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Télégramme
Publié dans L'opinion le 02 - 04 - 2014

Le grand espace vert qui entoure l'hôpital Avicenne,
Ibn Sina pour les arabisants, Souissi pour les malades
qui ont bien des soucis pour se faire soigner un bobo ou
une lobo, comme celui qui apporte une note de fraîcheur
à la Ligue cardiovasculaire, qui, du haut de son 5ème
étage, accueille des patients qui disposent d'un chèque
de garantie signé par la Garantie Foncière ou pas. C'est
que Si Cherkaoui, un ancien de la vieille, procède avec
un humanisme attachant. Pour lui, tant qu'on est sous
son toit, tout va. Le reste, la paperasse administrative, ça
vient après.
Ensuite, quand on se promène entre les étages et
quand on prend la peine d'interroger les médecins, du
Pr Guédira au Pr Bensouda, au professeur Benjelloun,
des médecins des services des différents étages, des
infirmers, des majors et des anesthésistes, on reste ému
par l'unanimité faite autour de Cherkaoui qui a sauvé la
Ligue, en supprimant les dépenses qui ne convenaient
plus à notre temps, et qui a promis un avenir plus
prospère dès l'an 2015.
Le Souissi, c'est aussi un espace immense et vert
sauvé par Eccochard en 1949, quand il était à l'Urbanisme
et qu'il a empêché la femme d'Arthur Conte, ex-patron de
l'ORTF, de s'emparer d'une partie des forêts aujourd'hui
trésor de la région. stop.
Les élections honteuses, qui ont permis au trublion Robert
Menard du Front National de nous donner des leçons des
Droits de l'Homme, avant d'aller jouer la beya chez la cheïkha,
furent suivies sur la chaîne BFM qui a séduit les chaînes
amateurs de gratos, de LCI à ITV qui veulent être de la fête.
On s'est marré en voyant la pauvre Hidalgo recevoir
l'accolade de l'ex-maire Bernard Delanoë, qui a failli
l'embrasser sur la bouche, dans « Le Figaro » de lundi qui
s'est vendu chez les téléspectateurs qui voulaient en savoir
un peu plus, alors qu'elles furent des élections où des têtes
d'affiche ont perdu leurs fiches avant de donner des consignes.
En plus, avec l'absentéisme, certains furent coincés dans
le maniérisme qui entre en jeu quand des éligibles veulent
côtoyer des candidats peu tangibles. Vraiment, les élections
dans l'Hexagone sentaient cette année le désenchantement.
stop.
Le Roi a donné un coup de main de première main
à Béni Makada à Tanger qui revient souvent dans notre
rubrique avec des quartiers populaires comme Sania
Gharbia, l'Akkari et autres lieux déshérités dans d'autres
villes du Maroc.
Un marché de proximité est donc prévu à Béni Makada
où des jeunes, comme à Londra, pourront vendre des
légumes et des fruits. Une occupation saine à mettre à
l'actif du Roi qui tient à ce que les jeunes ne restent pas
les bras croisés, sans activités. stop.
Des journaux reprennent le stress hydrique qui menace
le Maroc. Cette fois, on parle de 2030 où les questions
d'eau vont se poser, nous dit-on. Alors que des experts nous
avaient prévenus dès les années 80, en nous disant qu'il y
aurait pénurie d'eau en 2020. Que s'est-il passé entre-temps
pour que l'on passe d'une date proche à une date lointaine ?
En fait, les experts sont comme Serak Zit, ils changent de
paramètre tout le temps, sans tenir compte des défis que le
pays se fixe. stop.
Fizazi à la télé, avec une barbe de 30 ans, a intrigué
des mômes qui n'avaient jamais vu ce portrait un jour de
grande audience. Certains se sont demandé : qui c'est ?
Ce à quoi des anciens ont répondu : « Le plombier ».
stop.
Ça alors ! Ils ont osé fouiller Salaheddine Mezouar à
l'aéroport de Charles De Gaulle. Certes, Fabius qui a changé
de voix, comme s'il passait de Géorgie chez Castel accent
fashion, a présenté des excuses au Royaume, mais quelle idée
d'arrêter un homme habillé comme un gentleman qui aurait
reçu ailleurs des honneurs. La question est de savoir quel
petit crétin à l'aéroport, qui ne connaît pas les personnalités ni
les diverses identités qui passent plusieurs fois les frontières,
s'est permis d'arrêter un homme de cette trempe ? stop.
Rue de Napoli. On ne sait toujours pas comment a pris
le feu qui a ravagé un appartement au 3ème étage dont
les traces de brûlures sont toujours là. Soit il s'agit d'un
mégot jeté dans la maison qui était vide au moment du
drame. Soit un chargeur d'un téléphone portable aurait
déclenché le feu, ce qui arrive souvent avec ces chargeurs
de Chnawla pas très recommandables. stop.
Le dernier – l'un des derniers – marchand de lait arrive
toujours du bled sur sa moto à Rabat où il distribue du lait
pour les familles, les mahlabates qui se respectent, par celles
incapables de remplir un verre de l'ben qui hante Bouya Omar,
et les derniers cafés qui respectent leurs clients. On se dit à
chaque fois qu'il fait sa dernière tournée et à chaque fois, il
revient dans les quartiers populaires avec un large sourire.
stop.
