Aux Etats-Unis, la prolongation de la paralysie budgétaire du gouvernement fédéral, dite « shutdown », accentue la pression sur le secteur aérien et suscite de vives préoccupations face à la hausse des retards et annulations de vols enregistrés à travers le pays. Alors que le Sénat a rejeté pour la sixième fois mercredi une proposition républicaine visant à prolonger le budget actuel jusqu'à fin novembre, ainsi qu'un texte démocrate destiné à maintenir certaines dépenses de santé, plusieurs élus et experts craignent une répétition des perturbations majeures du trafic aérien observées lors du shutdown de 2019. Cette précédente paralysie budgétaire de 35 jours avait atteint un point critique lorsque dix contrôleurs aériens répartis dans différents Etats s'étaient déclarés malades, provoquant un effet domino qui avait entraîné d'importants retards à l'aéroport LaGuardia de New York, y compris un arrêt des vols au sol, ainsi que dans plusieurs autres aéroports de la côte Est. Les contrôleurs aériens sont considérés comme des personnels ayant une mission « essentielle » et ne sont donc pas mis au chômage technique durant un shutdown. Lire aussi : Shutdown aux Etats Unis: Des entreprises encaissent le coup Toutefois, à l'instar de l'ensemble des fonctionnaires fédéraux, ils ne sont pas rémunérés tant que la paralysie dure. Certains préfèrent alors se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire. Selon le ministère des Transports, plus de 13.000 contrôleurs aériens travaillent actuellement sans être payés, tout comme les agents de l'Agence américaine en charge de la sécurité des transports (TSA), également considérés comme essentiels. Le ministre américain des Transports, Sean Duffy, a indiqué cette semaine qu'une « légère » augmentation des arrêts maladie parmi ces personnels avait déjà été constatée. « Notre priorité c'est la sécurité », a-t-il affirmé dans une déclaration à la presse. « Si nous avons des arrêts maladie supplémentaires, nous réduirons le flux jusqu'à un rythme cohérent avec la sécurité des Américains », a ajouté M. Duffy. D'après les autorités de l'aviation civile, d'importants retards ont été enregistrés lundi et mardi, affectant environ 10.000 vols à travers le pays, en raison d'un absentéisme croissant des contrôleurs aériens et des agents de sécurité des transports. La situation s'est légèrement améliorée mercredi, bien que plus de 3.000 vols aient encore subi des retards. Les représentants des deux camps politiques surveillent de près la situation, d'autant plus qu'ils cherchent des issues possibles à l'impasse actuelle. Depuis le début de l'impasse budgétaire au Congrès, le 1er octobre, Démocrates et Républicains se retranchent sur leurs positions, et aucune issue n'est en vue pour le moment. Les experts estiment que si la paralysie se prolonge, les perturbations dans le transport aérien pourraient s'intensifier, affectant non seulement les voyageurs américains mais également le trafic international. Les compagnies aériennes et les autorités fédérales surveillent de près l'évolution de la situation, tandis que le Congrès reste sous pression pour parvenir à un compromis et rétablir le fonctionnement normal des services publics.