Le Sénat américain n'a pas réussi, jeudi, à adopter un projet de loi destiné à rémunérer certains employés fédéraux considérés comme « essentiels », y compris les membres des forces armées, alors que la paralysie budgétaire, dite shutdown, entre dans sa quatrième semaine. Présenté par les républicains, ce projet de loi visait notamment à répondre aux préoccupations concernant la situation des familles de militaires et à assurer la continuité du fonctionnement des services essentiels. Les dirigeants républicains espéraient obtenir un positionnement clair des démocrates sur le projet. Cependant, le texte n'a pas été adopté, les démocrates estimant qu'il ne prévoyait pas de dispositions pour les fonctionnaires en chômage technique. Cette situation illustre les difficultés persistantes du Congrès à parvenir à un accord budgétaire. Au cœur du débat, un désaccord oppose le parti du président Donald Trump, qui souhaite prolonger le budget actuel, aux démocrates, qui réclament l'extension de subventions pour des programmes d'assurance santé destinés aux foyers à faibles revenus. Lire aussi : Etats-Unis : le secteur aérien sous pression face à la paralysie budgétaire D'autre part, la paralysie budgétaire commence à se répercuter sur le fonctionnement des services essentiels, notamment dans le secteur aérien. Le ministre américain des Transports Sean Duffy, a tiré la sonnette d'alarme concernant les conséquences possibles sur la sécurité et la régularité du trafic aérien, en raison de l'absence de rémunération pour une partie du personnel clé, comme les contrôleurs aériens et les agents de sécurité des aéroports. « Je ne peux pas vous garantir que votre vol sera à l'heure. Je ne peux pas vous garantir que votre vol ne sera pas annulé. Tout dépendra de la présence quotidienne de nos contrôleurs aériens au travail », a-t-il déclaré à la presse. Selon M. Duffy, cette situation soulève également des inquiétudes à long terme pour le recrutement et la formation du personnel. « Ils envisagent de quitter l'Académie (…) parce qu'ils ne veulent pas travailler pour un système qui ne les paie pas, qui ne leur garantit pas un salaire », a-t-il indiqué. La situation dans les aéroports rappelle le précédent shutdown de 2019, lorsque plusieurs contrôleurs et agents de sécurité s'étaient mis en arrêt maladie plutôt que de travailler sans rémunération, entraînant d'importants retards. Cette crise avait alors contribué à mettre fin à la plus longue paralysie budgétaire de l'histoire américaine, qui avait duré 35 jours, également sous la présidence de Donald Trump.