Face à une consommation croissante de gaz butane, Marsa Maroc lance une étude stratégique sur le terminal pétrolier de Mohammedia afin de moderniser les infrastructures, permettre le traitement simultané de navires, développer le cabotage et renforcer l'autonomie nationale ainsi que la fluidité des approvisionnements. À l'heure où la sécurité énergétique devient un enjeu central pour le Maroc, Marsa Maroc se prépare à lancer, début septembre 2025, une étude stratégique sur le terminal pétrolier de Mohammedia. L'objectif est de repenser l'ensemble de la chaîne logistique du gaz butane, une ressource indispensable pour des millions de foyers marocains. Cette consultation, référencée sous le numéro 15/DEPM/2025, doit voir les plis déposés avant le 12 septembre 2025, selon des informations relayées par les médias. Dans une déclaration publiée en juillet 2024, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a affirmé que la consommation nationale de gaz butane connaît une croissance soutenue, avec une augmentation annuelle de plus de 3% en moyenne. En 2023, le Maroc a consommé 3,2 millions de tonnes équivalent pétrole, représentant 26% de sa consommation totale en produits pétroliers. Dans ce contexte, le port de Mohammedia joue un rôle stratégique, servant de point d'entrée principal pour les importations et de hub de redistribution vers l'ensemble du territoire, en lien direct avec les installations souterraines de la Société Marocaine de Stockage (SOMAS). Lire aussi : Mohammedia : Le FNSRMP appelle à une reprise contrôlée des actifs de la SAMIR En effet, l'étude de Marsa Maroc vise à évaluer l'état technique des infrastructures existantes, tant en conditions normales qu'en mode dégradé, tout en identifiant des projets concrets pour renforcer les capacités et optimiser les flux. De même, parmi les scénarios envisagés figure le traitement simultané de deux navires, avec un système de chargement et de déchargement croisé, capable d'augmenter significativement la capacité de traitement du terminal. Le développement du cabotage entre les ports marocains sera également analysé afin de fluidifier les approvisionnements et de réduire les goulets d'étranglement logistiques. La SOMAS, partenaire de cette initiative, détient plus de 80% des capacités nationales de stockage (200.000 tonnes) et assure 51% de l'approvisionnement en gaz butane, offrant ainsi plus de 40 jours d'autonomie nationale. Son réseau permet la livraison par pipelines ou par camions-citernes depuis ses deux centres de chargement. L'Agence Nationale des Ports, quant à elle, apporte son expertise réglementaire et sa vision pour encadrer le développement portuaire et logistique.
