Amine Tehraoui et Aziz Akhannouch contournent la loi pour attribuer sans appel d'offres la réhabilitation de 90 hôpitaux    La Direction générale de la sûreté nationale opère un mouvement de nominations dans ses services centraux et territoriaux    Abderrazzak Laassel : la position kényane sur le Sahara renforce les partenariats Rabat—Nairobi    Braquage au Musée du Louvre : le site fermé après une intrusion ce dimanche    La hausse des prix de l'or ont augmenté les réserves russes de 142 milliards de dollars    Longines Global Champions Tour : Le prince héritier Moulay El Hassan préside le Grand prix de Rabat 2025    LdC de la CAF: L'AS FAR se prépare à affronter le Horoya AC de Conakry    Le collectif de jeunes Marocains GenZ 212 s'enlise dans la désunion et perd l'attention du public, le retrait des régions orientales confirmé    MAGAZINE : Abdelkrim Ghattas, retour d'âme    Les importations marocaines de produits pétroliers atteignent 250 000 barils par jour sur les neuf premiers mois de 2025    Les bénéfices des sociétés cotées à Casablanca progresseront de 30,8 % pour atteindre 41,2 milliards de dirhams en 2025    Fathi Jamal à la FIFA: L'exploit des Lionceaux au Mondial U-20, l'aboutissement d'une stratégie de développement bien avisée    La RTVE présente une nouvelle fois le Sahara comme partie intégrante du Maroc    Le Parisien: « Le Maroc parmi les meilleures nations de la planète foot »    Espagne: Mystérieuse disparition d'un tableau de Picasso entre Madrid et Grenade    Deux ouvriers tués et un autre porté disparu dans un accident au port de Phosboucraa à Laâyoune    Maroc : Bilan du retour aux manifestations GenZ dans 12 villes ce week-end    46e Championnat d'Afrique de handball des clubs champions : Derb Sultan-Red Star en demi-finale ce dimanche    Finale CDM U20 Chili 25/ Maroc-Argentine : Les Lionceaux à l'assaut de l'Histoire !    Les températures attendues ce dimanche 19 octobre 2025    Le temps qu'il fera ce dimanche 19 octobre 2025    Settat: Une caravane médicale pluridisciplinaire pour les populations rurales    Affaire Epstein : Le prince Andrew renonce à ses titres royaux    Marruecos: Corrupción, salud, justicia, carta abierta de un ciudadano marroquí residente en el extranjero al jefe del Gobierno [Tribuna]    Diaspo #411: Khalid Allali, una pasión por el taekwondo desde Beni Mellal hasta Bélgica    USFP : Driss Lachgar rempile pour un 4e mandat    Des chercheurs marocains conçoivent un système de nettoyage photovoltaïque à film roulant d'un coût modeste    El Jadida : la démolition des cabines de Deauville ou la dissolution d'une strate mémorielle    Décès du physicien chinois Chen-Ning Yang à 103 ans    Visiter la Chine devient plus facile : de nouvelles mesures facilitant l'accueil des visiteurs étrangers    L'Algérie en impasse diplomatique après le rapprochement russo-marocain : des manœuvres désespérées vers l'Ukraine révèlent une perte totale de repères    Wahbi tacle Royal Air Maroc : Les supporters marocains méritaient plus que deux avions pour soutenir les Lionceaux en finale du Mondial !    DGSN: Ouverture d'une enquête pour élucider une tentative de suicide d'un fonctionnaire de police    Finale du Mondial U20 – Mohamed Ouahbi : « Il n'y a pas d'équipe invincible, nous ferons le maximum pour remporter le titre »    Alger snobe Moscou : la brouille silencieuse entre Tebboune et le Kremlin    Ouahbi veut dépénaliser la faute médicale    Le Policy Center for the New South publie une étude sur la «ruse psychopolitique» qui alimente la fracture entre générations, en marge du mouvement de la Gen Z-212    Marché avicole : l'association des éleveurs alerte sur les dérives des prix des poussins    "Yallah' Afrika", une exposition collective à Rabat célébrant la CAN Maroc 2025    Flottille vers Gaza : L'incarcération en Israël de deux Marocains s'invite à l'ONU    La mémoire de Hassan Ouakrim honorée lors d'une projection documentaire à Washington    John Bolton, la voix de l'Algérie à Washington, risque la taule après son inculpation    La Nuit de l'Horreur transforme les cinémas marocains en labyrinthes du frisson    L'humeur : Diane Keaton, au cinéma comme à la vie    Jalil Tijani en tournée : Un nouveau spectacle « habitus » entre rires et vérités    Festival du Cinéma Méditerranéen de Tétouan : la 30e édition lève le voile sur sa sélection officielle    Le compositeur marocain Youssef Guezoum en lice pour les Grammy Awards 2025    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Algérie : Le fiasco originel de l'Etat-Nation explique la haine du Maroc
Publié dans Maroc Diplomatique le 20 - 04 - 2023

Depuis 1962, l'Algérie a connu sept chefs d'Etat (aux statuts juridiques divers) : Ahmed Ben Bella (1962-1965), Houari Boumediène (1965-1978), Chadli Bendjedid (1979-1992), Mohamed Boudiaf (1992), Ali Kafi (1992-1994), Liamine Zeroual (1994-1999), Abdelaziz Bouteflika (1999-2019) et Abdelmajid Tebboune (19 décembre 2019 – ?).
