Les anciens prisonniers de guerre marocains en Algérie ont interpellé l'Espagne, gouvernement, parlement, partis politique et presse, sur l'hostilité de certains milieux espagnols contre le Maroc depuis les évènements du 8 novembre dernier à Laâyoune. Dans une lettre adressée à l'ambassadeur de l'Espagne à Rabat, ces anciens prisonniers en Algérie ont dénoncé la campagne de désinformation menée par certains médias espagnols contre le Maroc, fustigeant leur alignement aveugle sur les thèses du polisario et de l'Algérie. Etant donné qu'aucune violence n'a été commise contre la population civile et qu'il n'y avait pas d'images horribles à montrer à partir de Laâyoune pour corroborer leur part pris et convaincre les lecteurs et les téléspectateurs, certains médias ibériques se sont contentés à la falsification flagrante des faits, lit-on dans cette lettre. Ainsi, la presse espagnole ne s'est pas gênée d'utiliser des photos de crimes commis par les israéliens contre des palestiniens à Gaza, de même qu'elle a utilisé des photos de faits divers qui se sont passés à Casablanca à une date bien antérieure aux événements de Laâyoune, soulignent-ils, avant de s'interroger: "si vous voulez vous prendre pour des protecteurs de l'humanité où étiez vous quand l'Algérie et le Polisario nous massacraient dans les camps de Tindouf. Et de remarquer que "la manière avec laquelle les criminels ont tué leurs victimes est identique à celle que le Polisario utilisait contre nous dans les camps de Tindouf. C'est signe qu'ils sont formés à la même école algérienne de l'assassinat". "Comme vous le savez sans doute, nous étions plus de trois milles prisonniers de guerre marocains et plus de mille prisonniers de guerre mauritaniens à souffrir le calvaire pendant plus d'un quart de siècle dans des prisons sur le sol algérien", rappellent-ils, notant que "seuls, deux mille deux cent cinquante deux ont survécu pour être libérés après un emprisonnement qui varie entre vingt-sept ans, pour ceux qui étaient capturés en 1976 et dix-huit ans pour les derniers capturés". La lettre rappelle l'opinion publique espagnole que "plus de 800 prisonniers de guerre marocains sont morts en prison, dont certains d'épuisement aux travaux forcés et d'autres sous la torture. Il ya eu des éliminations physiques pour des raisons qui n'ont de raison que pour ceux qui ont donné l'ordre de tuer". Après avoir rappelé les exactions commises contre les prisonniers de guerre marocains, dans la région de Tindouf et dans d'autres prisons algériennes, qui sont un véritable crime contre l'humanité, ces anciens prisonniers ont fait savoir que beaucoup de journalistes acquis à la cause algérienne, quelques délégations et beaucoup d'ONG (particulièrement espagnoles) venaient nous voir dans des situations inhumaines. "Les journalistes espagnols écrivaient des articles qui ne servaient que l'intérêt de l'Algérie", ont-ils affirmé, notant que "les visiteurs des ONG se moquaient souvent de nous et parfois nous insultaient en espagnol". "L'Espagne et toute l'Europe savaient ou tout au moins avaient la possibilité de connaître en détail le drame que nous vivions entre les mains de l'Algérie et le Polisario". Pourtant, "aucun pays européen n'a envoyé en Algérie une commission d'enquête pour nous protéger en exigeant l'application de la convention de Genève. "En tant qu'anciens combattants et anciens prisonniers de guerre, nous disons au monde entier que nous avons récupéré notre Sahara et nous sommes prêts à tous les sacrifices pour que le Sahara reste pour toujours marocain", ont-ils conclut.