Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi à Rabat, a entériné un décret fixant un cadre réglementaire plus strict pour la production et la mise en vente du vinaigre destiné à la consommation. Cette initiative s'inscrit dans un souci de moderniser l'arsenal législatif existant et de répondre aux mutations d'un marché en constante évolution. Présenté par Ahmed El Bouari, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, le décret n°2.25.270 vise à harmoniser les exigences de qualité et de salubrité applicables au vinaigre, en cohérence avec les prescriptions énoncées par la loi n°28.07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires. Il opère ainsi une mise à niveau de la réglementation nationale, en intégrant les évolutions technologiques et les nouveaux procédés de fabrication qui ont émergé ces dernières années. À l'issue de la réunion, Mustapha Baitas, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, a précisé que ce texte normatif « définit les paramètres techniques et hygiéniques qui encadreront la mise sur le marché de nouvelles variétés de vinaigre, jusqu'alors absentes du cadre légal marocain ». Lire aussi : Marché du blé : le Maroc arbitre discret entre Paris, Moscou et Astana Le décret érige en priorité la protection du consommateur en exigeant un étiquetage renforcé et plus rigoureux, garant d'une information transparente sur les caractéristiques des produits commercialisés. Il consacre également l'obligation d'une traçabilité stricte tout au long de la chaîne de distribution, afin de prévenir les fraudes et les pratiques illicites qui menacent la loyauté des transactions. Dans cette perspective de surveillance renforcée, les opérateurs de la filière vinaigrière sont désormais tenus de procéder à des analyses physico-chimiques et microbiologiques pour attester de la qualité sanitaire de leurs produits. Ces tests s'appliquent aussi bien aux vinaigres issus de la fermentation naturelle qu'à ceux élaborés selon des procédés industriels. Le texte insiste sur la nécessité de se conformer aux normes marocaines (NM) édictées par l'Institut marocain de normalisation (IMANOR) et aux règles sanitaires énoncées par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). En érigeant un cadre rigoureux, l'exécutif entend à la fois prémunir les consommateurs contre les contrefaçons, qui prolifèrent dans le secteur, et renforcer la compétitivité des producteurs locaux sur un marché où la demande reste soutenue. Le texte adopté prévoit par ailleurs un dispositif de sanctions à l'encontre des contrevenants, en adéquation avec la législation en vigueur sur la sécurité sanitaire des denrées alimentaires. Avec cette réforme, le gouvernement ambitionne de réaffirmer son engagement en faveur de la transparence commerciale et de la protection de la santé publique, dans un contexte où la qualité et la sécurité alimentaire constituent des enjeux majeurs de confiance et de compétitivité.