Peut-on se montrer plus français que certains français ? C'est la question, qu'actuellement, plus d'un marocain se pose. De ce côté-ci de la Méditerranée, c'est non sans consternation que les Marocains observent les quelques réactions outrées envers la décision du gouvernement français de distinguer le Directeur des services de contre-espionnage marocains de la Légion d'Honneur, ou plus exactement de sa promotion du rang de Chevalier à celui d'Officier de l'ordre de cette décoration. Ceux là même qui prétendent défendre la dignité de la France ne semblent pas du tout avoir conscience d'ainsi la souiller. Mais au moins, les masques sont tombés. Alors que pendant toute une année, il était surtout question de maroco-français ayant prétendu avoir été torturés, les voix qui se sont élevées dans l'Hexagone, pour contester la décision du gouvernement français de décorer un haut commis de l'État marocain, ne semblent plus désormais s'intéresser qu'aux seuls sahraouis. Ainsi en est-il de la présidente d'une association française de soutien aux séparatistes polisariens, «Un camion Citerne pour les Sahraouis», qui a adressé une lettre au président François Hollande pour s'offusquer de la distinction décernée au patron de la DGST. Et ce juste quelques jours après la publication d'un rapport de l'Union Européenne concernant le détournement de l'aide humanitaire destinée aux séquestrés des camps de la honte, à Tindouf, en Algérie. Aucune indignation n'a été, par contre, exprimée par la «militante» pro-polisarienne française à ce sujet, dans la missive adressée à François Hollande. Seuls les propos mensongers d'un égorgeur d'agents des forces de l'ordre semble l'intéresser, mais pas du tout le sort des milliers de familles de séquestrés des camps de Lahmada, aussi incontestable que soit la source d'informations sur l'exploitation inhumaine dont ils font, depuis des décennies, l'objet. L'association régionale pro-Polisario, au nom de laquelle s'adresse sa présidente au chef de l'État français, est, faut-il le rappeler, en relation avec les dirigeants séparatistes, installés dans le sud algérien, depuis au moins une dizaine d'années. Ses membres se rendent, de temps en temps, dans les camps de la honte, en Algérie, et participent à l'œuvre pernicieuse de déracinement des enfants sahraouis, quelques uns d'entre eux étant reçus chaque année, en France, dans un cadre «familial». Les familles séquestrées des camps de Tindouf n'ont, par contre, pas fini de regretter le départ de leurs enfants vers des pays étrangers, d'où ils leurs reviennent totalement acculturés. L'enfer est pavé de bonnes intentions... Avec les «bons chrétiens» de l'Ong française ACAT, ça frise franchement le ridicule. Maintenant que Dame «Maghreb» de l'ACAT est totalement grillée auprès de l'opinion publique française, l'ONG avance cette fois-ci à visage carrément découvert. La guerre de la «communication» est confiée directement à un certain Nordine Drici, un franco-algérien... Pourquoi s'en cacher ? Quand bataille est menée au service des intérêts d'un pays contre un autre pays, autant que ce soit quelqu'un originaire du pays commanditaire pour en superviser le déroulement. Les donneurs d'ordre sont, de la sorte, directement aux commandes. Les «bons chrétiens» membres de l'ACAT, qui croient militer contre la torture, ne sont là que pour servir de faire-valoir. Il faut bien des crétins pour battre le pavé, en un froid vendredi du mois de février, devant le Musée de la Légion d'Honneur, à Paris. On pouvait, d'ailleurs, les compter sur les doigts, ces pauvres naïfs, manipulés comme des marionnettes depuis Alger. Le niveau intellectuel de la contestation contre l'octroi de la Légion d'Honneur au patron des services de contre-espionnage marocains chute drôlement avec ces hommes de paille d'Alger. Les communistes et militants d'extrême-gauche français y ont mis, au moins, un peu de forme, faute de fond défendable. Mais là, c'est véritablement le niveau zéro de l'argumentaire rationnel avec les «bons chrétiens» de l'ACAT et autres chauffeurs de camions-citernes remplis de pétrodollars algériens. Mais tous semblent se moquer éperdument de donner de la France, à l'étranger, l'image d'une tour de Babel. Chacun y tient son propre discours, en fonction de ses seuls intérêts. Et si on demandait leur avis aux simples citoyens français ? Ce serait intéressant de les questionner pour savoir s'il faut accorder crédit aux allégations de repris de justice binationaux, portés aux cimes par des Ong comme des «héros», alors que pas moins de six millions de chômeurs français auraient apprécié ne serait-ce que le dixième d'une telle sollicitude. Et si c'est vraiment mal fait de décorer de la Légion d'Honneur un «soldat de l'ombre» marocain, qui collabore avec leurs services de lutte contre le terrorisme, afin d'assurer la sécurité des Français. En ces tristes de temps de repères en déperdition, du Rhin jusqu'aux Pyrénées, pour cause de grave crise et de chômage massif, d'inconsistance de la classe politique et d'insécurité, mais aussi et surtout de mépris profond envers l'intelligence du commun des citoyens français et de ses intérêts, il y en a qui sont devenus «Charlie» par dépit. D'autres, par contre, sont, depuis longtemps déjà, des «Charlot» sans répit. Au village des Gaulois, Badi' Zaman El Hamadani semble avoir trouvé écho à son propos. «Ne te laisse pas décevoir par la raison, il n'y a de véritable raison que la folie».