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Une page d'Histoire de l'imprimerie marocaine : Bouâzza Benchâra ou la traversée des années de plomb par un imprimeur à Casablanca
Publié dans L'opinion le 08 - 06 - 2013

L'imprimerie au Maroc à l'époque contemporaine fut parfois, dans le passé, un métier dangereux avec des policiers en faction pour empêcher l'imprimé, journal ou autre, de sortir sans être censuré. C'était au temps où l'imprimé était considéré comme subversif. L'imprimerie fut aussi exposée aux saisies de livres envoyés au pilon avec comme conséquence des pertes sèches d'investissements. De quoi dissuader les plus téméraires de revenir à la charge. Dans les lignes qui suivent il s'agit d'une histoire singulière, celle de Haj Bouâzza Benchâra 75 ans qui fut longtemps imprimeur de livres et revues culturelles à Casablanca et qui est actuellement libraire à Oujda.
De taille moyenne, de forte corpulence, avec une sempiternelle barbiche, Bouâzza Benchâra était ce qu'on pourrait appeler un kamikaze de l'imprimerie n'hésitant pas à imprimer des textes jugés subversifs par le pouvoir en place dans les années 70 et 80 du siècle passé. Il sera tenu pour l'imprimeur du plus grand nombre de textes saisis et interdits. On dirait qu'il se complaisait dans cette situation du moment qu'il récidivait à chaque fois comme ces aventuriers amateurs de risques. Mais il payera cher quand son imprimerie sera fermée arbitrairement. En 2005, il fera partie des personnes victimes des années de plomb ayant témoigné dans le cadre de l'Instance Equité et Réconciliation. Son témoignage se trouve dans le site de cette institution région de Bouarfa. Lui, témoignera en tant qu'imprimeur qui avait subi les pressions et préjudices des autorités de l'époque ayant entraîné son entreprise d'impression à la faillite suite à la fermeture de l'imprimerie par décision d'un gouverneur. Aujourd'hui, il conteste auprès du CNDH l'indemnité « dérisoire » de 25.000 Dh qui lui a été attribuée dans le cadre de la « réparation de préjudice ».
Benchâra est l'imprimeur notamment du recueil de nouvelles de Choukri « al-Khayma » ouvrage interdit juste après sa parution et après l'interdiction auparavant du « Pain nu » version originale en arabe laquelle aujourd'hui est publiée en plusieurs éditions différentes au Maroc et chez des éditeurs du monde arabe. Comme il a imprimé le roman « Souk Dakhili » et le recueil de nouvelles « Majnoun Lward » de Choukri.
Poésie et prison
Mais les histoires de textes interdits ne se passaient pas toujours simplement, avec seulement saisies des stocks d'exemplaires à l'imprimerie ou chez le distributeur comme le raconte Benchâra. Ainsi l'impression d'un recueil de poèmes d'Ali Kaitouni Idrissi en français, par l'Etablissement Benchara d'impression et d'éditions (Benimed, quartier Beau Séjour, Casablanca) ne se passe pas comme le veut la routine des saisies, puisqu'il vaut à l'auteur d'être arrêté et condamné à 15 ans d'emprisonnement. C'était dans les années 80.
« C'est un recueil de poème sur Che Guevara et Mahdi Ben Barka en français. La police vient me voir pour m'apprendre qu'on cherchait l'auteur. On m'intime l'ordre « de ne plus jamais imprimer des textes de ce type ». Quelle fut ma surprise quand j'apprends la lourde condamnation pour un poème ! »
Une autre histoire de recueil de poèmes d'Abderrahmane Rahou en arabe connaît une issue « moins dramatique ». La police arrive à l'imprimerie et demande à Benchara d'amener dans les vingt quatre heures qui suivent, l'auteur de l'œuvre incriminée, sinon il pourrait être incarcéré à sa place !
