La touche du patron de la police nationale Abdellatif Hammouchi s'est déclinée lors de la commémoration du 60ème anniversaire de la police nationale. En grande pompe. Des actions, une professionnalisation, des brigades d'intervention, et un changement d'uniforme. Hammouchi a marqué quelques semaines d'observation après sa nomination, puis a démarré, avec sa discrétion coutumière. Mai 2015, le roi reçoit Abdellatif Hammouchi, patron de la DGST (en uniforme sur la photo, entre les deux ministres de l'Intérieur, saluant ses hommes, et femmes), et lui confie, en plus, les rênes de la DGSN. Hammouchi devient officiellement le premier flic du royaume. Auréolé de ses succès à la tête du contre-espionnage et vieux (et fin) connaisseur des rouages de la police, son objectif était d'allier la « sécurité politique » (lutte antiterroriste) à la « sécurité civile » (lutte anti-criminalité). Depuis, les informations ont commencé à tomber, toujours inédites, presque jamais officielles. On apprend ici et là, souvent, la suspension, voire l'incarcération, d'officiers de police indélicats…on apprend aussi la mise en place de nouvelles brigades d'intervention… on apprend enfin l'équipement de ce corps d'Etat des meilleurs appareils et des dernières technologies… puis on voit le résultat. La criminalité est toujours là, mais elle se fait plus discrète, si l'on ose dire… il est vrai qu'avec 450.000 arrestations en un an, dont près de 320.000 en flagrant délit, les criminels sont moins nombreux dans nos villes, remplacés par ces brigades motorisées qui sillonnent les villes et les quartiers. Cela n'est pas le cas de la police qui, elle, est plus visible ! Villes tests, Salé et Fès ont vu l'apparition de Groupes de recherche et d'intervention (GRI), qui traquent les individus recherchés et interviennent dans des temps record. A Fès, à titre d'exemple, 187.423 contrôles d'identité ont eu lieu en une année, et ont permis d'appréhender 9.472 personnes sous mandat de recherche, qui ont été déférées à la justice. Sur le plan financier, le nouveau patron de la police nationale a réglé des arriérés d'eau et d'électricité, en plus de payer des factures en souffrance pour divers équipements. Près de 15 millions de DH ont ainsi été débloqués. Pour la communication, jamais cette autre Grande Muette n'a été aussi loquace. Il suffit de passer un coup de téléphone pour obtenir l'information souhaitée sur telle ou telle opération. On pourrait même penser que chaque matin, la haute hiérarchie de la police nationale, ouvre les réseaux sociaux pour apprendre ce qui s'y dit, et y réagir. Sur le plan symbolique, le DGSN a révélé en ce 60ème anniversaire le nouvel uniforme des agents de la sécurité publique, pantalon noir et chemise blanche, qui sera généralisé à la prochaine rentrée, en octobre. On a dit, suite à l'acquisition de sa nouvelle casquette par Hammouchi, qu'il ne pourrait gérer ces deux mastodontes que sont la DGSN et la DGST… On s'est trompé car, en plus des indéniables avancées en matière de sécurité publique, les succès de la lutte antiterroriste sont mondialement reconnus, et les différentes et nombreuses actions connues de tous, partout. A force de se déplacer ici et là, en Europe et en Afrique, on a le sentiment que le top management de la police nationale s'occupe également de la sécurité publique des pays voisins, et amis. L'objectif de Hammouchi, dit-on auprès de son entourage, est double : efficacité et crédibilité. Force est de constater qu'au terme de sa première année à la tête de la DGSN – et de sa 11ème à la direction du contre-espionnage – la maison Maroc est bien gardée.