Hélas, le « péché originel » lié à la fondation même de l'Etat est toujours là. Ni la « transition démocratique » avortée sous Chadli Benjdid, ni la « décennie noire », ni les deux décennies bouteflikiennes n'ont pu venir à bout de l'omnipotence des militaires. Et cela date des luttes intestines au sein du FLN dès le lendemain du référendum qui fit émerger l'Etat algérien à la surface du Globe.
En effet, « après l'indépendance, les chefs du FLN entrent en conflit. Ahmed Ben Bella et Houari Boumédiène, aidés par la Wilaya I (Aurès), la Wilaya II (Constantinois), la Wilaya V (Oranie), la Wilaya VI (Sud), font la guerre contre Mohamed Boudiaf et Krim Belkacem de la Wilaya (III) et (IV). S'ensuit la crise de l'été 1962. Ahmed Ben Bella et Houari Boumediène en sortent vainqueurs et prennent Alger où ils entrent sur les tanks le 4 septembre 1962 ». C'est bel et bien cette usurpation originelle musclée du pouvoir qui s'est pérennisée en dépit d'une récurrente alternance, souvent douteuse, au Palais Mouradia, comme en témoigne les scores ridicules de la dernière élection présidentielle.
Force est de constater que depuis son indépendance jusqu'à ce jour, si l'Etat a été laborieusement et violemment créé malgré les innombrables dérives idéologiques, diplomatiques, économiques et politiques, le pays de Tebboune n'a connu aucun début de commencement de l'édification d'une NATION digne de ce nom, à savoir une configuration ethnoculturelle, sociopolitique et institutionnelle consensuelle assise sur un récit commun, un destin commun et un panier doctrinal consensuel. Hormis la psittacine référence à la guerre de libération et son lot de Chouhadas, rien de notable n'est venu densifier le projet national. Rien de rien ! Oualou!
Aucun semblant de vision économique crédible
A cela s'ajoute le fiasco économique profondément vicié par la rente gazière qui, dûment jumelée à la démagogie tiers-mondiste et à la fausse fierté (nif) « autodéterminationniste », a plombé toute velléité entrepreneuriale. Aujourd'hui, alors que les recettes du gaz et du pétrole explosent à la faveur du conflit russo-ukrainien et des caprices de l'OPEP+, aucun semblant de vision économique crédible et internationalement reconnue n'est à l'ordre du jour. En effet, plus de 90% des besoins du pays, y compris alimentaires, sont toujours importés ; le Dinar continue à être une « monnaie de singe, au point que l'équivalent de 20 milliards de dollars sont enfouis soit dans la thésaurisation extra-bancaire soit dans l'informel ; le système bancaire reste quasiment primitif puisque l'Algérie n'arrive toujours pas à compter une première agence à l'étranger...etc. Alors que le Maroc peut légitimement s'enorgueillir de ses banques implantées dans 22 pays africains, essentiellement dans les deux zones monétaires de l'Afrique d'Ouest et centrale, et qu'elles détiennent près du tiers des agences de la zone d'Afrique de l'Ouest, l'Algérie peine à assoir même intra-muros les fondamentaux financiers d'une économie moderne.
Sans aucunement prétendre que le Maroc ait triomphé définitivement de la pauvreté ou a fortiori qu'il caracole vers la prospérité, j'ai toujours affirmé, en revanche, que la chance la plus notable du Royaume n'est autre que la débilité de la nomenclatura militaire qui gouverne l'Algérie.
Un seul exemple : matin et soir, les médias officiels et même officieux d'Alger vocifèrent « Makhzen marocain ! Makhzen marocain ! ». Or, ce faisant, ces « Caporaux » incultes qui semblent n'avoir jamais appris les rudiments de la science politique – le piètre niveau de leur diplomatie le prouve amplement – rendent un inégalable hommage au système marocain en croyant l'insulter ! Ils ignorent, en effet, que : 1) Le Makhzen loge au plus profond du mental collectif des Marocains ; 2) Le Makhzen n'est rien d'autre que l'Etat profond tel que choisi par les Marocains depuis plusieurs siècles ; 3) Le Maroc est une vieille NATION, un atout rhizomique et fédérateur encore inexistant en Algérie. Une telle vieille Nation est arrivée depuis lurette à assoir un CONSENSUS autour de son institution monarchique, au point qu'on peine à trouver trace de groupes ou même d'individus mettant en cause ce CONSENSUS autour de la Monarchie, celle-là même que les forces vives s'attèlent crescendo à rendre la plus constitutionnelle, la plus démocratique et la plus sociale possible.
C'est, en premier, cela qui est reproché au Maroc, en vérité. Il en est jalousé et haï par une junte qui, en plus de soixante ans d'aléatoire indépendance, n'arrive toujours pas à faire émerger un ETAT-NATION authentiquement responsable, respectable et respecté. Au point que l'on peut, encore aujourd'hui, à l'exception de la reconnaissance unanime de l'Etat d'Algérie par l'ONU, comparer, à maints égards, la « République algérienne démocratique populaire » à sa propre marionnette, la fantasmatique « République arabe sahraouie démocratique ».
Je l'ai écrit plus haut et le répète à satiété : « L'Etat algérien est mal né ; la Nation Algérienne est encore à l'état fœtal ». Tel est, en vérité, le péché originel de ce pays, et c'est précisément cela qui explique sa haine viscérale et cérébrale de tout ce qui est marocain.
*Anthropologue & Journaliste


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.