Du 6 au 30 décembre Galerie de l'Institut français de Fès / Galeries Dar Tazi Complexe Culturel Sidi Mohammed Ben Youssef / Galerie Kacimi Galerie du Jardin des Biehn Présentation A la recherche du temps à venir Dans le cadre de la Saison Culturelle France-Maroc 2013, l'Institut français du Maroc présente L'immense pouvoir de la photographie est de rapprocher ce que le temps a séparé. Fidèles à leur esprit de croisement ces 7e Rencontres Internationales de la Photo de Fès en sont le meilleur exemple. Elles créent des relations spatio-temporelles délicates et vertigineuses. Elles associent plusieurs visions du monde et plusieurs façons de créer ces images dans différents lieux emblématiques de la ville historique de Fès. La rencontre entre l'infinie profondeur du ciel étoilé de Fès et la spontanéité de la jeunesse marocaine ont dicté cette programmation. Car si l'art photographique est une machine à remonter le temps, nous savons aussi qu'en levant les yeux vers la voûte céleste, la nuit, nous ne voyons des astres que ceux dont la lumière nous est déjà parvenue. Il en va de même pour les changements générationnels et les outils de représentation. Ceux-ci se modifient avec l'évolution des techniques. Ces évolutions ne changent rien à nos perceptions qui pourtant intègrent insensiblement de nouvelles dimensions de la connaissance dont nous ne maîtrisons pas encore parfaitement le sens. Nous sommes pris d'une douce nostalgie devant les miniatures argentiques de Bernard Plossu qui expriment toute la beauté d'un pays parcouru il y a 40 ans, de Tanger à Tiznit et nous permettent de mesurer le temps qui est passé. Parallèlement, les jeunes photographes présentés par Lamia Naji (Céline Croze et Hassan Ouazzani) nous offrent une vision résolument urbaine et dynamique du Maroc actuel. La vidéo de Lamia Naji, «Yes, We are! Morrocans», restitue par le montage d'images et de sons la partition syncopée des rassemblements festifs des jeunes. L'artiste épouse leurs nouvelles manières d'être ensemble, de se retrouver physiquement et d'inventer de nouvelles sociabilités en se libérant des contraintes et des pressions que la société exerce sur eux. L'installation des vidéos composites, des projections lumineuses et objets de Laurent Pernot dans l'écrin prestigieux du Complexe Culturel Sidi Mohammed Ben Youssef nous entraîne dans un envoûtant voyage poétique. L'artiste explore le potentiel fictionnel du lieu pour développer ses thèmes majeurs c'est-à-dire l'identité, la fragilité, l'origine et les limites du vivant. à Dar Tazi les installations et vidéos de Cécile Babiole, Laurent Mareschal et Stéphane Trois Carrés mêlent astucieusement les différents traitements actuels de l'image et instaurent un dialogue tonique, esthétique et humoristique entre les divers moments de la modernité. Ainsi, alors que la photographie se renouvelle avec les outils numériques, ces rencontres nous proposent d'expérimenter l'innovation au cœur de la tradition.Anne-Marie Morice, commissaire d'exposition, a écrit sur la photographie et la vidéo dans Télérama, La Croix, Révolution, avant de devenir créatrice et directrice artistique du projet Synesthésie. Elle a organisé de nombreux commissariats en France et à l'étranger et notamment le cycle Transimages qui s'est décliné au Palais de Tokyo, à Biarritz, au Japon et à l'Île Maurice.