Une semaine après le début de la paralysie budgétaire du gouvernement fédéral aux Etats-Unis, dite « shutdown », des retards de vols ont été enregistrés dans plusieurs aéroports du pays en raison d'un manque de contrôleurs aériens, qui s'absentent par crainte de travailler sans salaire, ont annoncé les autorités de l'aviation civile. Selon l'Administration fédérale de l'aviation civile (FAA), aucun contrôleur aérien n'était en service lundi à l'aéroport Hollywood Burbank, en Californie, ce qui a entraîné des fermetures temporaires des tours de contrôle et provoqué des retards pour de nombreux vols. Des problèmes similaires ont également été signalés dans les aéroports de Newark (New York), Phoenix et Denver, a précisé la même source. Le site de suivi des vols FlightAware a fait état de plus de 5.800 vols retardés lundi à travers les Etats-Unis, sans qu'il soit possible de déterminer précisément combien de ces perturbations étaient liées à des difficultés de personnel, selon des médias US. Lire aussi : Trump somme l'opposition de mettre fin à la paralysie budgétaire après un énième échec au Sénat L'association des contrôleurs aériens américains (NATCA) a, pour sa part, indiqué que le secteur souffrait déjà d'un déficit d'environ 3.800 contrôleurs pleinement qualifiés, une situation aggravée par le « shutdown », qui a entraîné la mise au chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux. Les travailleurs essentiels, tels que les contrôleurs aériens et les agents de l'Agence américaine en charge de la sécurité des transports (TSA), sont tenus de poursuivre leurs fonctions sans rémunération pendant la fermeture des services publics, entamée le 1er octobre, et ne percevront leurs salaires qu'après la réouverture du gouvernement. « Le shutdown a exacerbé la pression sur les contrôleurs aériens, qui doivent assurer la sécurité du trafic tout en faisant face à des difficultés personnelles », a indiqué le secrétaire américain des Transports, Sean Duffy, relevant une légère hausse des absences pour maladie depuis le début de cette paralysie budgétaire. « Lorsqu'ils contrôlent notre espace aérien, ils se demandent désormais comment payer leur crédits immobiliers, leurs voitures ou encore comment subvenir aux besoins de leurs enfants », a-t-il ajouté, précisant que certaines zones ont enregistré une réduction de 50 % des effectifs. Lors du précédent « shutdown », survenu entre décembre 2018 et janvier 2019, plusieurs contrôleurs aériens non rémunérés avaient dû exercer des emplois secondaires, notamment dans la restauration ou les services de transport, tandis que d'autres s'étaient déclarés malades faute de moyens pour assurer la garde de leurs enfants.