Le rapport sur les actualités numériques 2025 de l'Institut Reuters pour le journalisme indique que 78% des utilisateurs marocains s'informent sur Internet. D'autre part, le niveau de confiance dans les sources d'actualités dans le pays ne dépasse pas 28%. Le Digital News Report 2025 publié par le Reuters Institute for Journalism a révélé des évolutions significatives dans le paysage médiatique marocain. Des indicateurs positifs émergent, après des années de critiques concernant la liberté de la presse limitée et le monopole étatique sur les médias. Récemment, la scène médiatique marocaine a été témoin de la libération de journalistes détenus et de l'émergence de nouvelles voix sur les plateformes numériques, ouvrant une fenêtre vers un environnement plus libre. Cependant, cette amélioration survient dans un paysage médiatique numérique caractérisé par une confiance fragile, alors que les récentes réformes réglementaires ont suscité des réactions mitigées, indique le rapport. D'autre part, le document a souligné une augmentation notable du volume de production médiatique, avec une hausse de 23,7% d'une année sur l'autre du nombre de publications. Plus de 136 000 articles ont été produits en août 2024 seulement, dont la plupart sont en ligne. Le rythme de publication s'accélère également dans plusieurs langues, alors que le Maroc se prépare à organiser le Mondial 2030 de football, avec l'Espagne et le Portugal. Internet comme source principale d'information Internet est devenu la principale source d'information pour la majorité des utilisateurs marocains. Près de 78% des sondés y consultent les nouvelles. Les réseaux sociaux et les applications de messagerie jouent un rôle prépondérant dans ce changement, YouTube étant en tête des sources les plus utilisées (49%), suivi de Facebook (47%), Instagram (32%) et TikTok (24%). Les groupes WhatsApp sont également très populaires (30%), ainsi que l'application chiffrée Telegram, qui gagne en importance. Pour autant, cette forte dépendance aux plateformes numériques s'accompagne de défis réels, notamment la propagation de la désinformation. Selon le rapport, plus de la moitié des répondants (54%) expriment leur inquiétude quant à la difficulté de distinguer le vrai du faux. Les influenceurs numériques sont considérés comme la plus grande menace (52%) dans la diffusion de la désinformation, suivis par les politiciens locaux à 30%. Ces réseaux sociaux et applications vidéo contribuent par ailleurs à l'émergence d'une vague croissante de créateurs de contenu, qui redéfinissent la manière dont l'actualité est produite et consommée au Maroc, notamment parmi les jeunes générations. YouTube est particulièrement utilisé par les blogueurs, commentateurs politiques et autres influenceurs pour diffuser du contenu qui dépasse parfois les limites permises dans le discours public marocain. En revanche, le rapport a souligné que les niveaux de confiance globaux dans les sources d'information au Maroc sont parmi les plus bas à l'échelle mondiale, ne dépassant pas 28%. De nombreux Marocains attribuent cette situation à leur croyance en l'absence d'indépendance des médias, qui évitent souvent d'aborder des sujets sensibles et reflètent les points de vue et positions du gouvernement.