Le Haut Commissariat au Plan (HCP) constate un léger repli de l'indice des prix à la production industrielle, énergétique et minière (IPPIEM) au mois d'avril 2025, confirmant une dynamique contrastée selon les branches d'activité. Parmi les baromètres économiques clés du tissu productif marocain, l'indice des prix à la production industrielle, énergétique et minière (IPPIEM) livre chaque mois une photographie de l'évolution des coûts à la sortie des usines. Pour le mois d'avril 2025, le Haut Commissariat au Plan (HCP) rapporte une baisse de 0,2 % de l'indice général pour les industries manufacturières hors raffinage de pétrole. Une évolution qui traduit des pressions différenciées selon les branches et qui mérite une lecture sectorielle plus fine. Le repli global de l'indice IPPIEM dans l'industrie manufacturière tient avant tout à la baisse de 0,9 % enregistrée dans les « industries alimentaires », selon les données publiées par le HCP. Cette variation s'inscrit dans un contexte de volatilité des matières premières agricoles et de forte concurrence dans le secteur de la transformation alimentaire. L'« industrie chimique » a également reculé de 0,2 %, tout comme la « fabrication d'autres produits minéraux non métalliques » (-0,1 %), illustrant une détente relative dans ces segments. À l'inverse, certaines branches ont connu une embellie. Le HCP note notamment une hausse de 1 % des prix dans l'« industrie de l'habillement », ainsi qu'une progression de 0,2 % pour la « fabrication d'équipements électriques » et de 0,1 % pour la « fabrication de produits métalliques ». Ces hausses suggèrent un redressement de la demande ou des coûts de production dans ces filières, qui restent structurellement sensibles aux importations et aux cours des matières premières. Lire aussi : FONZID II : 989 MDH pour des zones industrielles durables Une stagnation persistante dans l'énergie et l'extraction Hors industries manufacturières, l'IPPIEM fait état d'une stagnation des prix à la production dans les secteurs des « industries extractives », de la « production et distribution d'électricité » ainsi que de la « production et distribution d'eau ». Le HCP précise que les indices de ces secteurs sont restés rigoureusement inchangés entre mars et avril 2025, se maintenant respectivement à 100,4 pour l'extraction, et à 100 pour les deux secteurs énergétiques. Ce gel des indices reflète l'absence de tensions nouvelles sur les prix dans ces segments, qui sont soit régulés (cas de l'électricité et de l'eau), soit marqués par une stabilité des cours internationaux (cas de l'extraction d'hydrocarbures et de minerais). Ainsi, l'« extraction d'hydrocarbures » et l'« extraction de minerais métalliques » conservent un indice fixe à 100,0, comme en mars 2025, selon les données ventilées du HCP. Parmi les 22 branches manufacturières détaillées par le HCP, une large majorité affiche une stabilité mensuelle. C'est notamment le cas de l'« industrie automobile » (indice constant à 107,5), de la « métallurgie » (120,5), de l'« industrie pharmaceutique » (99,1), ou encore de la « fabrication de textiles » (116,2). Ces stagnations peuvent refléter une inertie des marchés ou des politiques tarifaires prudentes dans un contexte macroéconomique incertain. Il est à noter cependant une variation atypique dans la catégorie « autres industries manufacturières », qui enregistre une forte hausse de 13,3 %, portant son indice à 175,1 contre 154,6 en mars. Le HCP ne fournit pas de précision sur les composantes de cette sous-catégorie, mais cette évolution mérite d'être suivie de près. Dans sa note d'information, le Haut Commissariat au Plan souligne que certains indices restent provisoires, notamment dans les industries extractives, ce qui invite à une certaine prudence dans l'interprétation des données. Néanmoins, les tendances observées pour avril 2025 offrent un éclairage utile sur les dynamiques sectorielles à l'œuvre dans l'économie productive marocaine. Alors que le pays s'attelle à renforcer sa souveraineté industrielle et à stimuler les filières exportatrices, l'analyse de l'IPPIEM demeure un outil précieux de suivi conjoncturel. Le HCP, à travers sa Division des Indices Statistiques, contribue ainsi à éclairer les choix stratégiques des opérateurs et des décideurs publics, dans un contexte de transition industrielle et de recomposition des chaînes d'approvisionnement.