Après la CNSS, le ministère de l'Emploi et Tawtik, c'est au tour du ministère de la Justice d'être dans le viseur des hackers. Le groupe Jabaroot, qui se revendique comme algérien, affirme avoir pris le contrôle de l'infrastructure informatique du secteur judiciaire marocain et publié des données sensibles sur des milliers de magistrats. Une fuite massive qui soulève de vives inquiétudes. Le groupe de hackers Jabaroot, qui se revendique comme algérien, a annoncé ce dimanche 9 juin une nouvelle cyberattaque d'ampleur au Maroc. Après avoir visé la CNSS et la plateforme Tawtik des notaires, le collectif affirme désormais avoir piraté l'infrastructure informatique du ministère de la Justice. Dans un message publié sur sa chaîne Telegram, Jabaroot affirme détenir des données «très sensibles» sur le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, mais aussi sur l'ensemble du corps judiciaire marocain. Le groupe évoque une base contenant des informations personnelles concernant environ 5 000 magistrats et près de 35 000 employés du secteur de la justice. Le message diffusé s'accompagne de deux captures d'écran. La première semble représenter un fichier Excel listant des informations confidentielles de magistrats : CIN, numéros de téléphone, adresses email notamment. La seconde capture présente une attestation de salaire d'un magistrat datée de 2024, avec en-tête du Conseil supérieur du Pouvoir judiciaire (CSPJ). Ce document renforce les craintes d'un accès à des données administratives internes. Abdellatif Ouahbi interpelé Dans son message, le groupe vise nommément Abdellatif Ouahbi, appelant à l'ouverture d'une «enquête transparente» sur les précédents piratages visant de hauts responsables marocains. Mais aucun document le concernant n'a été publié contraitement aux précédentes fuites (leaks) pointant de hauts responsables politiques marocains. Cyberattaques algériennes : la plateforme des notaires du Maroc piratée, et non l'ANCFCC Ce nouvel acte s'inscrit dans une escalade cybernétique. La semaine dernière, Jabaroot avait déjà revendiqué le piratage de Tawtik, plateforme de digitalisation des procédures notariales au Maroc. Le collectif avait alors publié des documents et fichiers de responsables politiques liés aux activités des notaires, provoquant une vive inquiétude. Les autorités marocaines ne se sont pas encore exprimées officiellement sur cette nouvelle attaque. À ce stade, l'authenticité des fichiers diffusés n'a pas pu être formellement vérifiée, mais la multiplication des publications soulève de sérieuses préoccupations sur la sécurité des systèmes étatiques sensibles.