Après tout, que quelques français critiquent leurs dirigeants, ce sont leurs affaires. Si la France est bien une démocratie, alors les responsables politiques qui ont décidé la décoration représentent la majorité de leur population. Mais l'acharnement dans le dénigrement du Maroc est, à la longue, agaçant. Les Marocains n'ont pas plus d'estime pour des gens comme le délégué général de l'ACAT, l'association de «bons chrétiens» dont ils ont pris connaissance à travers son soutien au boxeur escroc Moumni, que lui n'en a pour eux. Et c'est très bien comme ça. Lui ne peut admettre que la diffamation ne soit pas tolérée par le Droit marocain. Gageons que la justice marocaine saura correctement l'expliquer à son association. Les Marocains, n'ont plus, ne peuvent admettre que le Christianisme soit ainsi déshonoré. Se parer de la religion de Jésus de Nazareth, que la paix soit sur lui, pour se prononcer en contradiction avec la Parole qui lui fût révélée, c'est odieux pour les musulmans qu'ils sont en majorité. Mais que dire de celui qui réprouve publiquement que des journalistes menteurs de son pays, qui ont essayé de se faire passer pour ce qu'ils ne sont pas, aient été arrêtés et expulsés du Royaume ? Les Marocains comprennent, toutefois, que ce n'est pas en défendant le 3éme commandement que l'on peut faire carrière pendant 14 ans à la tête d'une association. «Tu ne mentiras point» ? Allons, donc ! Ce n'est pas en disant la vérité que l'on peut faire du militantisme une profession et de reportages de médias, des films à sensation. Pour le pharisien qui éructe au nom des « bons chrétiens » de l'ACAT, dans un article publié dimanche dernier sur le Net, la calomnie est bien plus qu'un moyen de gagner sa vie. Garder vivace le mode de pensée de la « Sainte » Inquisition est non moins escompté. La charge de la preuve de torture, prétendue par le boxeur escroc, n'incombe pas à celui qui porte accusation, comme il se doit dans un État de Droit, à en croire ce triste personnage. Le délégué général de l'ACAT ne se veut pas Thomas l'apôtre, mais Torquemada. Dieu merci, le Maroc est terre d'Islam. La sourate 98 du Coran est intitulée, à bon escient, « La Preuve ». Quand aux élucubrations du délégué général de l'ACAT sur la lutte contre le terrorisme, elles sont à prendre pour ce qu'elles sont. Enfoncer des portes ouvertes ne peut tenir lieu d'argumentaire pour justifier la diffamation. Les Marocains auraient eu la décence de tourner, sans trop rechigner, la page de l'erreur commise par les autorités françaises, qui avaient, en une malheureuse occasion, foulées au pied les conventions juridiques et diplomatiques, afin de préserver l'honneur de la France, telle qu'ils s'en font une idée. D'où l'acceptation de la décoration par laquelle a été distingué le directeur de la DGST. Mais c'est d'abord aux Français de ne point porter déshonneur à leur patrie. France, pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu'ils te font.