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Entretien avec Haj Mountassir, conseiller du groupe istiqlalien :
«La gestion de proximité est en panne depuis 2003 et le mécontentement des Casablancais est chronique»
Publié dans L'opinion le 25 - 04 - 2011

Haj Mountassir est conseiller istiqlalien au sein de la Commune de Casablanca, représentant l'arrondissement El Fida. Il est l'un des doyens des conseils des élus de la ville depuis près de deux décennies, s'investissant dans le travail de proximité dans les vieux quartiers de Derb Soltane. Entretien :
L'Opinion: Le président de la Commune de Casablanca dit avoir remis tous les documents exigés selon les procédures.
Haj Mountassir: C'est faux ! Il s'agit de documents concernant 12 conventions. Est-ce que le conseil de Casablanca, depuis sa création à ce jour, n'a vu passer que 12 conventions ? En réalité, l'histoire des documents non communiqués est récurrente. Ce n'est pas la première fois. Ainsi, jusqu'à présent, des conseillers demandent d'avoir accès aux documents du contrat de gestion déléguée signé avec Lydec sans que leur demande ne soit exaucée !
L'Opinion: Vous êtes dans la gestion communale depuis des années. Mais les administrés sont mécontents à cause du manque de travail de proximité (trottoirs effondrés, circulation engorgée, manque d'hygiène, manque d'éclairage public d'où l'insécurité), tout le quotidien des habitants de Casablanca est un vrai calvaire. Faut-il vraiment s'étonner si les élus n'ont pas bonne presse ?
Haj Mountassir: La charte communale est claire depuis 2003, réactualisée en 2009: Dans les arrondissement, nous n'exerçons pas nos prérogatives en tant que conseil communal. Le conseil de la Commune actuellement est seul responsable de l'anarchie qui règne dans les trottoirs des quartiers en piteux état, les marchés, la circulation, l'hygiène avec les ordures ménagères, les espaces sportifs et j'en passe. Certes, nous sommes tous responsables mais nous avons des propositions qui ne sont jamais prises en compte. Nous avons présenté à maintes reprises des propositions écrites en tant que groupe istiqlalien et nous demandons d'introduire des points dans l'ordre du jour des cessions du conseil en vue de les discuter. Nos propositions sont à chaque fois rejetées. Des documents écrits existent pour attester ce que je dis. Nous avons des accusés de réception.
Lorsque nous avons eu un accord avec le groupe Justice et Développement pour constituer le tiers du quorum, nous avons rassemblé des signatures afin de demander la tenue d'une cession extraordinaire, au lendemain des grandes inondations de fin novembre 2010, pour délimiter la responsabilité des dégâts causés, savoir si c'est le conseil de la ville qui endosse une bonne partie ou est-ce que la responsabilité incombe totalement à la Lydec.
Quand on voit le plan cadastral de Casablanca, on se rend compte qu'il y a l'oued Boussekkoura et qu'il y avait eu des dérogations effectuées pour laisser des particuliers bâtir dans des endroits qui sont potentiellement sensibles et menacés en cas d'inondation.
Dans cette affaire, que je cite en exemple où la vie quotidienne des gens est touchée de plein fouet, Lydec a des responsabilités engagées que ce soit pour les égouts d'évacuation d'eaux usées non récurés, les postes de transformation de courant installés en sous-sol, ce qui a entraîné des préjudices de coupures de courant etc.
Les villas à proximité du lit de l'oued Boussekoura, LPEE, l'OCP, l'Office des Changes, tous ces sites inondés, cela représente des milliards de dirhams partis en fumée. C'est la responsabilité de qui ? N'en doutons pas, c'est la responsabilité pleine et entière de la commune de Casablanca et, à sa tête, M. Mohamed Sajid. On va nous dire ça fait partie de la responsabilité d'autres conseils anciens, révolus. Je dis non ! Car il y a eu des dérogations signées par M. Sajid. Dans un article, j'ai demandé l'ouverture d'un procès contre messieurs le Wali, le directeur de l'Agence urbaine et le président du Conseil de la ville à propos de ce qui est arrivé dans les inondations de Casablanca. C'était à l'occasion d'une cession extraordinaire de l'arrondissement El Fida autour de l'événement des inondations.
