un concept remplit ainsi son rôle, lorsqu'il trouve sa place dans le paysage stratégique du pays, il est parfois juste d'écouter le temps, de respecter son rythme, de lui laisser dessiner lui-même la suite. L'avenir ? Nous n'avons jamais eu la prétention de le devancer. Nous savons simplement que, chez Maroc Diplomatique, la créativité est un mouvement permanent, et que les idées naissent souvent lorsque les cycles se complètent. MD Sahara restera une expérience fondatrice, une source de fierté collective, une preuve que le journalisme peut être un acteur du rapprochement, du sens et de la vision. Aujourd'hui, il faut bien le dire, il y a, dans cette aventure, une part personnelle que j'ai toujours gardée pour moi. MD Sahara n'a pas seulement été un projet professionnel, il a été un espace où je me suis autorisée à croire que le journalisme pouvait encore ouvrir des horizons, réunir ceux qui ne se rencontrent plus, transmettre une vérité nationale avec élégance et pédagogie, participer, même modestement, à la défense d'un dossier existentiel pour notre pays. Alors oui, peut-être est-il temps de laisser la place au temps, à d'autres formats, à d'autres horizons. De tourner la page… car il y a des moments où l'achèvement n'est pas une fin ; où l'on sent que l'histoire a atteint son arc, son ampleur, sa justesse. Cette cinquième édition en fait partie. Certes, toutes les grandes aventures ont une durée juste. Celle de MD Sahara aura été lumineuse, utile, structurante et profondément fidèle à notre ligne éditoriale. Je ne parlerai ni de clôture ni d'arrêt … les mots ont parfois des angles trop vifs. Je dirai simplement que le cycle s'est refermé avec harmonie. Mais une chose est évidente : les concepts passent, les formats évoluent, mais la mission, elle, reste immuable. Et elle continuera à nous guider, avec cette même conviction qui a fait naître MD Sahara un jour de 2020. Le Maroc a tant à dire au monde, et nous avons tant à faire pour servir notre pays. Il ne faut donc pas avoir peur des mots : MD Sahara a rempli ce pourquoi il est né. Il a contribué à défendre notre première cause nationale à son niveau et avec ses moyens, modestement mais sincèrement. Il a contribué à inscrire Dakhla dans une cartographie internationale de l'influence. Il a fédéré une communauté de pensée qui ne s'éteindra pas. Et quand un cycle s'accomplit, la sagesse veut qu'on écoute le silence qui suit. Peut-être annonce-t-il une métamorphose. Peut-être une pause. Peut-être un nouveau concept, plus large, plus audacieux, plus en phase avec les réalités émergentes. Mais ce silence, nous l'accueillons avec respect. Car il dit que nous avons été au bout de ce que MD Sahara devait être. Ce fut une étape. Une belle étape. Une étape féconde. Aujourd'hui, nous la regardons avec gratitude. Et nous nous tenons prêts pour ce que le temps – ou l'histoire – choisira d'écrire ensuite.