Plusieurs pays musulmans, réunis à Istanbul, ont insisté sur une gouvernance exclusivement palestinienne de la bande de Gaza. Ils refusent qu'un « nouveau système de tutelle » soit imposé au territoire palestinien. Six pays musulmans, réunis lundi 3 novembre 2025, à Istanbul, en Turquie, pour discuter de l'avenir de la ville de Gaza, ont insisté sur la nécessité d'une gouvernance exclusivement palestinienne de la bande de Gaza. Ils refusent qu'un « nouveau système de tutelle » soit imposé au territoire dévasté par deux ans de guerre perpétrée par Israël. Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, du Qatar, des Emirats arabes unis, de Turquie, de Jordanie, du Pakistan et d'Indonésie ont participé à cette réunion. « Les Palestiniens doivent gouverner les Palestiniens et les Palestiniens doivent assurer leur propre sécurité », a affirmé le chef de la diplomatie turque, M. Hakan Fidan. « Toute mesure prise pour résoudre la question palestinienne ne doit pas faire courir le risque de créer la base de nouveaux problèmes. Nous y sommes très attentifs », a ajouté M. Fidan, appelant « à une réconciliation interpalestinienne rapide entre le Hamas et l'Autorité Palestinienne », qui doit permettre de « renforcer la représentation de la Palestine au sein de la communauté internationale ». Lire aussi : La Cour internationale de justice ordonne à Israël de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza Négocié par le président américain, Donald Trump, le cessez-le-feu, mis en place le 10 octobre, fait l'objet de nombreuses violations de la part de l'armée israélienne. Les bombardements israéliens intervenus après le cessez-le-feu ont fait des centaines de morts et de blessés parmi les civils, notamment les femmes et les enfants. « Nous sommes désormais arrivés à un stade extrêmement critique. Nous ne voulons pas que le génocide à Gaza reprenne », a indiqué le chef de la diplomatie turque, précisant que les sept nations soutenaient les plans visant à permettre aux Palestiniens de prendre le contrôle de la sécurité et de la gouvernance à Gaza. Violations continues du cessez-le-feu Les ministres des Affaires étrangères de ces sept pays, qui font partie de l'Organisation de coopération islamique (OCI), avaient été reçus par le président américain, Donald Trump, fin septembre, à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan américain pour la paix, six jours plus tard. Le président américain avait alors salué leur engagement, qui a contribué à rendre possible sa proposition. L'agence onusienne du Programme alimentaire mondial a annoncé qu'un million de personnes a reçu de l'aide alimentaire depuis le cessez-le-feu et demande à Israël l'ouverture de davantage de points de passage. « Pour étendre nos opérations au niveau requis et conformément à nos engagements, nous avons besoin d'un meilleur accès, notamment à davantage de points de passage frontaliers et aux axes routiers principaux à l'intérieur de Gaza », a indiqué l'agence. Le secrétaire général des Nations Unies s'est dit, de son côté, « profondément préoccupé par les violations continues » du cessez-le-feu dans la bande de Gaza.