L'indice des prix à la consommation progresse de 0,5 % sur un mois, porté par les denrées alimentaires, mais demeure contenu sur un an, signe d'une inflation globalement maîtrisée malgré des disparités régionales. La progression des prix à la consommation observée en août 2025 illustre le paradoxe d'une inflation contenue à l'échelle nationale, mais nourrie par des tensions sectorielles et territoriales marquées. Selon la note mensuelle publiée par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l'Indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une hausse de 0,5 % par rapport au mois précédent. Cette évolution reflète principalement l'accroissement des prix des produits alimentaires (+1,1 %), tandis que les biens et services non alimentaires ont progressé de manière marginale (+0,1 %). L'essentiel de la poussée inflationniste provient des denrées alimentaires, dont la dynamique haussière reste sensible aux aléas saisonniers et aux tensions logistiques. Les légumes (+3,4 %), les fruits (+2,8 %), ainsi que les poissons et fruits de mer (+2,0 %) concentrent l'essentiel des pressions. Le renchérissement des viandes (+1,9 %) traduit également des tensions persistantes sur les filières d'élevage, dans un contexte de sécheresse prolongée et de coûts d'alimentation animale toujours élevés. Lire aussi : Bank Al-Maghrib : L'inflation retombe à un niveau maîtrisé À l'inverse, certaines composantes enregistrent une détente, en particulier les huiles et graisses (-0,6 %), souvent influencées par la volatilité des cours mondiaux, et les boissons rafraîchissantes (-0,4 %). Du côté des produits non alimentaires, seule la rubrique carburants affiche une hausse notable (+0,4 %), conséquence directe des fluctuations internationales du pétrole. Comparée à août 2024, l'inflation demeure modérée. L'IPC affiche une variation de +0,3 % en glissement annuel, reflet d'une relative accalmie par rapport aux poussées inflationnistes de 2022-2023. La composante non alimentaire, en hausse de 0,3 %, masque toutefois de fortes disparités : le transport connaît un recul marqué (-2,4 %), en partie lié au tassement des prix de l'énergie sur une année, alors que les restaurants et hôtels progressent nettement (+2,9 %), traduisant une reprise soutenue de la demande touristique et des services. Le HCP précise que l'inflation sous-jacente, indicateur plus structurel puisqu'il exclut les prix volatils et administrés, est demeurée stable par rapport à juillet mais progresse de 0,7 % sur un an. Ce chiffre témoigne d'une pression inflationniste plus diffuse, alimentée par la consommation intérieure. Au-delà des tendances nationales, l'inflation demeure profondément hétérogène selon les territoires. Les plus fortes hausses de l'IPC en août ont été relevées à Al-Hoceima (+2,2 %), Beni-Mellal (+1,4 %) et Settat (+1,2 %), régions particulièrement sensibles aux variations agricoles. À l'inverse, la ville de Dakhla a enregistré une baisse de 0,3 %, confirmant que les dynamiques régionales obéissent à des logiques différenciées, liées à l'approvisionnement local, aux infrastructures logistiques et aux circuits de distribution. L'évolution récente de l'IPC témoigne d'un environnement inflationniste globalement contenu, mais toujours tributaire de facteurs externes et climatiques. Le recul du poste transport contribue à soulager les ménages, mais la dépendance alimentaire aux importations et la vulnérabilité du secteur agricole aux chocs climatiques pourraient raviver les tensions.