« Je ne connaissais pas l'adresse exacte de l'auteur, je suis parti à la recherche de son domicile à Ben Msik dans les bidonvilles, à travers le dédale des baraques. En vain. J'ai fini par décider de contacter un autre auteur, Abdellah Zrika qui connaissait la région et qui a bien voulu me guider dans les quartiers de Mabrouka et Sidi Othmane. J'ai fini enfin par trouver le domicile, mais Rahou n'était pas chez lui. Je lui ai donc laissé un message. Il devait se présenter au commissariat central le lendemain sans faute. Le matin je me suis rendu moi-même au commissariat central de Casablanca, rue Brahim Roudani. Dès que l'auteur s'est pointé la police me dit :
« Toi tu peux filer ».
L'auteur, lui, a eu l'accueil réservé généralement aux déclarés subversifs.
« Les policiers, menaçants, lui ont signifié de ne jamais plus, à l'avenir, prendre un stylo pour écrire ! ».
Chaque fois qu'un livre est saisi, l'imprimeur Benchara dit supporter une partie des frais, sinon la totalité en cas de répercussions graves.
« Je n'étais pas un imprimeur purement commercial, je donnais des facilités et supportais des frais quand il y avait saisie, c'est une forme de coédition avec l'auteur »
Cette manière de faire est sans doute ce qui allait être reproché à l'imprimeur, des années plus tard, comme attitude taxée de « mauvaise gestion ».
Des auteurs en quête d'imprimeur
D'autres auteurs de renom, raconte Benchâra, sont venus dans son bureau au Maârif ou plus tard l'atelier derrière la rue d'Agadir, rue Moustaghanem, des poètes comme Abdallah Raji', Abdellatif Laâbi, Abdallah Zrika, Mohamed Bennis, des écrivains Zefzaf, Bouzfour, des philosophes Mohammed Aziz Lahbabi et Mohamed Abed Jabri, des universitaires comme Mohamed Hajji, Ahmed Taoufiq actuel ministre des Habous, Mostafa el-Mesnaoui initiateur de publications al-Jamia' et de Beit al-Hikma, et bien d'autres. Il faut comprendre que le recours à l'imprimerie revient au fait qu'il n'y avait pas vraiment d'éditeurs à l'époque et que le compte d'auteur était le seul recours pour la majeure partie des auteurs. Il faut payer, « hak wara ». On ne verra la naissance de maisons d'éditions marocaines au sens moderne que durant la deuxième moitié des années 80. Bien que beaucoup puissent dire que rien n'a changé dans le fond aujourd'hui et que bien des éditeurs autoproclamés sont en réalité des imprimeurs dans l'âme, que beaucoup de livres se publient à compte d'auteurs et peuvent ne pas trouver de distributeur.
Membre actif de l'UNFP fin des années 50 et début des années 60, Benchâra était venu à Casablanca en 1962, il sera en poste aux Editions Maghrébines à leur démarrage en 1963 jusqu'en 1967 année où il choisit de partir pour Imprigema.
Au début il fait le traitement de texte en tant que linotypiste.
« Je m'occupais de la saisie de textes en français. J'avais un bon niveau en langue française car j'avais suivi mes études scolaires dans la région de Tlemcen, mais j'ai toujours fait des efforts pour apprendre l'arabe, par nationalisme, dans les bonnes écoles nationalistes de l'époque »
Il a connu la période de la censure du journal Attahrir organe de l'UNFP imprimé par les Editions Maghrébines.
« Nous avions la police à la porte de l'imprimerie pour empêcher le journal de sortir. Or nous sortions des exemplaires par dizaines fourrés dans les sièges longs des motos que nous avions de la marque Java. Mais les policiers ont fini par percer à jour notre manège en découvrant l'astuce »
Il explique son départ :
« C'était à la suite d'une grève des employés de l'imprimerie des Editions Maghrébines. Tous étaient des militants. Ils étaient révoltés contre les avanies d'un directeur. J'ai fini par m'en aller pour éviter la confrontation »
Vers 1972 il se met à son propre compte.
