La Contribution Déterminée au niveau National (CDN 3.0) fixe la nouvelle ambition du Maroc pour la période 2026-2035 dans sa lutte contre le changement climatique, conformément à l'Accord de Paris et à la décision 1/CP.21. Elle a été soumise au Secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, en amont de la COP30 de Belém, qui se tiendra du 10 au 21 novembre en Amazonie brésilienne. Objectif Réduction de 53 % des émissions de GES d'ici 2035 (contre 45.5% pour la CDN 2.0). Elle repose sur deux volets : + Réduction inconditionnelle de 21,6 %, financée sur ressources nationales. + Réduction conditionnelle de 31,4 %, tributaire de l'appui international. Sortie progressive du charbon pour la production d'électricité à l'horizon 2040 sous réserve d'un appui international adéquat permettant, notamment, l'arrêt anticipé des centrales et la gestion des engagements contractuels. Mise en œuvre Portefeuille de 197 projets : + Atténuation : 90 projets pour 60 milliards USD (dont 21 milliards pour la production d'électricité, 13,9 milliards pour le transport et 6,5 milliards pour l'industrie hors ciment et phosphates) + Adaptation : 107 projets pour 36 milliards USD (dont 26,5 milliards pour le secteur de l'eau) Cible de réduction des émissions couvrant l'ensemble de l'économie, tous les gaz à effet de serre, tous les secteurs et toutes les catégories. Lire aussi : Le Maroc entre pression climatique et mutation démographique Financement + Mobilisation du secteur privé via la Stratégie de Développement de la Finance Climat 2030 et exploration du marché carbone pour attirer de nouveaux financements + Approche fondée sur le coût moyen d'abattement sectoriel, permettant d'évaluer l'efficacité et la rentabilité des actions + Alignement des engagements climatiques avec la planification budgétaire (2026-2028) Contexte Le Maroc est un pays fortement exposé aux impacts du changement climatique, bien que faiblement émetteur de gaz à effet de serre. Selon la Cinquième Communication nationale, les températures moyennes augmenteraient de plus de 3 °C d'ici 2050, voire jusqu'à 5°C dans certaines régions, tandis que les précipitations reculeraient de 5 à 20 % selon les zones. Cette évolution accentue la pression sur les ressources hydriques : celles-ci sont passées de 2 560 à environ 620 m3 par habitant entre 1960 et 2025, frôlant le seuil de pénurie absolue fixé à 500 m3. Conséquences : multiplication des vagues de chaleur, recrudescence des incendies, variabilité des saisons pluvieuses et stress hydrique sur l'ensemble du territoire. Cadre institutionnel La politique du Maroc trouve son ancrage dans une approche intégrée et holistique de développement durable, prônée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. + Stratégie Nationale de Développement Durable 2035, en cohérence avec les Objectifs de Développement Durable 2030, le Nouveau Modèle de Développement 2035 et la feuille de route nationale bas carbone à l'horizon 2050. + Autres instruments : Plan Climat National, Plan National Stratégique d'Adaptation, Contribution Déterminée au niveau National, stratégies sectorielles spécifiques, Plans Climatiques Territoriaux, Plans d'Adaptation Régionaux. Objectif ultime : rendre le territoire national plus résilient face au changement climatique tout en assurant une transition vers une économie sobre en carbone.