L'Opinion: La responsabilité du conseil de la ville est engagée mais qu'en est-il de la Lydec ?
Haj Mountassir: C'est une autre paire de manche surtout pour ce qui est des agissements de Lydec, qui n'est pas contrôlée, envers les citoyens consommateurs. Il y a d'importants enjeux financiers et la commission chargée du contrôle, de suivi et de la régulation paraît en connivence avec le délégataire au lieu de défendre le consommateur, ce qui constitue son devoir et la mission dont on l'a chargée.
L'Opinion: Quels sont les points, selon vous, qui montrent cette connivence ?
Haj Mountassir: C'est qu'il y a de l'escroquerie pour m'en tenir uniquement aux factures d'eau et d'électricité qui touchent directement le pouvoir d'achat des citoyens. On dit par exemple qu'il n'y a pas d'augmentation dans les tarifs mais on se rend compte que les factures sont de plus en plus salées parce qu'on joue sur la question des tranches de consommation et le citoyen consommateur n'y voit que du feu ! Quand Lydec parle avec les autorités de tutelle ou le Conseil on entend dire qu'il n'y a pas d'augmentation dans les tarifs ce qui est vrai dans le fond. Mais il y a duperie, c'est comme la tromperie sur le poids et les mesures.
Quant à l'éclairage public, gestion déléguée de Lydec, c'est une anarchie. Beaucoup de quartiers sont plongés dans les ténèbres la nuit ce qui est inadmissible pour une ville comme Casablanca.
Ce qui est inadmissible aussi c'est qu'en cas d'effondrement de canalisations d'eaux usées du fait d'égouts bouchés et de réseaux extrêmement vétustes, on ne cesse d'appeler les secours des services de Lydec chargée d'assainissement et il faut attendre des jours avant de voir pointer les engins de Lydec. Une bien piètre qualité de service qui fait râler les gens des quartiers populaires. Les élus qui sont dans le travail de proximité avec les habitants en savent quelque chose. Ils sont confrontés au mécontentement des citoyens, un mécontentement très légitime d'ailleurs.
En parlant toujours de Lydec, il ne faut pas oublier le Fonds des travaux, une vraie caisse noire gérée par Lydec pour le compte de la mairie sans transparence avec engagement de milliards réservés en principe pour investir dans les infrastructures de la ville. On sait que selon le contrat avec Lydec cette entreprise doit réaliser le renouvellement de plus de 670 kms de réseaux de canalisation d'eau potable à Casablanca et de ce vaste chantier à peine 5% a été réalisé à ce jour, alors qu'on a entamé le 14ème année de gestion déléguée. Le contrat de Lydec a été signé avec la ville, en 1997, pour une gestion déléguée de 30 ans en s'engageant à investir, en vertu de ce contrat, 30 milliards de dirhams à raison de 10 milliards tous les dix ans et cet accord devrait être révisé tous les 5 ans. Mais rien n'a été effectué dans ce sens. Le contrôle des gestions déléguées est au degré zéro.
Justement, à ce propos, quand on parle de la commission de suivi pour la régulation du travail du délégataire, les conseillers sont convaincus que les membres de cette commission doivent être non seulement compétents pour être à la hauteur de la mission dévolue, mais ils doivent être aussi élus et pas simplement nommés. De plus, cette commission doit ouvrir un guichet de doléances des élus, soit une caisse de résonance de plaintes, revendication des Casablancais.
Le problème du conseil c'est qu'il y a des gens qui se font élire juste pour protéger et fructifier leurs biens et leurs privilèges de promoteurs immobiliers entre autres. C'est à eux que profite une gestion opaque de la ville.


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