« En ce temps-là j'avais terminé avec la politique, je lui ai tourné définitivement le dos pour me consacrer à l'impression et l'édition ».
Rue Moustaghanem, limitrophe de la rue d'Agadir à Casablanca, c'est là, au rez-de-chaussée, dans un hangar sous un petit immeuble de trois étages appartenant au chanteur marrakechi Hamid Zahir, que se trouvait l'imprimerie Lino Nakhla (juste pour la saisie et le traitement de textes) et aussi le bureau de Bouâzza Benchâra. C'était le dernier siège de l'imprimerie avant sa disparition. A l'intérieur, au fond, on entendait le bruit de cliquettements des opérateurs de saisis de texte sur les machines de linotype avec l'odeur forte de l'encre.
« J'imprimais environ une vingtaine de revues et périodiques de sciences humaines et de littérature essentiellement en arabe jusque vers le milieu des années 80 ».
A l'époque, en effet, il publiait la plupart des revues, une vingtaine dont at-Takafa al Jadida, al-Moqaddima, Az-Zamane al-Maghribi, al-Badil, Abhath, al-Forqane, al-Houda etc. Des revues toutes obédiences ou tendances confondues des gauchistes aux islamistes, des publications littéraires aux universitaires. Et aussi des petits journaux dont le journal satirique « al-Houdhoud » de Ahmed Snoussi Bziz.
Cette diversification sera toujours un argument contre les autorités qui cherchaient à lui coller une appartenance politique quelconque, dira-t-il plus tard.
« Je n'étais pas un simple imprimeur, je donnais beaucoup de facilités à mes clients qui souvent me réglaient les honoraires bien après la distribution et la vente, des intellectuels, poètes, écrivains. J'avais la conviction que je participais à l'essor du livre et de la lecture ».
C'est pour ça qu'il participe aux colloques sur le livre comme celui de Taroudant, il fonde une revue d'édition et d'impression et crée une association pour regrouper l'ensemble des petites et moyennes imprimeries.
Mais en 1994 son entreprise baisse définitivement le rideau. Cette disparition, des années plus tard, en 2005, Bouazza Benchara, toujours très discret, l'expliquera dans les témoignages de l'Instance Equité et Réconciliation. Un cas d'imprimeur victime des années de plomb. C'est une révélation inattendue pour beaucoup. Cela tient à la discrétion pudique de l'homme, réservé, pas prompt à la confidence.
Dans le témoignage devant l'IER, Benchâra raconte grosso modo ce qui lui était arrivé au sein de son bureau d'imprimeurs rue Moustaghanem, à Casablanca.
« J'ai eu maille à partir avec les autorités de l'époque ».
Déjà vers la fin des années 50 et début des années 60, il fait l'objet d'arrestations à la suite de manifestations, ce qui lui vaudra d'être écarté de son poste dans l'administration. C'est ce qui le contraindra à venir à Casablanca où il commencera à travailler dans le secteur de l'imprimerie, d'abord au sein des éditions Maghrébines, comme dit plus haut, à leur fondation en 1963. Il y apprendra sur le tas le métier d'imprimeur.
Bien plus tard il avait rejeté une proposition faramineuse de s'affilier à un parti politique nouvellement créé au début des années 80. On lui proposait « généreusement » d'avoir tous les travaux d'impression du hizb. Lui, avait terminé avec le monde politique depuis longtemps répète-t-il. Rien ne pourrait le faire revenir sur une décision ferme et définitive.
Et voilà que les impôts commencent à s'abattre sur lui comme par hasard. Mais le plus important c'est la fermeture de l'imprimerie sur décision du gouverneur de Hay Hassani Ain Chok. C'était l'Etablissement Benchara Benimed au quartier Beau Séjour à Casablanca qui employait trente travailleurs au total.
« C'est à la suite d'un article paru dans le journal Le Monde affirmant que les idées politiques sont menées par de simples revues qui paraissent essentiellement à Casablanca, que l'attention s'était portée sur ces revues ».
