L'Organisation météorologique mondiale (OMM) alerte sur une possible résurgence de La Niña dès septembre. Pourtant, malgré ce phénomène généralement synonyme de refroidissement, les températures mondiales devraient continuer de battre des records sous l'effet du réchauffement climatique. L'accalmie n'aura pas duré. Après plusieurs mois de neutralité climatique dans le Pacifique équatorial, l'OMM a averti, mardi, qu'un nouvel épisode de La Niña pourrait se manifester entre septembre et décembre. Les modèles saisonniers convergent vers ce scénario, écartant en revanche la possibilité d'un retour d'El Niño, son phénomène jumeau, d'ici la fin de l'année. Depuis mars 2025, les eaux du Pacifique ont échappé aux extrêmes climatiques marins : ni le réchauffement anormal lié à El Niño, ni le refroidissement brutal attribué à La Niña, mais ce répit pourrait toucher à sa fin. Selon l'OMM, le risque de voir réapparaître La Niña est désormais tangible. La Niña se caractérise par un refroidissement à grande échelle des eaux de surface du Pacifique équatorial, de l'Amérique du Sud jusqu'à l'Asie du Sud-Est. Ce bouleversement océanique s'accompagne d'une modification de la circulation atmosphérique comprenant vents renforcés, pressions déplacées et précipitations dérégulées. Par conséquent, des pluies torrentielles frappent certaines zones tropicales tandis que d'autres subissent des sécheresses prolongées. Autant de déséquilibres qui se répercutent bien au-delà du Pacifique, jusque sur les systèmes agricoles et énergétiques mondiaux. Comme le rappelle l'OMM, le réchauffement planétaire lié aux activités humaines agit comme un puissant amplificateur. Même en présence de La Niña, censée atténuer temporairement la hausse des températures, « les valeurs devraient rester supérieures à la moyenne dans la majeure partie du monde ». L'influence rafraîchissante de l'océan ne suffit plus à contrebalancer la tendance lourde du changement climatique. Ainsi, les projections annoncent un automne plus chaud que la normale dans la majorité de l'hémisphère Nord, ainsi qu'une partie importante de l'hémisphère Sud. Côté pluies, les régimes observés devraient correspondre à ceux d'une La Niña modérée, avec leur lot habituel d'excès et de déficits hydriques selon les régions.