Face à la multiplication des aléas climatiques, le Maroc renforce son dispositif de veille. La Direction générale de la Météorologie (DGM) investit près de 5 millions de dirhams dans de nouvelles stations automatiques. Ce projet doit améliorer la précision des alertes et la résilience des territoires, à condition d'assurer leur maintenance et d'intégrer efficacement les données collectées. La Direction générale de la Météorologie (DGM), relevant du ministère de l'Equipement et de l'Eau, a annoncé le lancement d'un appel d'offres international destiné à équiper plusieurs provinces du Royaume de stations météorologiques automatiques. Dotée d'un budget avoisinant 5 millions de dirhams, cette initiative vise à moderniser le réseau national de veille et à renforcer la capacité du pays à anticiper des phénomènes climatiques de plus en plus imprévisibles. Le projet, estimé à 4,989 millions de dirhams TTC, prévoit l'acquisition et l'installation d'équipements de pointe. Chaque station sera dotée d'unités d'acquisition et d'enregistrement des données, de systèmes de transmission, de capteurs de température et d'humidité, de pluviomètres ainsi que d'instruments pour mesurer l'épaisseur de la neige. Ces dispositifs seront accompagnés d'abris adaptés et de pièces de rechange pour garantir la maintenance et l'étalonnage. Lire aussi : Retraites : la Banque mondiale recommande un âge de vieillesse à 70 ans L'objectif affiché est de pallier les limites du système actuel d'alerte précoce. Jusqu'à présent, ce dernier a permis d'anticiper certains épisodes climatiques extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes pluies ou les chutes de neige, mais son efficacité restait freinée par la faible densité du réseau et la vétusté de certains instruments. Le déploiement de nouvelles stations permettra de mieux couvrir le territoire, en particulier les zones rurales et montagneuses souvent les plus exposées aux aléas climatiques et où les dispositifs de surveillance sont encore insuffisants. Les retombées attendues dépassent le seul cadre technique. Un réseau météorologique plus dense et performant peut avoir un impact direct sur la vie quotidienne et l'économie. Les collectivités territoriales, les agriculteurs, les services de transport et la protection civile disposeront de données plus rapides et plus fiables, ce qui facilitera la prise de décision en période de crise et réduira les risques humains et matériels. La réactivité des autorités face aux inondations, aux incendies liés à la sécheresse ou aux tempêtes pourrait ainsi s'en trouver renforcée. Cependant, les spécialistes rappellent que l'efficacité d'un tel système dépendra de sa gestion dans la durée. La maintenance régulière et le suivi technique rigoureux sont indispensables pour assurer la fiabilité des équipements. Par ailleurs, les données collectées ne doivent pas seulement alimenter l'alerte, mais aussi être intégrées dans des politiques publiques de prévention et de planification. Elles pourraient par exemple contribuer à une meilleure gestion des ressources en eau, à l'élaboration de stratégies agricoles adaptées ou à la conception d'infrastructures plus résilientes. En lançant ce projet, le Maroc confirme sa volonté d'investir dans la modernisation de ses outils de veille climatique. La réussite de cette démarche reposera toutefois sur la capacité des autorités à transformer ces avancées technologiques en véritables leviers de résilience et de prévention au service des citoyens et des territoires.