Salwa avait une amie intime, une confidente à qui elle ouvrait son cœur et lui avouait le fond de sa pensée. Elles avaient l'habitude de se rencontrer dans un café pour discuter de différents sujets. Après le mariage de Salwa avec Si Zoubir, elle est allée voir son amie Doha comme à l'accoutumée dans leur lieu de rencontre préféré. Doha ne cache pas son étonnement de voir Salwa choisir un homme, qui n'est pas de son âge, comme mari. - « Tu sais Salwa, tu as commis un acte monstrueux ! Tu as séparé un couple qui devait être heureux. Tu as brisé un ménage et causé des souffrances à toute une famille et surtout à l'épouse et aux enfants. Est-ce pour l'argent que tu as choisi ce vieux ? ». Salwa répond que « ce choix a été dicté certainement par l'envie d'avoir de l'argent mais aussi pour me venger des hommes après ce que j'ai enduré avec Mourad. J'ai passé avec lui deux années de souffrances, de tortures et d'humiliations. Ma dignité était constamment bafouée. Il me frappait sans aucun motif. Il fermait la porte à clef et m'empêchait de sortir, ni seule ni en sa compagnie. Pire ! parfois, il faisait introduire des prostituées à la maison, fermait la porte à clef et restait des heures dans notre chambre à coucher avant de sortir et de refermer la porte ». - « Tu aurais dû demander le divorce ! ». - « Comment puis-je le faire alors qu'il m'interdisait de voir ma famille et que je ne disposais pas de téléphone ! A maintes reprises, j'ai failli me suicider, mais un instinct et quelque chose dans mon for intérieur m'empêchaient de commettre un tel acte ». - « Tu sais ; cette chose, c'est parce que tu es musulmane et qu'instinctivement tu crains Dieu. Alors, je t'en prie, cesse de commettre des péchés graves. Ce que tu fais maintenant avec ton ami Ali, c'est de l'adultère puni par Dieu et par la loi. Laisse le vieux retourner à sa première épouse et à ses enfants. Tu peux choisir un jeune de ton âge pour te marier ». - « J'ai perdu confiance en les hommes et je n'ai obtenu le divorce de Mourad qu'après que ma famille lui ait payé une grosse somme d'argent dans le cadre du divorce par « khoul' ». Il m'interdisait d'avoir des enfants en m'obligeant à prendre chaque jour la pilule qu'il me donnait lui-même. C'est pourquoi d'ailleurs j'ai choisi un homme marié qui a des enfants ». - « Non Salwa, reviens à Dieu et mets fin à ce mariage ! ». - « On va voir », dit Salwa. Elles se quittèrent sans prendre de décision.