La Cour suprême du Brésil a publié, mercredi, la décision condamnant l'ex-président Jair Bolsonaro à 27 ans et trois mois de prison pour tentative de coup d'Etat. La décision du « noyau 1 », rendue par la Première Chambre de la Cour composée de cinq juges, concerne également sept anciens proches collaborateurs de l'ex-chef de l'Etat, accusés d'avoir comploté pour empêcher l'investiture du président Luiz Inácio Lula da Silva après la défaite électorale de 2022. Avec la publication de l'arrêt, un document de près de 2.000 pages, s'ouvre un délai de cinq jours pour que la défense dépose ses recours. Le principal mécanisme disponible, appelé « embargo de déclaration », permet de signaler d'éventuelles erreurs ou contradictions sans modifier le fond du jugement. Ces recours, souvent rejetés par la Cour, sont généralement perçus comme une tentative de retarder la conclusion de la procédure. Une autre option, exceptionnelle, consisterait à demander un nouveau jugement en séance plénière des onze magistrats. Lire aussi : Brésil : l'ex-président Bolsonaro sommé de s'expliquer sur une demande d'asile en Argentine Cependant, cette voie n'est en principe ouverte que lorsqu'au moins deux juges ont voté en faveur de l'acquittement, ce qui n'a pas été le cas dans le procès de Bolsonaro, condamné par quatre voix contre une. La publication de la décision marque une étape clé dans cette affaire. Tant que les recours ne sont pas épuisés, la condamnation n'est pas définitive et l'ancien président, assigné à résidence depuis août, ne commencera pas à purger sa peine. Outre Jair Bolsonaro, la Cour a également condamné plusieurs hauts responsables de son ancien gouvernement, dont l'ex-ministre de la Défense Paulo Sergio Nogueira, l'ex-ministre de la Justice Anderson Torres, l'ex-chef de la Marine Almir Garnier, l'ancien chef des services de renseignement Alexandre Ramagem, et le général Walter Braga Netto, son colistier lors du scrutin de 2022. Les accusés répondent de crimes graves, notamment : organisation criminelle armée, tentative d'abolition violente de l'Etat de droit, tentative de coup d'Etat, ainsi que détériorations de biens publics lors des émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia.