Aux Etats-Unis, des milliers de vols seront annulés à partir de vendredi en raison de la paralysie budgétaire prolongée, dite « shutdown », qui ralentit fortement les opérations dans les aéroports et perturbe les déplacements de millions de voyageurs. Face à cette situation, le gouvernement américain a annoncé mercredi qu'il allait demander aux compagnies aériennes de supprimer certains vols dès vendredi afin de « réduire la pression » sur le contrôle aérien, confronté à un nombre croissant d'absences liées au « shutdown ». « Nous allons réduire les capacités de vols de 10% dans 40 aéroports, parmi les plus fréquentés du pays », a précisé le ministre des Transports, Sean Duffy, lors d'une conférence de presse. La liste officielle des aéroports concernés doit être publiée plus tard jeudi, mais selon les médias américains, les réductions de vols devraient toucher en priorité les aéroports de Chicago, Dallas, Los Angeles, New York, Miami et Washington. Lire aussi : Les Etats-Unis franchissent le cap du plus long shutdown de l'histoire Toutefois, certaines compagnies, comme United Airlines, ont indiqué dans un communiqué que les vols internationaux long-courriers ainsi que ceux entre plateformes de correspondance (« hubs ») ne seraient pas affectés. Selon la presse américaine, les réductions de vols débuteront à hauteur de 4% vendredi pour atteindre progressivement 10%. Le ministre des Transports a souligné le défi auquel sont confrontées les autorités. « Il nous manque 2.000 contrôleurs aériens », ajoutant qu'il était nécessaire de « réduire la pression » en diminuant le nombre de vols à superviser pour les équipes. Cette crise survient alors que les Etats-Unis sont entrés mercredi dans leur 36e jour de paralysie budgétaire, établissant le record du « shutdown » le plus long de l'histoire du pays. Ce « shutdown » résulte de l'incapacité des Républicains et Démocrates au Sénat à parvenir à un accord sur le budget fédéral depuis le 1er octobre. Faute de compromis, l'administration fédérale reste partiellement fermée, dépassant le précédent record établi en 2019. Les conséquences de ce blocage budgétaire sont immédiates et tangibles. Des centaines de milliers de fonctionnaires sont contraints de rester chez eux sans rémunération, tandis que d'autres continuent de travailler sans salaire jusqu'à la fin de cette crise budgétaire. Parmi eux, plus de 60.000 contrôleurs aériens et agents de la sécurité des transports subissent directement la pression de cette situation. Certains, plutôt que de travailler sans salaire pendant plusieurs semaines, ne se présentent pas à leur poste, accentuant les perturbations dans le transport aérien.