Ils plongent chaque jour dans leur baignoire, mais
le vendredi ou le dimanche matin, ils se ressourcent au
hamam Chorfa ou à Marassa dans le nouveau hamam
où trône, hélas, un poste de télévision... Sacrilège. Quoi
? «Euronews» en sortant du bain ? ou «LCI», la chaîne
inconsciente qui a accordé des interviews complices à
Jean-Marie Le Pen, cet ex-tortionnaire poujadiste qui
a réussi à recruter, hélas, des beurs dans son Front
National.
Sacrilège parce que la «Guelssa», la salle de repos où
l'on a installé la télévision, invite plutôt à la méditation et
au repos. Le hamam, c'est toute une philosophie. Jeune,
on y va pour se laver et se décrasser, « Latokh», on dit
chez nous. Avec le temps, on l'apprécie différemment.
On y va avec tout un cérémonial pour entendre «le son
de ses os», comme dit le proverbe.
L'expression «bain de jouvence» trouve dans le
hamam toute sa signification. En effet, une fois dans la
salle chaude, nu comme un ver, on retrouve un peu de
son enfance. On s'y sent tout petit comme le jour où
votre mère vous a mis au monde.
Quand vous avez l'impression que votre corps, tout
en sueur, flotte au-dessus du carrelage, vous avez le
sentiment de quitter la terre pour un vol aérien. On se
laisse entraîner par les vapeurs qui vous font oublier,
le temps d'un bain, la ville, tous vos soucis et vos
tracas. Ici, plus rien n'existe. Plus rien ne compte. Le
passage sur le carrelage du bain maure peut être plus
enrichissant que la séance sur le divan du Dr Païes de
Lacan ou Freud... D'ailleurs, c'est curieux de constater
qu'aucun psy marocain ne conseille à ses patients le
bain mort ou maure où on ressort vivant. L'idée de se
retrouver à l'état presque neuf, après les premières
vapeurs, vous donne toutes les forces nécessaires
pour affronter les chaleurs de la chambre hard... Là, on
frôle l'enfer pour mieux ressusciter.
La vie après la mort. C'est ce qui manque aux
Occidentaux qui croient avoir découvert le bien-être, la
retraite à 55 piges, société des loisirs et le temps libre.
Aussi léger que cela puisse paraître, les Européens ont
beaucoup à apprendre de la société dite primitive.
Beaucoup d'Européens ne connaissent pas les
charmes du bain maure.
Ils croient être propres après une douche avec
un savon de Marseille à la glycérine. En fait, c'est le
hamam qui décrasse et qui fait peau neuve, comme on
dit. Il leur suffit d'y aller une fois pour que l'envie d'y
retourner se renouvelle régulièrement. Mais il faudrait
qu'il trouve l'état d'esprit dés le premier bain. Se laisser
entraîner dans les vaps...
Le plus mauvais jour où l'on risquait de se faire
piétiner par une foule en délire? La veille d'une fête
ou de la rentrée scolaire. Jamais plus je n'ai retrouvé
cette atmosphère liquide et délirante dans les autres
hamams. Hamam Bouizer a été fermé vers la fin des
années 60, au moment précisément où on m'a interdit
d'entrer dans le hamam occupé par les femmes. Hamam
Bouizer a brisé un mythe. Le lieu de purification n'était
plus le temple sacré.
D'ailleurs, les vieux n'aimaient pas ce hamam
turbulent qui ne leur apportait aucun repos. Pensezvous!
C'était un appartement encore une fois au 1er
étage. Tout sauf un hamam. Presque une maison de
perdition...
Quelle était verte ma vallée
Lorsque la vallée de Akkrach, à deux pas de Rabat,
n'était pas encore envahie par les ordures de la ville,
les jeunes de la Médina, de l'Océan ou de Diour Djemaa
quittaient leur quartier dès les premiers jours du
printemps. Cette vallée, avant d'être massacrée par
l'autoroute l'auto-moute, ressemblait à une réserve
naturelle. Durant une semaine de bonheur, ces jeunes qui
fuyaient la ville comme la peste alors qu'elle n'était pas
encore polluée, vivaient sous la tente, un « guitoune »
souvent improvisé avec quelquefois, juste à côté, des
bouts de draps et des couvertures comme espace
supplémentaire au milieu d'une végétation luxuriante et
sauvage. Ils installaient leur campement généralement
au bord de l'oued.
Avec l'eau à portée de main, on pouvait laver
la vaisselle - le cours de la rivière descendait vers
l'embouchure du Bou-Regreg - et prendre son bain dans
ce fleuve qui n'avait pas la couleur ocre d'aujourd'hui.
On pouvait aussi pêcher dans ces eaux troubles
avec la chance de tomber sur une belle chabla, cette
chère alose, ce poisson délicieux à la chair si fine qui a
disparu du Bou-Regreg depuis une trentaine d'années.
A cause de la sacro-sainte politique des barrages.
Mais il fallait bien alimenter Rabat, Casa et les
environs en eau potable.
Le chabel était un poisson à la portée de tout le monde
ou presque. Il se vend de nos jours à prix d'or, disent les
mères de familles qui ne peuvent pas se l'offrir à 300
ou 400 dhs la pièce... Halim, le poissonnier de l'Océan
qui fait crédit à tout le monde, vous dira que toute une
génération ignore ce tagine el hout oued... Seul Seddik
El Bacha, le « Amine» du Marché Central, est capable de
vous trouver la pièce rare.
Extrait de«Chroniques des années de fraises »


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