Ainsi peu à peu des revues sont suspendues de parution.
Pressions
L'imprimeur ayant pris des engagements pour imprimer ces revues, s'était lancé en investissements en faisant acquisition de machines importées, en contractant d'importants crédits. Il fut le premier à avoir importé des machines de photocomposition qui allaient « révolutionner le secteur de l'imprimerie au Maroc à l'époque ».
Malgré la fermeture de l'imprimerie, les ouvriers ne sont pas licenciés et les salaires sont toujours versés en attendant que les démarches avec les pouvoirs publics aboutissent pour une hypothétique réouverture. Il prend des contacts au cabinet royal, adresse correspondances au ministère de l'Intérieur. Pourtant il avait des connaissances au ministère de l'Intérieur puisqu'en 1982 il avait pu réaliser l'impression de « L'agent d'autorité » de Driss Basri, 950 pages, deux tonnes des poids !
« Quatre Caïds en service civil travaillaient sur ce livre. Ils résidaient à l'hôtel Washington à quelques encablures de la rue d'Agadir. Ils travaillaient sous la supervision de Dryef ex-wali de Laâyoune-Boujdour-Sakia El-Hamra ».
Le livre une fois publié, Benchara a été reçu par le SG du ministère de l'Intérieur Mohamed Hajjaj.
« Il m'a dit être étonné par le travail soigné. Juste après la publication, Dryef a été promu gouverneur de Benslimane et les autres Caïds aussi ».
Il fallait donc prendre contact avec ces ex-Caids pour leur demander de l'aide. Peine perdue. On se serait passé le mot.
La fermeture de l'imprimerie a influé sur l'activité de l'entreprise Lino Nakhla. Plainte contre le gouverneur de Ain Chok. Après le limogeage de ce dernier suite à des « affaires louches dans le territoire de la préfecture », et la venue d'un nouveau gouverneur, il y a eu une nouvelle entrevue. Des promesses de régler le problème furent données.
« Finalement le chef de la DAG de la préfecture propose d'employer la censure. On m'a proposé de montrer le livre imprimé avant la distribution. J'ai proposé de montrer le manuscrit. On me répond que le manuscrit risque d'être modifié par la suite. J'ai alors proposé de montrer le bon à tirer. Niet. Par la suite les 30 travailleurs ont été licenciés. Les crédits se sont accumulés. Beaucoup de clients dont les travaux ont été imprimés n'ont pas payé après la fermeture »
Comme il se trouve sans argent, la crise financière s'insinue jusqu'au foyer conjugal. Sa femme qui ne lui avait pas donné d'enfants, demande le divorce et l'obtient après une vingtaine d'année de vie conjugale. Il se retrouve seul, sans domicile. Il se réfugie pendant une année chez son frère à Louisia, banlieue de Casablanca. Il avait l'âge de 56 ans.
Ensuite c'est le retour à Oujda où il fonde une autre imprimerie mais sans fonds de roulement ce qui a conduit à l'arrêt d'activité au bout de trois ans.
Remarié, il a pour la première fois des enfants à l'âge de 60 ans et qui lui redonnent une nouvelle raison de vivre. Il s'était engagé dans le développement local rural, en vivant à Bouarfa d'où il tentait de regarder, plutôt de deviner au loin, à une centaine de kilomètres, avec nostalgie, son village natal Ich, petite oasis sur la frontière avec l'Algérie où il naquit en 1938. Ensuite encore une fois repris par le démon du livre, il revient à Oujda pour fonder une librairie : Librairie Benchâra Distribution. Au moment même où l'on dit que les librairies ferment, qu'elles constituent l'erreur économique la plus patente et sûre soit un gouffre pour des investissements en pure perte.
« Qu'importe ? dit-il, j'aime bien terminer ma vie au milieu des livres en garantissant le minimum à ma femme et mes enfants »


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