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Baisse des cours du baril de pétrole : Merci Da'ech
Publié dans L'opinion le 23 - 10 - 2014

Avec du pétrole coté aux environs de 85 dollars le baril, le gouvernement marocain doit être aux anges. Le budget de l'année qui va vers sa fin a été élaboré sur la base d'un baril à 105 dollars. Le projet de loi de finances pour l'année prochaine table sur 103 dollars. Des prix à la pompe et un déficit budgétaire en baisse, il n'y a rien de mieux pour prétendre avoir fait quelque chose quand le bilan gouvernemental est des plus ternes et surtout marqué par des coups de hache successifs donnés aux acquis sociaux des Marocains.
Au commencement fût la «Da'ech Jihad for Oil Company», multinationale certifiée «Hallal», spécialisée dans le génocide et le négoce illicite de pétrole. Baghdadi et ses associés réducteurs de têtes, actionnaires principaux de la «Da'ech Jihad for Oil Company», ont pleinement conscience d'être de nouveaux venus, à la réputation sulfureuse, sur le marché mondial des hydrocarbures. Pour s'y frayer une place, ils ont eu recours au dumping, bradant le pétrole volé dans les territoires occupés en Irak et en Syrie entre 25 et 60 dollars le baril ! Cela fait quand même la somme rondelette de 2 millions de dollars qui rentre chaque jour dans les caisses de Baghdadi & Co. La question que les lecteurs ne doivent surtout pas se poser -de toute manière ce n'est pas en lisant cet article qu'ils en auront la réponse-, c'est de savoir comment fait Da'ech pour écouler sur le marché international des hydrocarbures les 50.000 à 60.000 barils qu'il produit quotidiennement ? Ce n'est pas pour rien que la liste des dizaines de pays qui feraient partie de la coalition anti-Da'ech, selon l'administration américaine, n'a jusqu'à présent pas été révélée. Les barbus coupeurs de têtes risqueraient d'y reconnaître quelques uns de leurs clients...
Comme au Moyen Orient rien n'est simple, l'histoire ne s'est pas arrêtée là. Les États-Unis, qui se cherchent des débouchés pour leur gaz de schiste, aux techniques d'extraction écologiquement affreuses, n'ont pas vu d'un bon œil l'entrée en scène de ce nouvel acteur du marché des hydrocarbures qu'est la «Da'ech Jihad for Oil Company», détentrice d'une capacité de production de 3500.000 barils par jour, et ont décidé de bombarder son infrastructure pétrolière en Irak et en Syrie. Bien sûr, cette infrastructure appartient aux peuples irakiens et syriens, pas à Da'ech qui ne fait que les exploiter à des fins de pillage. Mais ce n'est là qu'un détail, au même titre que les pertes collatérales de la guerre contre le terrorisme menée par les États-Unis sur différents théâtre d'opérations, depuis plus de dix ans. L'appauvrissement est un moyen subtil de faire respecter les Droits de l'homme et la mort serait efficace pour diffuser la démocratie, à en croire les tenants du concept de la R2P, la responsabilité de protéger.
Au passage, les Américains ont envoyé ce message clair aux Chinois qu'il leur fallait se montrer moins gourmands en sources d'approvisionnement en hydrocarbures. Les installations des compagnies pétrolières chinoises en Irak, tombées inopportunément entre les mains des Da'echiens, ont été totalement rasées par les bombardiers de l'Us Navy...
Un cadeau explosif à retardement
Sauf que ce jeu du chat et de la souris entre les Etats-Unis et Da'ech n'a pas été pour plaire à l'Arabie saoudite. Même si les Saoudiens conviennent que «Da'ech doit partir», ce qui était convenu avec leurs alliés occidentaux et régionaux, il y a plus de trois ans, c'était plutôt «Assad doit partir». Et voilà que Bachar rit sous sa moustache, toujours bien en poste à Damas, en regardant ses ennemis se taper entre eux ! A Ryad, ça fait plutôt grincer des dents. Comme la plupart des pays soutenant Bachar sont producteurs de pétrole, la «guerre des cours» leur a été déclarée. La Russie poutinienne a, en effet, besoin d'un baril de pétrole à 100 dollars pour boucler son budget de manière équilibré, le Venezuela, toujours à la mode chaviste, de 120 dollars, l'Iran chiîte, ennemi juré des Saoudiens, de 130 à 140 dollars, d'après les calculs d'experts occidentaux. L'Arabie Saoudite mise, pour sa part, dans cette partie de poker à l'échelle planétaire, sur sa capacité financière à tenir deux ans avec un baril n'excédant pas les 80 dollars, voir moins encore.
Il va sans dire qu'à Moscou, comme à Téhéran, on rit jaune, mais à Washington également. A 85 dollars le baril déjà, les compagnies américaines qui exploitent le gaz de schiste ne font plus que de faibles marges bénéficiaires. A 70 dollars, celles qui ont les reins financiers les moins solides périront. A 60 dollars, ce nouveau secteur industriel, qui fait la fierté des Américains et sur lequel ils fondent pas mal d'ambitions géostratégiques, pour détacher énergétiquement l'Union européenne de la Russie, aura tout simplement cessé d'exister. Il faut croire que les Saoudiens sont vraiment furieux pour mettre ainsi en péril le «Pacte du Quincy», signé en 1945 et tacitement renouvelé en 2005, avec les Américains.
Cerise sur le gâteau, le ralentissement économique récent des dragons asiatiques, qui s'est traduit logiquement par un tassement de la demande d'énergie, a aussi entraîné de son côté, à la baisse, les cours du pétrole. Un pétrole moins cher ayant peu de chance de relancer une économie européenne anémique et atone, qui glisse dangereusement vers sa quatrième période de récession en six ans, ce qui n'est, jusqu'à présent, qu'une partie de poker, avec ses grosses mises risquées et ses non moins gros bluffs calculés, pourrait finir par adopter une dynamique propre en échappant à tout contrôle. Quand des décisions économiques d'importance stratégique à l'échelle planétaire sont prises pour des raisons purement politiques, une nouvelle crise économique mondiale, aux tragiques conséquences sociales, devient de l'ordre du probable.
Voilà pourquoi un recul conséquent et prolongé des cours du baril du pétrole n'est pas forcément une bonne nouvelle pour les Marocains. S'il peut permettre au partis de la majorité de se présenter devant les électeurs, au cours du prochain scrutin communal, avec une inflation et un déficit budgétaire contenus, il ne saurait masquer une érosion des ventes à l'étranger, résultat inévitable d'une éventuelle nouvelle plongée des économies de nos principaux partenaires européens en récession.
En inventant cette nouvelle technique managériale qu'est le «Jihad pour le Pétrole», la «Da'ech Jihad for Oil Company» a totalement chamboulé le marché mondial des hydrocarbures. Ce n'est pas, néanmoins, notre gouvernement qui va le regretter.
Qu'es-ce qu'on dit ? Merci Da'ech !


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