Le Maroc accueille, ce mercredi 1er octobre, la cinquième édition du World Power-to-X Summit à Marrakech, un événement qui réunit acteurs publics, industriels et chercheurs autour du développement de l'hydrogène vert. La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable a souligné le rôle des jeunes dans ce secteur émergent et l'importance de l'éducation, de la formation et d'un système de santé renforcé pour les intégrer pleinement à cette dynamique. Lors de son intervention en marge du World Power-to-X Summit, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Mme Leila Benali, a mis l'accent sur le rôle des jeunes dans le développement de l'économie de l'hydrogène vert. Elle a affirmé que « la créativité et l'ingéniosité de la jeunesse » sont essentielles pour la gestion des risques liés à ce secteur en pleine transformation. La ministre a ajouté que le sommet comporte également un espace « Power to Talents », conçu pour rapprocher jeunes talents, start-ups, employeurs et porteurs de projets. L'objectif affiché est d'assurer « une adéquation entre les compétences de la jeunesse et les besoins croissants du marché de l'hydrogène et des énergies renouvelables ». Dans ce cadre, Mme Leila Benali a évoqué le rôle de l'Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN), comme « le seul organisme public marocain chargé de soutenir la recherche appliquée et l'innovation dans le domaine de la transition énergétique ». Cette institution pilote des projets expérimentaux permettant de tester différentes technologies et de renforcer la place des jeunes chercheurs dans l'écosystème énergétique. Lire aussi : 5e édition du World Power-to-X Summit : Marrakech au cœur de l'ambition marocaine pour l'hydrogène vert La ministre a ensuite abordé les projets d'infrastructures nécessaires pour accompagner le développement de l'hydrogène vert. Elle a précisé qu'un appel d'offres pour un terminal flottant de regazéification (FSRU) sera lancé au port de Nador West Med avant la fin de l'année, en parallèle du développement de nouveaux gazoducs pour relier les zones de production aux centres de consommation. Selon elle, cette initiative devrait ouvrir de « nouvelles opportunités, notamment dans l'est du Maroc ». De même, la ministre a évoqué l'avancement de la première phase du gazoduc Afrique-Atlantique, développé en coopération avec des pays comme le Sénégal et la Mauritanie. Elle a souligné que ce projet s'inscrit dans « une vision régionale qui consolide le rôle du Maroc comme plateforme énergétique ». En parallèle, elle a également mis en avant l'importance du cadre réglementaire, citant qu'une nouvelle loi sur le gaz est en cours d'élaboration pour offrir aux investisseurs plus de visibilité et de sécurité juridique. Entre Afrique, Europe et Atlantique : L'ambition d'un carrefour énergétique Dans un contexte international marqué par les débats de l'Organisation maritime internationale sur l'avenir des carburants maritimes, Mme Leila Benali a insisté sur la nécessité pour le Maroc de maintenir une stratégie flexible, capable de s'adapter aux évolutions technologiques, législatives et réglementaires. Elle a expliqué que cette vision ambitionne de faire du Maroc « un corridor énergétique et commercial reliant l'Afrique, l'Europe et l'Atlantique ». Le pays dispose déjà de ports en eaux profondes, de lignes ferroviaires à grande vitesse et d'un réseau d'infrastructures qui « renforcent son attractivité ». De plus, selon la ministre, le Maroc peut jouer un rôle de centre de recherche et développement entre l'Amérique du Nord et la Chine, « deux pôles qui investissent massivement dans l'innovation énergétique ». Dans le même esprit, la ministre a présenté le concept du corridor OTC qui repose sur trois axes. Le premier est la production et l'exportation de produits à faible teneur en carbone, tels que l'électricité, l'acier ou encore les engrais. Le second est le transit, qui permet au Maroc d'être une plateforme de fabrication et de distribution d'énergie et de produits industriels vers l'Europe et l'Atlantique. Le troisième est la certification, qui garantit que les produits marocains ou ceux transitant par le pays respectent les normes de durabilité et de droits sociaux, notamment dans le secteur minier. En guise de conclusion, la ministre a lancé un appel solennel : « Faisons en sorte de transformer, pendant ces deux jours, l'ambition en exécution et de faire évoluer l'information vers de réels investissements et des projets porteurs de prospérité partagée dans nos régions. Des milliers d'emplois de qualité, une meilleure éducation et un système de santé renforcé, ainsi que des opportunités supplémentaires pour notre jeunesse, pour le Maroc, pour l'Afrique et pour le monde. »