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Complexes de santé régionaux : la réponse pour une justice territoriale ?
Publié dans Maroc Diplomatique le 13 - 06 - 2022

La généralisation de la protection sociale s'accompagnera avec une hausse sans précédent de la demande sur les services de santé. Ce sont quelques 22 millions que devra le système de santé marocain desservir éventuellement. Or, au Maroc, les structures et l'offre sanitaires se concentrent toujours sur l'axe Rabat-Casablanca. Une situation qui impose aux citoyens de se déplacer pour bénéficier des services de santé dont ils ont besoin et met la pression sur des structures dont le nombre et la capacité sont réduits.
Le déséquilibre dans la répartition géographique des structures sanitaires et des professionnels de santé persiste au Maroc. Dans son récent rapport sur l'effectivité du droit à la santé, le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) note que plus que la moitié des cadres de la santé sont concentrés sur l'axe Casablanca-Rabat- Kenitra. Par ailleurs, les deux tiers des professionnels de la santé opèrent dans quatre régions, alors que les autres sont répartis sur les huit régions restantes.
Ce déséquilibre apparaît aussi au niveau des régions-même et entre les zones urbaines et rurales, selon le CNDH. Cette répartition disparate et déséquilibrée «entrave l'accès aux soins médicaux pour un grand nombre de citoyennes et citoyens », indique le CNDH. Selon les données recueillies par le Conseil, 4 citoyens sur 10 doivent parcourir plus de 10 km afin d'atteindre le premier centre de soins sanitaires. Cela explique que la moyenne des consultations médicales au Maroc se situe à 0,6 par habitant par an. Dans certaines régions, cette moyenne baisse à 0,3, fait remarquer aussi le CNDH.
Dans le cadre de la mise en œuvre du chantier de la généralisation de la Protection sociale, la disparité entre les régions en matière de l'offre sanitaire constitue l'un des déséquilibres profonds et un des grands freins à surmonter au Maroc. Le gouvernement Akhannouch semble avoir trouvé la réponse. Répondant aux questions des membres de la chambre des représentants ce lundi 13 juin 2022, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a exposé la batterie de mesures déployées et prévues par son gouvernement affin d'assurer la réussite de la généralisation de la protection et dont l'un des piliers et objectifs principaux est la justice territoriale dans l'accès à l'offre sanitaire publique. Parmi les mesures prévues par l'Exécutif, un projet portant sur la création de complexes sanitaires régionaux.
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Ces complexes regroupant des centres hospitaliers régionaux, provinciaux et universitaires et autres, doteront ainsi chaque région de l'ensemble des structures sanitaires, a fait savoir le Chef du gouvernement Ces futures institutions publiques seront dotées de la personnalité morale et de l'autonomie de gestion des ressources humaines et financières, ainsi que de larges prérogatives pour gérer ses propres services, a-t-il aussi expliqué.
Dans le détail, ces complexes seront ainsi chargées de la gestion de l'offre sanitaire au niveau régional, et ce dans le cadre d'un accord d'efficacité avec le département de tutelle qui garantit une exploitation optimale des ressources mises à leur disposition et une utilisation conforme à des normes bien définies des investissements publics. La mise en place de ces institutions constitue une mesure qui est en « cohérence » et en « complémentarité » avec le chantier de la régionalisation. L'objectif final étant de garantir la justice territoriale sanitaire.
Néanmoins, force est de se demander : quelles ressources au juste seront mises à la disposition de ces institutions ?
Quelles ressources au juste ?
S'agissant des ressources humaines, le Maroc compte actuellement 23.000 médecins, selon le CNDH. Pour se conformer aux normes de base de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le pays a besoin de 32.000 médecins additionnels. Quant aux autres cadres, le manque s'affiche également au niveau des infirmiers et des aides-soignants. D'autant plus, la migration creuse davantage le manque des ressources humaines du Royaume dans ce secteur vital, puisqu'entre 600 et 700 voire plus de médecins marocains quittent le pays chaque année.
Sur le volet financier, les ressources du secteur public de la santé au Maroc restent aussi limitées. Le budget public alloué à la santé est passé de 14.294.720.000 dirhams en 2017 à 19.774.145.000 dirhams en 2021. Avec ce budget qui ne dépasse pas les 6% ou 7% du budget général de l'Etat, le Maroc n'est uniquement bien au-deçà des 12% indiquées par les normes internationales (15% du budget général de l'Etat selon la déclaration d'Abuja et 12% selon l'OMS), mais est également dépassé par certains pays voisins, comme l'Algérie (10,7%) et la Tunisie (13,6%), souligne le CNDH.
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En parallèle, les dépenses de l'Etat dans le secteur de la santé ne dépassent pas 6,5 % des dépenses de l'Etat. Ainsi, le département de la santé ne dépense que 561 dirhams par capita par an selon un Rapport de suivi et évaluation de la politique de santé réalisé par le Médiateur pour la Démocratie et les droits de l'Homme, et les ménages constituent les principaux financeurs du secteur de la santé. Selon le même rapport du CNDH, le financement par les ménages représente 63,3% des recettes de la santé au Maroc, dont 50,7% sous forme de financement direct, 24,4% sous forme d'impôts et 22,4% sous forme de contributions à la couverture sociale.
Avec des ressources aussi limitées, et des projets de facultés de médecine et de centres hospitaliers universitaires qui bloquent toujours dans plusieurs régions, il faudra donc attendre pour voir ce que le gouvernement Akhannouch proposera pour que lesdits complexes de santé régionaux puissent mener à bien leur mission : garantir à tous les Marocains, dans toutes les régions du Royaume, les mêmes services de santé, certes, mais aussi et surtout des services de santé de qualité.


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