Arrêter de fumer n'est pas simple, même si l'on attend un enfant. Des chercheurs français viennent de montrer que les patchs nicotiniques n'apportaient aucune aide dans cette démarche pendant la grossesse. Des alternatives sont donc nécessaires pour mieux protéger les mères et leurs futurs enfants de problèmes de santé. Fumer n'est pas bon pour la santé du bébé, c'est prouvé. Mais les patchs nicotiniques ne seraient pas une aide utile aux mères voulant en finir avec cette addiction qui affecte leurs petits. Au cours du troisième trimestre de la grossesse, le fœtus est exposé directement au tabagisme maternel. L'arrêt du tabac pendant la grossesse est bénéfique pour la santé de la mère et du nouveau-né, car il favorise le poids de naissance du bébé et réduit les risques d'accouchement prématuré et de complications périnatales. Cependant, selon des travaux français parus dans la revue British Medical Journal, les patchs à la nicotine seraient inefficaces pour aider les femmes enceintes à arrêter de fumer. L'étude, réalisée entre 2007 et 2012, a porté sur 402 femmes enceintes de plus de 18 ans, fumant au moins cinq cigarettes par jour. Des patchs délivrant de la nicotine pendant 16 heures ont été utilisés, pour une dose journalière allant jusqu'à 30 mg. « Il s'agit de la dose quotidienne la plus élevée et de la durée d'exposition la plus longue testées dans une étude chez les femmes enceintes », a précisé Ivan Berlin, qui a reçu l'aval de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour administrer cette dose. L'essai a été réalisé en deux fois, avec répartition par tirage au sort des participantes recevant des patchs placébos ou à la nicotine. En moyenne, le traitement entrepris à partir du deuxième trimestre de grossesse a été pris durant 105 jours. De nouvelles approches de sevrage tabagique sont nécessaires Les résultats montrent que les timbres à la nicotine, en dépit des doses et de la durée du traitement, ne facilitent pas l'arrêt du tabac ni n'augmentent le poids de naissance des bébés. L'abstinence complète a été obtenue chez 11 femmes (5,5 %) du groupe nicotine et dix (5,1 %) du groupe placébo. Dans les deux groupes, le délai moyen de reprise de la cigarette était de 15 jours. Le poids moyen à la naissance des nouveau-nés était similaire dans les groupes nicotine et placébo (respectivement 3,065 kg et 3,015 kg) alors que celui des bébés des femmes devenues totalement abstinentes (21) était nettement supérieur (3,364 kg). Par ailleurs, une pression artérielle significativement plus élevée a été relevée sous substituts nicotiniques. Les auteurs suggèrent donc que le contrôle de la tension artérielle fasse partie des critères d'évaluation des études à venir chez les femmes enceintes. « Ces résultats sont décevants et devraient encourager les efforts pour mettre au point de nouvelles approches de sevrage », écrivent-ils. En l'absence de preuve de l'efficacité des substituts nicotiniques chez les femmes enceintes fumant plus de cinq cigarettes par jours, le soutien psychocomportemental reste donc l'intervention à privilégier. «