Maintenant que la première condition posée par Salwa est satisfaite, elle pose sa deuxième condition… en attendant la troisième. Elle demande à Si Zoubir de lui céder purement et simplement le ryad en vertu d'une vente en bonne et due forme en présence des âdouls et qu'elle soit enregistrée à la Conservation Foncière ! Si Zoubir ne s'attendait pas à une telle demande. Il hésite un peu car il s'agit d'un héritage que lui a laissé son père hérité, auparavant, de son grand-père. De plus, c'est le lieu où il est né. Le voyant hésitant, Salwa menace de le quitter : - « Mazal madarna fettagine mayattehraq ! », lui dit-elle. Si Zoubir ne peut imaginer un instant qu'elle puisse le quitter et ne peut supporter la séparation. Il décide alors de se plier à sa condition. - D'accord « matkouni ghir âala khatrak ! ». Devant les âdouls qui constatent que Si Zoubir était conscient et en possession de toutes ses facultés mentales et physiques, ce dernier reconnaît avoir vendu le ryad à Salwa et avoir reçu la totalité du montant de la transaction. Salwa entre donc en possession du ryad et retire de la Conservation Foncière le certificat de propriété ! Elle remercie très fort Si Zoubir qui était aux anges parce que Salwa était contente… Cette dernière posa alors sa troisième condition : Elle vient d'ouvrir un compte en banque et demande à Si Zoubir de l'alimenter en lui virant la presque totalité de l'argent déposé dans le sien! - « Tu dois me faire confiance. Moi, je te resterai fidèle toute ma vie !». Le compte de Si Zoubir était créditeur de 500.000 dirhams et c'est d'ailleurs le capital qu'il avait l'habitude de fructifier dans son commerce. Il décide de transférer 450.000 dhs à Salwa. Les demandes de sa bien-aimée sont pour lui des ordres et il ne peut la contrarier. Donc, il exécute ses conditions sans réfléchir parce qu'il a confiance en elle et parce qu'il ne peut résister à son charme, à son regard, à ses « ghmizates » et à son sourire. Ah ! ce sourire ! … Les trois conditions de Salwa remplies, elle accepte enfin de contracter le mariage. Devant les deux âdouls, Salwa pose une nouvelle condition : elle doit avoir « al îisma ». C'est elle qui décidera de maintenir les liens du mariage ou sa dissolution en vertu de ce droit à l'option au divorce. Surpris, Si Zoubir se demande si elle n'a pas confiance en lui… - « Je ne veux pas qu'un jour, tu viennes me demander de t'autoriser à te marier avec une autre femme, comme tu l'as fait avec ta première épouse », affirme Salwa. Si Zoubir ne réagit pas. Il ne peut qu'accepter qu'elle détienne les commandes du ménage. La cérémonie du mariage a donc été célébrée. Salwa invite les proches parents et les amis intimes. Quant à Si Zoubir, il ne pouvait inviter personne. Il était gêné de ce qu'il a fait et, surtout, il craignait les commentaires de ses amis et de ce renard qu'est Si Abderrahmane, l'instigateur et le défenseur de l'idée-même de la deuxième épouse.