À l'occasion de la Conférence de programmation et de l'Assemblée générale de FEMNET à Nairobi, le Maroc a réaffirmé son engagement en faveur du leadership féminin sur le continent. Par la voix de Fatiha Otmane, présidente de la Fédération des Femmes d'Affaires et Professionnelles du Maroc (BPW Maroc), le Royaume a mis en avant les avancées réalisées en matière d'égalité des genres et son ambition de faire des femmes un levier central du développement africain. La mobilisation du Maroc pour la promotion du leadership féminin en Afrique s'est illustrée à l'occasion de la Conférence de programmation et de l'Assemblée générale du Réseau de développement et de communication des femmes africaines (FEMNET), organisée du 21 au 23 juin à Nairobi. Lors de son intervention, la présidente de BPW Maroc, Fatiha Otmane, a souligné les efforts déployés par le Royaume pour faire progresser l'égalité des genres et renforcer la place des femmes dans la société. Selon les médias, dès l'ouverture de son discours, la présidente de la Fédération a mis l'accent sur les avancées notables réalisées par le Maroc, notamment en matière de promotion de l'éducation des filles et de lutte contre les violences basées sur le genre. Ces deux axes d'intervention constituent, selon elle, des leviers essentiels pour permettre une transformation structurelle des sociétés africaines et garantir une inclusion réelle des femmes dans les dynamiques de développement. Par ailleurs, la présidente de BPW Maroc a insisté sur l'importance de consolider les dynamiques féminines africaines, à travers des actions concrètes centrées sur le développement humain et l'inclusion socio-économique. Pour elle, il ne s'agit pas uniquement de promouvoir les droits des femmes en théorie, mais bien de traduire ces droits en opportunités réelles sur le terrain. Cela passe par un renforcement de la formation, un meilleur accès à l'emploi, et un soutien constant à l'entrepreneuriat féminin. Lire aussi : Le Maroc accueille Aurore Bergé pour un dialogue sur les droits des femmes Dans ce contexte, Fatiha Otmane a souligné le rôle croissant de la société civile et des réseaux féminins, qui œuvrent sans relâche pour diffuser des valeurs d'égalité, de solidarité et de participation. Ces acteurs, à la fois proches des réalités locales et connectés aux enjeux globaux, sont à même d'apporter des réponses innovantes aux défis du continent. C'est pourquoi elle a appelé à un engagement collectif et partagé, fondé sur la collaboration interafricaine, l'échange de bonnes pratiques, et le respect des spécificités culturelles de chaque pays. Vers une Afrique plus inclusive Soucieuse de renforcer cette dynamique, Fatiha Otmane a exprimé la volonté des femmes marocaines de contribuer activement aux efforts panafricains, notamment en mettant à disposition leur expertise et en participant à la mise en réseau d'initiatives féminines. Elle a ainsi salué les opportunités offertes par les partenariats entre organisations féminines africaines, qui permettent d'unir les forces et de concevoir des programmes conjoints dans les domaines de la formation, du soutien à l'entrepreneuriat, ou encore de la promotion des droits des femmes. Ces synergies régionales, a-t-elle estimé, sont de nature à mutualiser les ressources, élargir les perspectives d'action, et accroître l'impact des initiatives portées par la société civile à l'échelle continentale. Dans un continent aussi vaste que diversifié, la coopération entre les femmes d'Afrique est une réponse stratégique et solidaire face aux multiples défis sociaux, économiques et culturels. À travers cette participation active, le Maroc réaffirme son rôle de pays moteur dans la promotion des droits des femmes en Afrique, en prônant une vision solidaire, inclusive et profondément enracinée dans les valeurs de coopération sud-sud. Cependant, selon l'analyse du Haut-Commissariat au Plan (HCP) relative à la situation du marché du travail en 2024, malgré des progrès notables en matière d'éducation et de droits, l'intégration des femmes sur le marché du travail demeure insuffisante. Le taux d'activité féminine a connu une chute dramatique, passant de 28,1% en 2000 à seulement 19,1% en 2024, plaçant le Maroc parmi les pays ayant les plus faibles taux de participation féminine au monde. Selon la même source, le taux d'activité des femmes au Maroc s'élève à 19,1 % en 2024, contre 68,6 % pour les hommes. Une inégalité marquée, reflétée par un taux d'inactivité féminine atteignant 73 %, contre seulement 7,5 % chez les hommes. Le chômage frappe également plus durement les femmes, avec un taux de 19,4 %, contre 11,5 % pour les hommes. L'analyse sectorielle révèle une forte concentration des femmes dans des domaines spécifiques : l'agriculture emploie 41,5 % des femmes actives, suivie des services (27,9 %) et de l'industrie (11,8 %). Dans l'industrie, le taux de féminisation atteint 26 %, tandis que dans l'agriculture, il dépasse les 30 %. En matière d'entrepreneuriat, les femmes se distinguent dans les services de santé, l'enseignement et la coiffure, qui concentrent respectivement 40 %, 30 % et 32 % de l'activité féminine.